Le Chateau de Bodinio

"Le fief de Bodigneau passa en 1680 dans la famille de Penfentenyo ou Cheffontaines, originaire du Léon, celle-là même où le beau-frère de la Dame de Boudigneau trouva l'ami qu'il chargea de son message; mais ce dernier n'était ni page du roi, ni Cornouaillais, quoique l'auteur de la ballade le prétende."

ERIC connaît bien le domaine de Bodigneau et communique les précieuses informations et la carte postale qu'on trouvera ci-après. Qu'il en soit vivement remercié.

- Les descendants des Penfentenyo existent toujours mais leur patronyme fut francisé en "Cheffontaines".
Ils démantelèrent partiellement le vieux château défensif de Bodinio, pour construire, sur la même commune de Clohars-Fouesnant, le château de Cheffontaines, plus digne de leur marquisat et qui malgré les ans conserve fière allure.

- Je ne suis descendant, à ma connaissance, d'aucun des personnages de l'histoire du Comte des Chapelles, ni des Penfentenyo. Par contre je suis descendant de François Thomas Antoine HERNIO, qui aurait acheté, aux termes d’un acte daté du 18 Pluviôse de l'an II (1793), avec des assignats, le château de Bodinio (ex-Botigneau), confisqué par la République. L’étonnant c'est qu'il avait 13 ans cette année-là !
Précisons que son père (décédé à cette date) était Avocat au Parlement de Bretagne, Conseiller du Roi, Lieutenant Général de l'Amirauté.

Par ailleurs, les ci-devant Marquis ayant émigré, le château voisin de Cheffontaines avait été également confisqué. Il fut racheté à la Nation en 1802 par son propriétaire, le Marquis, qui avait dû rentrer en grâce. Des réparations importantes durent être entreprises, car leur occupation par les hommes de la République avait mis les bâtiments à rude épreuve.

Cette même année 1802 (An X), François Thomas Antoine HERNIO, chirurgien à Quimper, fut nommé - à 22 ans ! - Maire de Clohars-Fouesnant, (29950 Finistère), jusqu'en 1816, date à laquelle il fut révoqué. Il fut rappelé en 1830 à cette fonction qu’il exerça jusqu’en 1848, année de son décès à l’âge de 80 ans : Soit 32 ans de charge municipale pour mon ancêtre, châtelain de Bodinio.

Quel fut vraiment le sort de Bodinio pendant la Révolution de 1789 à 1793 ou 1802 ?
-Avant 1789, le propriétaire de Bodinio et de ses terres, est, sans conteste, le Marquis de Cheffontaines.
Il n'y habite pas mais réside dans son nouveau château à 2 km de là. - Il semble qu'avant 1789, ce qui restait du château de Bodinio (1/4 des bâtiments d'angle et des communs) ait été "loué" ou "prêté", en tant que manoir, par le Marquis à la famille HERNIO de Quimper, une longue lignée d'avocats.
- Que celle-ci soit restée dans les lieux pendant la Révolution et ait négocié, en 1793, l’ "achat" de la parcelle contenant le vieux château au profit du jeune François Thomas Antoine, futur chirurgien à Quimper et futur Maire de la commune de Clohars-Fouesnant pendant 32 ans, mais âgé alors de 13 ans seulement.
- La famille HERNIO a-telle profité de l'aubaine de la Révolution ou a-t-elle, au contraire, tenté de protéger les intérêts du Marquis en fuite ?

Par la suite, les héritiers de Bodinio ont souvent été Maires de la commune et ont agrandi à l’entour leur patrimoine foncier qui atteint sa plus grande extension avec mon arrière-grand-père Georges Thomas Marie Nouët - Ruinet du Tailly".

- Depuis, la famille n'ayant plus jamais donné de Maires à la commune et les successions aidant, le domaine foncier du château de Bodinio a été bien réduit.