Les passantes

Passing-by Women

Texte de (Lyrics by) Antoine Pol (1888-1971)

Musique de (Tune by) Georges Brassens (1972)

1. Je veux dédier ce poème A toutes les femmes qu'on aime Pendant quelques instants secrets A celles qu'on connaît à peine Qu'un destin différent entraîne Et qu'on ne retrouve jamais 2. A celle qu'on voit apparaître Une seconde à sa fenêtre Et qui, preste, s'évanouit Mais dont la svelte silhouette Est si gracieuse et fluette Qu'on en demeure épanoui 3. A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font paraître court le chemin Qu'on est seul, peut-être, à comprendre Et qu'on laisse pourtant descendre Sans avoir effleuré sa main 4. A celles qui sont déjà prises Et qui, vivant des heures grises Près d'un être trop différent Vous ont, inutile folie, Laissé voir la mélancolie D'un avenir désespérant 5. Chères images aperçues Espérances d'un jour déçues Vous serez dans l'oubli demain Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu'on se souvienne Des épisodes du chemin 6. Mais si l'on a manqué sa vie on songe avec un peu d'envie A tous ces bonheurs entrevus Aux baisers qu'on n'osa pas prendre Aux cœurs qui doivent vous attendre Aux yeux qu'on n'a jamais revus 7. Alors, aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude Des fantômes du souvenir On pleure les lèvres absentes De toutes ces belles passantes Que l'on n'a pas su retenir

1. To all the women that you love For a while - they don't know thereof - This ditty is a tribute paid; To passers-by you hardly know Whom the whims of destiny draw Along streams you shall never wade. 2. To the girl at the window pane Who peeps and disappears again, A lovable but fleeting sight Of a graceful and slim body Outlined surreptitiously That makes you feel gay and look bright. 3. To the fair fellow traveller Whose bright eyes, a charming picture, Will make time go by and clock stand You did understand her, maybe, And yet you let her go freely And did not even touch her hand. 4. To the woman in wedding bonds With one who by no way responds To her hopes and expectation; And she gave, a useless nonsense, To her despair shy utterance And hinted at her frustration. 5. Ye, endearing glimpses caught, Short-lived hopes with forgetting fraught, You shall not survive tomorrow! If only happiness occurs, It wipes out or at least it blurs The transient spells of sorrow. 6. But if you have wasted your life You think, at the end of the strife, Of happiness that grows and dies; Of the kisses you durst not claim, Of the hearts somewhere still aflame, Of the never forgotten eyes. 7. And in evenings of weariness You fill up your lonely recess With phantoms from your memories, And you bemoan the absent lips Of those passers-by on their trips You failed to stop. These fair fairies! Translated by Christian Souchon (c) 2017

Michel Galiana, lui aussi a écrit, un poème sur les passants.
Michel Galiana also wrote a poem on Passers-by

Antoine Pol est un ingénieur de l'Ecole Centrale (1913), ancien capitaine d'artillerie pendant la guerre 14-18, puis chef d'entreprise (Châtel & Dollfus) jusqu'à sa retraite en 1959.
Il est surtout connu pour le présent poème. Il mourut avant d'avoir pu entendre la musique d'accompagnement composée par George Brassens.






Georges Brassens chante "Les passantes" accompagné par P. Nicolas et J. Favereau





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