Serbie 2018: Niš

Niš d'hier et aujourd'hui (24 septembre 2018)

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De bon matin, après avoir essayé d'engloutir un énorme croissant avec un café turc à la gare routière, nous partons en pèlerinage pour Niš, la 3ème ville de Serbie (après Belgrade et Novi Sad) où l'ai passé deux mois, il y a, voyons, 54 ans!
Première nouveauté: un monument aux "victimes innocentes et aux soldats de Niš tombés pour la liberté et l'honneur de la patrie" [dans le conflit qui opposa la Serbie à l'OTAN]...150 noms. Le monument inauguré le jour de l'épiphanie 2000, orné d'une icone et d'un passage du Crédo ("Nous attendons la résurrection des morts...") aurait surpris Tito et les communistes convaincus que j'avais connus ici, il y a un demi-siècle.
A propos de morts héroïques, le syndicat d'initiative nous apprend que le lundi tous les musées sont fermés, y compris la fameuse chapelle qui renferme la Tour des Crânes, macabre souvenir de la bataille du mont Cegar où s'était illustré Stevan Sindjelić.
Pour en savoir plus sur ce héros serbe,
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La Place du roi Milan Obrenović

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Les façades de l'ancienne "Place de la Libération"

Les maisons serbes de la grand' place, redevenue "Place du roi Milan", ont été restaurées avec goût. Le batiment à 3 étages couleur crême, au centre des photos 2 et 4, me semble être le "studentski dom" (foyer d'étudiants) où nous logions. Le balcon a disparu.

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La statue est à la même place, mais "Robna Kuća" est devenue "H&M" et le "korzo" (la promenade vespérale en rangs d'oignons) une zone piétonne!

D'autres changements concernent la musique: la forteresse abrite un "Musée du Jazz" et un festival international baptisé "Nišville". Autrefois, c'était des orchestres de Tziganes qui animaient les fêtes telles que celle de Saint-Pantalémon dite "Pentalej" où l'on venait avec ses vaches.
Le marché, le long de la forteresse n'avait pas d'infrastructure propre (plus ou moins!): les paysannes en fichus et les hommes portant gilet et chapeau local s'asseyaient à même le sol...

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Musique et marché d'hier et aujourd'hui

Sur les photos de 1964, on vérifie que ce sont des tziganes qui jouaient de la musique aux fêtes et mariages. Il existait dans la ville une importante population tzigane sédentarisée. A telle enseigne qu'une fameuse chanson qui vante les mérites des "Eaux de Niš", la station thermale "Niška Banja", située à une dizaine de km à l'est, alterne des vers en serbe et en tzigane.
(CLIQUER ICI: pour l'entendre.)

Niš de toujours

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Ruelle des Rétameurs, Rue Piétonne, Cathédrale de la Trinité, Restaurant Stambolijski"

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Tvrdjava Nisava Corbeau stele 1 stele 2 sarcophage mosquée

Les trésors de la Forteresse: Stambol Kapija, vue sur la Nišava, Lapidarium, Mosquée de Bali Bey

Assez ruminé et remué de photos jaunies!
"Mon" usine n'existe plus. Celles où travaillaient mes camarades étudiants ont subi le même sort, par exemple l'usine d'appareils de voie qui accueillait ce brave Anton Kunz de Karlsruhe. Ou bien elles ont changé de mains. C'est le cas de la fabrique de cigarettes d'où notre ami polonais Jozef nous rapportait chaque jour de quoi nous intoxiquer. Elle appartient à Philip Moris qui s'apprète mettre la clé sous la porte...
Mais il y a la Niš moderne avec le dallage polychrome et les fontaines futuristes de la place du roi Milan et de la zone piétonne qui la prolonge (accès possible par un passage souterrain) et intègre harmonieusement les édifices serbes anciens à l'architecture vitrière contemporaine.
Il y a la Niš (redevenue) capitale religieuse avec sa magnifique cathédrale orthodoxe de la Sainte Trinité où se mèlent l'art serbe-byzantin et des éléments issus de la Renaissance et du baroque. Elle date de 1857 (quand la ville était encore turque), mais ne put être surmontée d'un clocher dominant la petite mosquée destinée à la garnison qu'en 1937. Cette basilique à 3 nefs surmontées d'une galerie et de coupoles est entièrement recouverte de fresques récemment restaurées (après un incendie). L'iconostase date de 1885. C'est l'œuvre de peintres serbes éminents.
Il y a la Niš historique, importante place-forte ottomane, avec la forteresse, qui ne le cède en taille qu'au Kalemegdan. Elle abritait un entrepôt d'armes et de munitions datant de 1857 (devenu "Musée du Jazz") et plusieurs poudrières ("barutana"), ainsi qu' un hammam construit en 1498, la belle mosquée Bali-Bey de 1521 récemment restaurée et une bibliothèque de la même époque utilisée aujourd'hui comme galerie d'art. A la seconde porte dite "de Belgrade" est adossé un théâtre de plein-air.
Il y a aussi la Niš antique, patrie du premier empereur romain chrétien, Constantin le Grand (272-337), et de sa mère Sainte Hélène. La forteresse conserve les vestiges de thermes et villas romaines qui, avec quelques pièces provenant du site voisin de Medijana, résidence d'été de Constantin, ont permis de constituer un lapidarium de 41 objets créé en 1887 par le paléontologue autrichien Felix Kanitz.
Il y a enfin la Niš accueillante, celle de toujours: après avoir longtemps cherché un restaurant à notre convenance, en particulier dans la pittoresque "sokak kazandzija" (ruelle des rétameurs), nous avons découvert le splendide "Restaurant d'Istamboul" où notre voisin de table qui parlait un français impeccable nous a offert, pour couronner un succulent repas, une divine "šljivovica"! C'est, munis de ce viatique, que nous sommes remontés dans le car. Quatre heures plus tard nous avions rejoint Belgrade...