1. Me 'm eus bet ul lez-vamm na n'eus hini war ar bed |
1. J'ai pour marâtre la pire qui soit au monde:
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1. My step mother is the worst woman on earth; |
(1) Nous ne croyons pas que ce gwerz soit complet, car il ne présente ni action dramatique développée, ni conclusion. Une jeune fille maltraitée par une marâtre a perdu son honneur et refusé de boire avec celui qui l'a trompée et qu'elle n'aime pas, voilà tout ! Aussi n'y attachons-nous aucune importance comme composition littéraire ; nous ne la citons que pour l'air sur lequel il nous a été chanté. On peut remarquer d'abord qu'il comprend des vers de 13 syllabes dont le premier hémistiche n'en a que 6, tandis qu'il en compte 7 habituellement. Sur l'air nous ferons les réflexions suivantes : dans l'introduction de son " Recueil de 30 mélodies populaires de la Basse-Bretagne ", M. Bourgault-Ducoudray signale les rapports frappants qu'il a trouvés entre les chansons populaires bretonnes et celles de la Grèce. Alfred Bourgeois cite ensuite longuement les élucubrations les plus invraisemblables de Bourgault-Ducoudray qui font penser à certaines divagations rencontrées sous la plume de Richard Wagner (les mélodies basses-bretonnes seraient "aryennes" et les gallaises des mélodies demi-sang!). Bourgeois surenchérit dans l'"abracadabrantesque" en faisant un curieux rapprochement entre le breton et le Vietnamien où "cheval" se dit "mah" et eau se dit "douh" ("marc'h" et "dour" en breton). Que dirait-il du calembour moderne "madagaskar"="permis de conduire"? Le talent et même le génie n'excluent pas qu'on puisse tomber dans l'absurde. On remarque, en tout cas, que cet air, ainsi que la variante indiquée à la première reprise qui est la mélodie chantée par Marguerite Philippe (1837-1909), la principale informatrice de Luzel, et enregistrée par François Vallée en 1900, présente des ressemblances frappantes avec celui noté par La Villemarqué pour la complainte "Le frère de lait" (Ar breur mager M-00259) . |
We doubt that this lament be complete, since the plot is deprived of dramatic development and dénouement. A girl, ill-used by her step-mother, has lost her maidenhood to a man whom she does not love and refuses to drink with him. That's the end of it. Therefore we shall not investigate any further the literary merits of this composition, which was included in this collection only on account of the tune to which it was sung to us. Our first remark is about the beat: it is made up of 13 syllable units whose first half has 6 syllables, instead of 7 as is usual. As to the melody we may hint at a statement which M. Bourgault-Ducoudray makes in the preface to his "Collection of 30 folk tunes from Lower Brittany", to the effect that theses tunes have striking similarities with those of Greece. Alfred Bourgeois gives then a detailed accountt of the most incredible imaginings of Bourgault-Ducoudray's that recall certain hazy theories encountered in Richard Wagner's written papers: Lower Brittany's melodies should be considered as "Aryan" and the Upper Brittany ones as "half-breed" tunes. For good measure, he makes a no less preposterous comparison between the Breton and the Vietnamese, since the latter idiom has the words "mah" for "horse", and "dou" for "water", to be compared, respectively, with "mac'h" and "dour" in Breton! What would he shave said, if he had heard of the modern pun "madagaskar" for "driver's license"? This clearly shows that talent or even genius does not prevent from talking nonsense. But, speaking of similarities, there is a strong family likeness between the present tune, as well as its variant sung by Luzel's main informant, Marguerite Philippe (1837-1909) and recorded on wax discs by François Vallée in 1900, with the melody set by La Villemarqué to the "Barzhaz Breizh" lament titled "The Foster-brother" (ar breur mager M-00259). |