La constitution dualiste de la monarchie austro-hongroise empêchant l'unification de son territoire, on vit naître en Croatie diverses idéologies. Le Parti national de l'évêque Strossmayer revendique son union culturelle, le Parti du droit d'Ante Pavelić réclame son indépendance; les Dalmatiens réclament leur autonomie; les Serbes revendiquent la Dalmatie...La guerre de 14-18 aboutit à la création du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes qui ignore les 13 siècles d'identité croate. Face à l'autoritarisme du roi serbe Alexandre Karadjordjević, Pavelić émigre et fonde la société Ustaša (Insurgés) qui assassine le roi à Marseille en1934. C'est alors qu'éclate la seconde guerre mondiale.
Socialisme et Fascisme
Des changements radicaux suivirent la proclamation de
l'État indépendant de Croatie (NDH) et l'entrée de la Wehrmacht à Zagreb, le 10 avril 1941. L'enthousiasme suscité par la création d'un État indépendant et l'accueil délirant réservé au nouveau chef de l'Etat, le Dr Ante Pavelić , devaient vite retomber quand furent conclus les traités de Rome qui donnaient à l'Italie de grandes parties du territoire national et engagée la politique de discrimination raciale et religieuse dont furent victimes les Juifs et les Serbes. Ce fut bientôt le règne de la terreur dirigée contre quiconque ne soutenaient pas l'idéologie du mouvement oustachi, en particulier les communistes. Un mouvement de résistance répondit à la terreur par les armes dans les actions partisanes des communistes (attaque contre le bureau de poste principal et assassinat d'un groupe d'étudiants oustachi au jardin botanique en 1941). Les représailles prirent la forme de parodies de procès devant des cours martiales et les pendaisons publiques étaient devenues monnaie courante à partir de 1943. Tous ces troubles, à peine atténués par un considérable essor de la création culturelle dont témoignent, entre autre, les chansons de Vlaho Paljetak, étaient accompagnés de pénuries alimentaires. Le pain fut rationné dès 1941; et un système de bons pour les marchandises et produits alimentaires importés mis en place à partir de 1942. A cette époque plusieurs parcs de la ville furent transformés en lotissements.
On assista à l'essor de la construction urbaine, marqué par l’achèvement de l’hôpital Rebro et la mise en chantier de la cité des travailleurs d’Ante Starčević à Dubrava, desservie par un tramway dès 1942. Le projet tourna court en raison de problèmes économiques. Les maires de l'époque, Jozo Dumandžić, Ivan Werner et Eugen Starešinić, voyaient leur action entravée par le gouvernement central.
L'année 1941, vit la création du Réseau d’Assistance Nationale («rouge»). Ce fut la plus importante organisation antifasciste. Des organisations politiques parallèles, les Comités de libération nationale, furent mises en place, qui créaient des filières permettant l'évasion de partisans; Ainsi, le 10e Corps de Zagreb fut formé sous l’égide de l’armée antifasciste. On construisit un grand abri sous la ville haute, car, à partir du début de 1944, Zagreb subit de plus en plus de raids aériens. La nécessité de prendre en charge les réfugiés conduisit le régime à mettre en place une Organisation d’assistance et les bombardements à organiser une Défense civile. La chute du Troisième Reich entraîna celle de l’État Indépendant de Croatie; En mai 1945, tous les pouvoirs furent transférés à la Défense Nationale, qui accueillit les unités de la 2e Armée Yougoslave dans une ville déserte, le 8 mai 1945.
Epoque contemporaine
Dès le 6 mai 1945, les anciens chefs du gouvernement avaient quitté Zagreb. L'exode des unités militaires et de nombreux civils vers l'ouest se poursuivit pendant plusieurs jours; ils espéraient se mettre sous la protection des alliés en Carinthie. La fin de la Seconde Guerre mondiale fut marquée tragiquement par le massacre à
Bleiburg, en Carinthie, de ces réfugiés Croates, accusés d'être des collaborateurs du régime fascite. Pour l'ensemble de la Croatie c'était le début d'un long «chemin de croix». Les estimations du nombre des victimes varient entre 55.000 et 200.000. Dans cette comptabilité de l'horreur, on peut rapprocher ces chiffres de ceux avancés pour les sinistres camps créés par le NDH à
Jasenovac: en regard des 85.000 victimes, dont 52.000 serbes selon les estimations des statisticiens, on trouve des chiffres dix fois plus élévés dans les sources serbes.
En 2015, la présidente Kolinda Grabar Kitarović n'a pas participé pas aux cérémonies commémorant le 70ème anniversaire de la libération de Jasenovac, alors qu'elle s'était rendue à Bleiburg. La même année, elle célèbre la reconquête "musclée" par l'armée croate de la
république serbe de Krajina en 1995 qui provoqua le départ de 100.000 à 200.000 Serbes...
Epilogue
Nous avons dû nous arracher en toute hâte à ce pasionnant musée pour rejoindre notre hôtel (image 2), récupérer nos valises, jeter un dernier coup d'oeil au Zagreb non touristique (image3) et cependant bien pittoresque, comme cette rue Saint Valentin (image 1), avaler un dernier sandwich (image 4) et ne pas manquer le car qui nous conduirait au très moderne aéroport Tudjman (image 5)...
Zbogom, Hrvtska!