Siempre se ve
solitario pasar
a un hombre que en la faz
lleva escrito el dolor.
Y el mirar
tan rudo de su ser
me ha hecho comprender
su desdichado amor.
Pues lo sentí
muchas veces gemir
y angustiado decir
su desesperación.
Y, tal vez por su melancolía,
él repetía
esta canción:
“Doy al viento los dolores
que en la vida recogí,
porque han muerto los amores
que tuve dentro de mí...
Ella, de blanco vestida,
entró en la iglesia con él;
¡y yo, con el alma herida,
sollozando me quedé!”
Cuando la vi,
a mi lado pasar,
las lágrimas rodar
por mi cara sentí;
no pensé
que pudiera tener
para otro más querer
que el que me tuvo a mí.
¡Amor traidor!
¡Amor loco y banal!
¡Yo quisiera olvidar
que me has hecho traición!
¡Que ya en mí
la ternura se ha muerto
y tengo yerto
mi corazón!
“Yo voy rodando... rodando
por las calles del pesar,
¡y ella, acaso, está gozando
de haberme hecho tanto mal!
Y ya que mi mala estrella
me conduce al padecer,
¡para no acordarme de ella,
mi cariño sepulté!
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On voit, souvent,
solitaire, passer
Un homme dont la face
Exprime la douleur.
Derrière la
rudesse de son être
J’ai soudain vu paraître
Un malheureux amour.
Je l’entendais
Souventes fois gémir
Et angoissé souffrir
De sa désespérance
Et répéter, plein de mélancolie
Triste et jolie,
Cette chanson :
« Qu’emporte le vent les peines
Que j’ai connues dans ma vie
Puisque mes amours sont mortes
Dont mon âme était emplie…
Elle, tout de blanc vêtue,
S’en fut avec l’autre à l’autel
Et moi, l’âme torturée
Sanglote sur mon sort cruel. »
Quand je l’ai vue
Marcher à mon côté,
J’ai senti que des larmes
Coulaient sur mes joues
Ne pensant pas
Qu’on puisse ressentir
Pour d’autres plus de peine
Qu’on en ressent pour soi.
Amour fatal !
Amour fol et banal !
Je voulais oublier
Qu’un jour tu m’as trahi !
Qu’en moi déjà
Toute tendresse est morte
Fermant la porte
A la passion.
« Je vais comme une âme en peine
Au gré des rues du remords
Tandis qu’elle rit peut-être
De m’avoir causé tant de torts.
Puisque ma mauvaise étoile
Veut m’infliger tous ces maux
Qu’avec son souvenir descende
Mon affection au tombeau ! »
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