PLOVDIV serait la plus ancienne ville d'Europe après Troie, car le village thace d' Eurmolpia fut fondé vers 1200 av. JC. Elle sera conquise en 342 par le roi Philippe II de Macédoine, le père d'Alexandre le Grand qui fonde alors une cité qu'il nomme PHILIPPOPOLIS et qui deviendra Plovdiv, après s'être appelée TRIMONTIUM (les "Trois collines" qui portent aujourd'hui les noms turcs de "Nebet tepe" -des gardes-, "Djambaz tepe" -des acrobates- et "Taksim tepe" -de l'eau, comme à Istanbul). En effet, de 46 jusqu'au 6ème siècle, la ville fut capitale de la province romaine de Thrace. Il reste des édifices publics de cette époque: un AMPHITHEATRE construit sous Trajan, un stade, le forum avec ses mosaïques, l'enceinte de Justinien...
Rebaptisée PALDIN par les Slaves qui apparaissent au 7ème sècle, la ville est incorporée au 1er Empire bulgare du Khan Malamir, puis redevient byzantine, puis à nouveau bugare en 1186. Pillée par les croisés de la 3ème croisade, mais relevée par le Bulgare Ivanko, elle change 11 fois de maître, ce qui ne l'empêche pas de croître et prospérer. Sous Asen II (1218-1241), Paldin est un important entre commercial, religieux et administratif.
En 1364 la ville devient ottomane sous le nom de FILIBE, alors que commence une période de 3 siècles de déclin et qu'affluent de nouvelles populations: Turcs surtout, Grecs, Arméniens, si bien que les Bulgares ne représentent plus que la moitié de la population. On voit fleurir des mosquées, des bains, des caravansérails.
Cela n'empêche pas la bourgeoisie bulgare, enrichie par le négoce avec des villes telles qu'Istanbul, Venise, Odessa, Leipzig, Calcutta ou Manchester, de relever la tête à parti de 1750: églises, magasins et demeures luxueuses. s'élèvent au coeur de la cité. Entre 1800 et 1850, de nombreuses écoles s'ouvrent qui répandent dans la jeunesse l'idée nationale bulgare relayée par les intellectuels tels que Hristo Danov qui crée en 1857 la première imprimerie de la ville redevenue Paldin puis Plovdiv. Libérée du joug ottoman en janvier 1878, elle devient la capitale de la Roumélie orientale, vassale de la Turquie, jusqu'en 1885, année du rattachement de la Roumélie à la principauté de Bulgarie.
Plovdiv poursuit son expansion: en 1892, première exposition bulgare, origine des 2 foires internationales annuelles. L'architecte tchèque Joseph Schnitter aménage les grands axes que nous connaissons aujourd'hui. Les industries se développent et la population passe de 40 000 en 1900 à 200 000 en 1963 et 340 000 aujourd'hui, entraînant un développement urbain un peu anarchique que le tremblement de terre de 1928 n'a pas réussi à freiner. Les cités dortoirs qui entourent la ville datent de l'ère communiste qui déclare, cependant, le vieux Plovdiv secteur sauvegardé.
Le VIEUX PLOVDIV compte plus de 450 demeures du 19ème siècle aux façades peintes, représentatives du style "baroque de Plovdiv". Ces maisons ont une façade symétrique organisée autour d'un corps central reposant sur un portique à colonnes de bois. On nomme "alafranga" (à la française?) les peintures de façades représentant des éléments d'architecture en trompe-l'oeil ou des motifs végétaux. A l'intérieur on trouve de grands salons ovales au plafond sculpté d'un soleil avec des médaillons représentant les villes avec lesquelles commercent leurs propriétaires.
Nous visitons la maison d'A.KOUYOUMDJOGLOU, bâtie en 1847 par Maître Georgi et restaurée en 1938 pour accueillirl le musée ethnographique où l'on trouve l'intéressant tableau de Mrkvicka. Le mur de clôture est doté d'une échauguette (klukarnik) permettant de surveiller la rue et d'entendre les commérages.
Nos déambulations nous conduisent devant une maison où Lamartine passa 3 nuits en avril 1833 lors de son "Voyage en Orient".
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