1. Dans les comptes d’apothicaire (1)
Vingt ans, c’est une somme de bonheur.
Mes vingt ans sont morts à la guerre
De l’autre côté du champ d´honneur.(2)
Si je connus un temps de chien, certes,
C’est bien le temps de mes vingt ans.
Cependant, je pleure sa perte :
Il est mort, c’était le bon temps !
(Refrain)
Il est toujours joli, le temps passé :
Une fois qu’ils ont cassé leur pipe,
On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés.
Les morts sont tous des braves types.
2. Dans ta petite mémoire de lièvre,
Bécassine, il t’est souvenu (3)
De notre amour du coin des lèvres,
Amour nul et non avenu.
Amour d’un sou qui n’allait, certes,
Guère plus loin que le bout de son lit.
Cependant, nous pleurons sa perte :
Il est mort, il est embelli.
(Refrain)
3. J’ai mis ma tenue la plus sombre
Et mon masque d’enterrement,
Pour conduire au royaume des ombres
Un paquet de vieux ossements.
La terre n’a jamais produit, certes,
De canaille plus consommée
Cependant, nous pleurons sa perte :
Elle est morte, elle est embaumée.
(Refrain)
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1. When reckoned by apothecaries (1)
Twenty years are a happy sum:
In war times my twentieth year tarries,
Far from trumpet and rolling drum. (2)
If there’s a time to be forgotten,
It’s the time of my twentieth year.
And yet its loss makes me feel rotten,
Nothing like past time, far and near!
(Refrain)
Oh for the good old times, the good old times!
The dead are all fine blokes, believe it!
We pardon all of them their offences, their crimes
As soon as they have kicked the bucket.
2. Deep in your leaking memory
Remains, Bécassine, undestroyed (3)
Our love, simple, elementary,
An invalid love, null and void.
Threepenny love that has not gotten
Any further than her bed’s end
And yet its loss makes us feel rotten.
Everything bygone times amend.
(Refrain)
3. The outfit I’ve donned is my darkest
And I’ve put on my glummest face
To lead to churchyard an old carcass,
And a heap of bones in a case.
Surely, the earth never has brought in
Any scoundrel worse than this one
And yet his loss makes us feel rotten.
We all gave him absolution.
(Refrain)
Transl. Christian Souchon (c) 2018
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