Marioneta (1928)

La marionnette

Paroles de Armando Tagini (1906-1962)

Musique de Juan José Guichandut (1909-1979)

Tenía aquella casa no sé qué suave encanto en la belleza humilde del patio colonial cubierto en el verano por el florido manto que hilaban las glicinas, la parra y el rosal... ¡Si me parece verte! La pollerita corta, sobre un banco empinadas las puntas de tus pies, los bucles despeinados y contemplando absorta los títeres que hablaban, inglés, ruso y francés. -¡Arriba, doña Rosa!... ¡Don Pánfilo, ligero!... Y aquel titiritero de voz aguardentosa nos daba la función. Tos ojos se extasiaban: aquellas marionetas saltaban y bailaban prendiendo en tu alma inquieta la cálida emoción... Los años de la infancia risueña ya pasaron camino del olvido; los títeres también. Piropos y promesas tu oído acariciaron... te fuiste de tu casa, no se supo con quién. Allá entre bastidores, ridículo y mezquino, claudica el decorado sencillo de tu hogar... Y tu, en el proscenio de un frívolo destino, ¡sos frágil marioneta que baila sin cesar!

C’était une bâtisse Dotée d’un certain charme Dans la beauté complice D’un patio colonial Que le printemps recouvre D’une cape fleurie Que tissaient les glycines La vigne et les rosiers… Qu’elle me semblait verte ! Avec ta jupe courte Sur un banc où de dressent Les pointes de tes pieds Tes boucles depeignées Absorbée tu contemples Ces poupées qui nous parlent Anglais, russe et français. Allez-y, dame Rose ! Don Panfilo du calme ! Et ce marionnettiste A la voix rocailleuse Jouait à notre intention Tu étais en extase : Lorsque les marionnettes Faisaient des pirouettes Et qu’en ton âme inquiète Jaillissait l’émotion. Les années de l’enfance Souriante s’éloignent Avec les marionnettes Et sombrent dans l’oubli. Compliments et promesses Ton oreille caressent Tu quittas la bâtisse Avec je ne sais qui. Là-bas dans la coulisse, Mesquin et ridicule Se délabre le simple Décor de ton foyer Toi qui tiens l’avant-scène De ton destin frivole, Fragile marionnette, Danses sans t’arrêter






Interprêté par Carlos Gardel en 1928





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