"Red glows the forge in Striguil's bounds,
And hammers din and anvil sounds,
And armourers, with iron toil,
Bard many a steed for battle's broil.
Foul fall the hand which bends the steel
Around the coursers' thundering heel,
That e'er shall dint a sable wound
On fair Glamorgan's velvet ground!"
From Chepstow’s towers, ere dawn of morn,
Was heard afar the bugle-horn;
And forth, in banded pomp and pride,
Stout Clare and fiery Neville ride.
They swore, their banners broad should gleam,
In crimson light, on Rymny’s stream;
They vow’d, Caerphili’s sod should feel
The Norman charger’s spurning heel.
And sooth they swore: the sun arose,
And Rymny’s wave with crimson glows;
For Clare’s red banner, floating wide,
Roll’d down the stream to Severn’s tide!
And sooth they vow’d: the trampled green
Show’d where hot Neville’s charge had been:
In every sable hoof-tramp stood
A Norman horseman’s curdling blood!
Old Chepstow's brides may curse the toil
That arm'd stout Clare for Cambrian broil;
Their orphans long the art may rue,
For Neville's war horse forg'd the shoe.
No more the stamp of armed steed
Shall dint Glamorgan's velvet mead;
Nor trace be there, in early spring,
Save of the fairies' emerald ring.
|
"Voici donc embrasées les forges de Striguil
Et que plus d'un Vulcain, dans le brûlant métal
Pour le combat sanglant frappant de son marteau
L'enclume, à force étreint la corne des sabots!
Malheur à la main qui mal applique l'acier
Aux talons fracassants de ces nobles coursiers!
Allons, qu'un noir stigmate entame à tout jamais,
Aimable Glamorgan, le velours de tes prés!"
Sur les tours de Chepstow, à l'heure où l'aube nait,
On entend au lointain les trompes résonner;
Et l'on voit s'ébranler un cortège orgueilleux:
Clare l'intrépide et Neville le fougueux.
Qui jurent qu'ils iront déployer leurs bannières
Dont le pâle reflet rougira la rivière
De Rhymney. Et qu'à Caerphilly leurs étalons
Normands, éperonnés, détruiront les gazons.
Et ils ont juré vrai: tandis que le jour brille,
Un reflet écarlate en la Rhymney scintille:
Car le rouge étendard, étalé sur les flots,
A chu. Vers la Severn il roule au gré des eaux!
Leurs voeux sont exaucés: les prés qu'ils ont foulés
Montrent où l'impétueux Neville osa charger:
Dans l'empreinte noircie de chaque fer, du sang
Qui se fige, celui d'un cavalier normand!
Les femmes de Chepstow maudissent à bon droit
Clare et ses vains efforts pour vaincre les Gallois.
Leurs orphelins regretteront et à jamais
L'art de ferrer qu'ainsi Neville a gaspillé.
Plus jamais l'empreinte de chevaux belliqueux
En Glamorgan ne violera les prés soyeux.
Plus de trace là-bas, si ce n'est, au printemps,
L'anneau vert que dessinent les fées en dansant.
Traduction Christian Souchon (c) 2024
|