Con las cartas de la vida
por mitad bien marquilladas,
como guillan los malandros
carpeteros de cartel,
mi experiencia timbalera
y las treinta bien fajadas,
me largué por esos barrios
a encarnar el espinel.
Ayudado por mi cara
de galaico almacenero
trabajándose a la serva
de una familia de bien,
y mi anillo de hojalata
con espejo vichadero,
me he fritado muchos vivos,
como ranas al sartén.
Pero, en cambio, una percanta
que me tuvo rechiflado
y por quien hasta de espaldas
con el lomo caminé,
me enceró con un jueguito
tan al lustre preparado
que hasta el pelo de las manos
de cabrero me arranqué.
Mientras yo tiraba siempre
con la mula bien cinchada,
ella, en juego con un coso
mayorengo y gran bacán,
se tomaba el “Comte Rosso”,
propiamente acomodada,
y en la lona de los giles
me tendió en el cuarto round.
Me la dieron como a un zonzo,
pegadita con saliva,
mas mi cancha no la pierdo
por mal juego que se dé
y, si he quedao arañando
como gato panza arriba,
me consuelo embolsicando
la experiencia que gané.
En el naipe de la vida,
cuando cartas son mujeres,
aunque lleve bien fajadas
pa'l amor las treinta y tres,
es inútil que se prendan
al querer con alfileres,
si la mina no es de un paño,
derechita y sin revés.
|
Quand les cartes de la vie
Sont repérées au milieu,
Comme en vue d’escroqueries
Font tous les tricheurs sérieux,
Un bonneteur d’expérience
Avec trente années de science
Peut dans ces quartiers, je pense,
S'intituler malandrin.
Grâce à ma mine avenante
D’épicier galicien
J"entreprends donc la servante
D’une bande de rupins.
Anneau de fer blanc en place
Et un judas dans la glace,
Dans ma poële à frire passe
Pas mal de menu fretin.
Mais une fille de drôles
Dont je m’étais entiché
Et pour qui jusqu'aux épaules
Rasoir tourné j'avançais -,
Me piège en une combine
Bien trouvée qu'elle peaufine :
Moi qui sinon, tout devine
M’arrachais le poil des mains !
Tandis que je m’ankylose
Ma mule chargée à fond
Elle, en jouant avec truc-chose,
Flic haut placé, grand patron,
A conquis son yacht à voiles,
Vit dans des suites royales.
Moi, l’idiot, pris dans la toile,
Me couche après quatre rounds.
Comme un bleu! Quelle défaite !
- Tout de salive humecté ! -
Mais pour des cartes infectes
Doit-on table déserter ?
Non, je m’obstine et je griffe
Comme un chat qu’on ébouriffe :
Me consolant, j'enregistre
L ’expérience ainsi gagnée.
Car dans le jeu de la vie
Que de jokers en jupon !
Vous pouvez toujours le battre,
Trente années n’y suffiront.
Vouloir faire des retouches
A l’amour, c’est bête et louche :
Si la toile que l'on touche
N'est pas lisse et sans revers.
|