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VELIKO TARNOVO (67 000 h) est la cité emblématique de la grandeur médiévale du deuxième Empire bulgare dont elle fut la capitale de 1197 à 1396.
Ses maisons blanches sont étagées en surplomb de la rivière Yantra qui décrit ici sept méandres faisant de deux collines qu'elle sépare, Tsarévetz et Trapézitsa, des bastions inexpugnables au pied du versant Nord du Balkan. Les Slaves et les Bulgares s'installent vers l'an 1000 dans cette cité soumises à Byzance.
Deux frères, Théodore et Asen y apportent l'icône de Saint Demetrius, saint protecteur de Byzance et le déclarent protecteur de la Bulgarie en 1186 lors de la consécration de l'église destinée à abriter l'image sacrée. L'assistance proclame Théodore, empereur de Bulgarie, jusqu'à ce que son frère Asen, demeuré à Tarnovo le soit à son tour. Ce dernier libère une grande partie du pays en dix ans de guerre contre l'Empire latin créé pa les Croisés de la 4ème croisade. Le troisième frère, Kaloyan, leur succède et bat les Latins à Andrinople (1205).
Sous les deux Asénides, Ivan Asen II (1218-1241) et Ivan Alexandre (1331-1371) Tarnovo connaît son âge d'or. La cité royale de Tsarevetz est également le siège du Patriarche Bulgare. Les nobles habitent en face sur la colline Trapézitsa. Les artisans ont investi , en contrebas, le quartier d'Asen, tandis que les marchands étrangers (les "francs") occupent l'isthme au sud-est de la tour Baudouin. En face la Colline sainte (Sveta Gora) abrite le pouvoir spirituel.
Une école d'art et une ECOLE LITTERAIRE se développent, dont les principaux représentants sont Théodose de Tarnovo et le patriarche EUTHYME, auteur d'une "Vie des Saints" d'une grande valeur littéraire et qui marque la renaissance de la langue héritière du slavon que Cyrille et Méthode avaient imposé lors de la christianisation voulue par Boris Ier, vers 870, mais qui avait subi une longue éclipse avec la chute du premier empire en 971.
Malheureusement, le 17 juillet 1393, après un siège de trois mois, la capitale tombe aux mains des Turcs. La langue administrative devient le turc et le grec la langue de la culture. La langue bulgare éclate en dialectes parlés seulement par les paysans. Il faudra attendre 1762 et l'Histoire slavo-bulgare de Paisij de Hilendar pour qu'on voie renaître une conscience nationale, renforcée à partir de 1835 par les travaux d'unification de la langue entrepris par des philologues, Basile Aprilov, Néophite de Rila et Naïden Gerov.
Au 19ème siècle, à l'époque de l'Eveil national, la ville redevient prospère grâce à ses marchands et elle s'étend à l'ouest ves le quartier de Varoucha où s'illustre un bâtisseur, Koliou Fitchéto.
Le 7 juillet 1877, la ville est enfin libérée et c'est ici qu'on rédige la constitution du nouvel état en 1879. La même année, c'est encore ici que les députés bulgares élisent leur prince, Alexandre de Battenberg. Mais c'est Sofia qui est choisie comme capitale.
BAUDOUIN Ier de Flandre était un des chefs de la 4ème croisade qui, au lieu d'attaquer Jérusalem, s'était détournée sur Constantinople. Il prit la ville en 1204 et renversa l'empereur Alexis V et fut élu empereur de l'Etat latin ainsi fondé.
Mais le Tsar bulgare Kaloyan le défit à Andrinople (Edirné) en 1205 et il fut enfermé jusqu'à sa mort (suspecte) en 1206, dans la tour qui porte son nom.
L'EGLISE St-PIERRE et ST-PAUL, fut élevée au 13ème siècle et agrandie au 17ème siècle avec l'adjonction d'un narthex. C'est ici que le patriarche Euthyme vint se réfugier après la prise de la ville par les Ottomans. Le sanctuaire devint dès lors le siège du Patriarcat bulgare, jusqu'à ce que l'église bulgare soit rattachée par la Sublime Porte à celle de Byzance.
Le VIEUX MARCHE de Tarnovo (Samovodska Tcharchiya) est bordé de maisons style "Eveil national".
SADI MOMA (fond sonore): encore un cas de plagiat par anticipation, dirait Erik Satie!
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