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Kempennet gant Christian Souchon (c) 2007
"Ar bugel nevez c'hanet" gant Wylie
Ha koulskoude war a welan,
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Pas besoin d'hésiter longtemps: |
"Le parvis à Pont-Croix":
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"The square in front of Pont-Croix church": |
Collections: Lédan, I, p.432; Penguern, t.112, p.142; Quellien, "Chansons et danses des Bretons"; Ollivier, N°27. Remarques "Il s'agit d'une chanson leste et amusante où la Bretagne est la pauvre vieille et Paris et la France la jeune et jolie fille." Ce soi-disant message "politique" est aussi suspect que les aphorismes nationalistes dans les chants du Barzhaz Breizh que Francis Gourvil a recensés (cf. Le vin des Gaulois). La "morale" de cette chanson de Cornouaille quimpéroise se dégage du premier couplet et du refrain. C'est la même que dans le chant La vieille veuve, à savoir, que le Breton serait particulièrement avide d'argent et, par conséquent, insensible à l'amour. D'innombrables chants montrent, bien entendu, qu'il n'en est rien. Une des nombreuses versions de ce chant se termine d'ailleurs par: "An hani goant /Eo va c'hoant,/ An hani goant/ Eo zur ! "La jolie/ est celle que je désire / La jolie/ c'est sûr". C'est O. Pradère, membre renommé de la Société académique de Brest, auteur dans la "Bretagne poétique" d'une traduction en vers de ce chant, qui en donna le premier (avant février 1896, date à laquelle il est cité par le colonel Alfred Bourgeois dans le Bulletin de la société académique de Brest) cette interprétation contestable). D'ailleurs la finale, peut-être ajoutée au cours du temps, montre que le chant doit être interprêté dans le sens que le Breton préfère une femme vieille à une jeune, même séduisante, parce que la première lui inspire confiance; et qu'il préfère une Bretonne à une femme venue d'ailleurs pour la même raison. Alfred Bourgeois ajoute d'ailleurs que ces couplets sarcastiques n'étaient guère appréciés, contrairement à l'air et que c'est l'originalité de celui-ci qui a fait le succès de la chanson. Alfred Bourgeois montre que l'air et la chanson sont, au moins en partie, bien plus anciens, car ils sont mentionnés dans un manuscrit copié à la fin du siècle dernier par M. du Botmeur et extrait des œuvres du Père Maunoir, jésuite, qui écrivait vers l'an 1650. Il ajoute: A la page 70 de ce manuscrit, déposé à la Bibliothèque de la marine du port de Brest, on peut remarquer un cantique breton qui se chante, dit l'auteur, sur l'air de « An any gôz », une chanson : « Great gant an drouc-speret ha commun é mesk an dud « (faite par le démon et commune parmi le peuple.) Par ailleurs, on remarque cette strophe qui tendrait à indiquer qu'elle fut composée à une époque où l'Amérique n'était pas encore découverte: "Dianket an dimezelled/ Dianket e tri rann ar bed" "Les filles qui ne sont pas des paysannes sont inconstantes/ Inconstantes dans les trois paries du monde." Ce qui est sûr, c'est que la chanson n'a pas été composée en une seule fois et que les couplets ont été variés à l'infini suivant l'humeur et la fantaisie de chacun. C'est cette chanson qui a produit le mot français "nigousse" remis à l'honneur par les Charlots en 1968, dans un de ces purs chefs-d'œuvre d'humour dont les Français ont le secret (unan eus pennoberennoù ar mousfent gall)." |
Collections: Lédan, I, p.432; Penguern, t.112, p.142; Quellien, "Chansons et danses des Bretons"; Ollivier, N°27. Remarks "It is a brisk and funny ditty where Brittany appears as an old woman and Paris and French speaking France as a pretty young girl . This allegedly "political" message is as spurious as the jingoistic aphorisms in the Barzhaz Breizh songs listed by Francis Gourvil (See The wine of the Gauls). The "moral" of this Cornouaille song (from the Quimper area) appears in the first stanza and the burden. It is about the same as in the song The Old Widow, to wit, that a true Breton were above all greedy and moneygrubbing and therefore not susceptible to love. Of course numerous songs definitely prove the contrary, as does one of the many versions of the present ditty ending with: "An hani goant /Eo va c'hoant,/ An hani goant/ Eo zur ! "The pretty one/ is the one I want / The pretty one/ to be sure!". It was O. Pradère, a well-known member of the "Société académique de Brest" and the author, in "Bretagne poétique" of a versified translation of this song, who first gave (before February 1896, when Colonel Alfred Bourgeois quoted him in the "Bulletin de la société académique de Brest") this questionable interpretation. Besides, the concluding stanzas, which were possibly appended more recently, show that the moral of the piece should be that a Breton prefers an old woman to a young one, in spite of her good looks, because the former inspires confidence in him; if he prefers a Breton woman to any alien, it is for the same reason . Alfred Bourgeois also states, that these sarcastic verses were not especially appreciated, unlike the tune whose originality made the ditty so popular in Lower Brittany. Alfred Bourgeois demonstrates that tune and lyrics must be much older, at least partly, since they are mentioned in an MS copied by the end of the 18th century by M. du Botmeur from the works of the Jesuit Julien Maunoir, who wrote ca. 1650. He adds: On page 70 of this MS, kept at the "Bibliothèque de la marine" of Brest harbour, a Breton hymn is copied which, as directed by the author, is to be sung to the tune of « An any gôz », a song which was « Great gant an drouc-speret ha commun é mesk an dud « (made by the devil, but popular among the folks.) And what about the following strophe hinting at a remote time when America was not yet discovered? "Dianket an dimezelled/ Dianket e tri rann ar bed" "The (town) young ladies are fickle/ Fickle in all three parts of the world." Anyway, we may take it for granted that the whole song was not composed right away and that new stanzas were added, again and again, depending on the mood and fancy of each contributor. The burden gave birth to the old slang word "nigouse" (applying to Breton women), which the humorists "Les Charlots" warmed up in 1968, in one of those "masterworks" only French wit can yield (unan eus pennoberennoù ar mousfent gall). |