Sola, fané, descangayada,
la vi esta madrugada
Salir de un cabaret,
flaca, dos cuartos de cogote
Y una percha en el escote
bajo la nuez
Chueca, vestida de pebeta,
teñida y coqueteando
Su desnudez,
parecía un gallo desplumao
Mostrando al compadrear
el cuero picoteao
Yo que sé
cuando no aguanto más
Al verla así rajé,
pa' no llorar
Y pensar que hace diez años
fue mi locura
Que llegué hasta la traición
por su hermosura
Que esto que hoy es un cascajo
Fue la dulce metedura
donde yo perdí el honor
Que chiflao por su belleza
le quité el pan a la vieja
Me hice ruin y pechador
Que quedé si un amigo,
que viví de mala fe
Que me tuvo de rodillas
Sin moral, hecho un mendigo
cuando se fue
Nunca crei que la vería
en un requiéscat in pace
Tan cruel como el de hoy
Mire si no es pa' suicidarse,
que por ese cachivache
Sea lo que soy
Fiera venganza la del tiempo
Que le hace ver deshecho
lo que uno amó
Este encuentro me ha hecho tanto mal
Que si lo pienso más
termino envenenao
Esta noche me emborracho bien
Me mamo bien mamao
pa' no pensar
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Seule, en un monde qui l'ignore
Je l'ai vue aux aurores
Sortir d'un cabaret
Plus qu'une moitié d'encolure
Dont la maigreur fait injure
Au décolleté
Boiteuse habillée en minette,
Qui teinte et époussette
Sa nudité
On aurait dit un coq déplumé
Montrant pour plastronner
Son cuir tout picoré
Moi, qui la
Voyait dans cet état
Je ne retenais qu'à
Peine mes pleurs
Dire qu'il y a dix ans à peine
J'étais fou d'elle
Épris jusqu'à la trahison
De sa grande beauté
Que ce qui n'est plus que décombres
Ce fut la passion sombre
Où mon honneur s'est perdu
Que rongé jusqu'aux entrailles
J'ai mis ma mère sur la paille
D’opprobre je me suis couvert
Un type louche et pervers
Et un menteur éhonté
A genoux je me traînais
Un mendiant sans dignité
Qu'elle a quitté
Je n'ai jamais souhaité pour elle
Punition si cruelle
Que celle d’aujourd’hui
N'y a-t-il pas de quoi se pendre ?
Moi qui ne peux comprendre
Ce que je suis
Un féroce retour des choses
Qui vient flétrir la rose
Que l'on aimait
Cette rencontre qui m'a fait mal
Il faut, c'est capital
Que je l'oublie
Je veux ce soir à mort me soûler
Je biberonne pour
Ne plus penser
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