Una nube en los ojos
me vino como un flechazo,
y en mi rencor, amigazo,
entero yo me jugué.
Quiso el maula reírse
manchando mi frente honrada
y por tan mala jugada
sin compasión lo achuré.
¡Amigazo! Fue una noche,
que en mi mente llevo escrita…
una tierna vidalita
a la hereje despertó.
Yo, que en el secreto estaba,
puse fin a mi venganza
cuando vi al cantor aquel,
que a los labios de la infiel
como abrojo se prendió.
¡Los celos sentí!...
¡Tantié mi facón!...
y luego,… a lo gaucho,
le abrí el corazón…
Y, desde entonces…
mi alma va errabunda
atada a la conyunda
de aquel doliente amor.
¡Chupemos juntos!...
quiero olvidar, sonriendo,
el hoyo que está abriendo
la chuza del dolor.
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Un drap sur les paupières
Dans ma tête le tonnerre
Cher copain, dans ma colère
C’est mon va-tout que j’ai joué.
Il rigolait, l’ordure :
Mon front pâlit sous l’injure
Pour ce coup-là, je te jure,
Sans pitié je l’étripai.
Cher copain, quelle soirée !
Dans ma mémoire est gravée
Une tendre mélopée
Que la traitresse éveilla.
J’avais découvert la mèche
Et j’assouvis ma vengeance
Quand j’ai vu l’oiseau chanteur
Sur ses lèvres sans pudeur
Demeurer comme englué.
N’écoutant que ma jalousie !
J’ai saisi mon couteau !
Et alors,… au gaucho
Je lui ai ouvert le cœur…
Depuis, sans cesse
Mon âme vagabonde,
Dans le dédale immonde
Où se débat mon pauvre coeur
Buvons ensemble !
Que j’oublie dans les rires
L’abîme que conspire
De creuser la douleur.
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