George Farmer

Commandant du "Québec" le 6 octobre 1779

Note biographique

Deux poèmes anglais sur le combat du "Québec" et de la "Surveillante"

Le Capitaine George Farmer, gravure d'après le portrait par Charles Grignion (Portsmouth: Musée Nelson) Internet permet les rencontres les plus inattendues et les plus riches d'intérêt qui soient:
Le 27 janvier 2009, M.Francis Farmar faisait parvenir cet e-mail:
"Je viens juste de consulter la page de votre site consacrée au combat naval qui opposa la "Surveillante" au "Québec" le 6 octobre 1779.
Il se trouve que ma famille est apparentée au Capitaine George Farmer (j'ignore pourquoi nos noms sont orthographiés différemment). Ce dernier a toujours été le "grand homme" de la famille. Nous sommes plusieurs à posséder des gravures représentant soit son portrait, soit le tableau peint à l'huile par Robert Todd. Mon frère détient un tableau qui est une copie de cette peinture. Je pense aussi que mon père, Hugh Farmar, était resté en rapport avec les descendants de Du Couedic ...
[George Farmer] fut le premier officier à avoir commandé Horace Nelson. Il intervint en outre dans la 'première bataille des Malouines' en 1770. Il perdit son navire, le Swift qui sombra sur les côtes de Puerto Deseado (Port Desire) en Argentine. De façon inattendue, des spécialistes argentins de l'archéologie marine l'ont retrouvé en 1982 et les objets qui furent récupérés sont exposés dans un musée local."

Il est étonnant que ces deux bateaux le Swift et la Surveillante soient devenus l'un comme l'autre un "mémorial sous-marin".
En annexe à un nouvel e-mail, M. Farmar m'a envoyé la notice biographique et le premier des deux poèmes ci-après, ainsi que la gravure qui illustre cette page. Le second poème est de Lewis Spence, et il provient du site: http://www.sacred-texts.com/neu/celt/lrb/lrb11.htm
M. Farmar ajoute:
"La confrontation entre les deux capitaines, leurs navires et leurs équipages est, à n'en pas douter, l'exemple le plus extraordinaire, dans toute l'histoire de la marine, de coopération chevaleresque entre camps adverses une fois passé le plus fort du combat. M. Du Couédic était à l'évidence un commandant hors du commun. Cette bataille fut fêtée des deux côtés de la Manche comme une victoire, alors qu'il s'agissait plutôt d'un "match nul", chacun des deux navires ayant mis l'autre hors de combat, avant qu'un incendie ne se déclare à bord du Québec et tout me porte à croire que sur le plan stratégique il n'en est pas sorti grand chose, si ce n'est un exemple de ce que devrait être la conduite des combattants en temps de guerre. Tel fut à l'évidence le point de vue de l'Amirauté."
M.Francis Farmer est peintre et aquarelliste. Voici son site web: Francis Farmar

George Farmer (1732 - 1779)

(Article de l' OXFORD DICTIONARY OF NATIONAL BIOGRAPHY)

Farmer, George (1732 – 1779), officier de marine, né à Youghal, comté de Cork en 1732, était le fils de John Farmer, issu d’une famille du Northamptonshire installée à Youghal, une branche collatérale de la lignée des Fermors, comtes de Pomfret, qui s’éteignit en 1867. Il entra très jeune dans la marine marchande, puis une fois qu’il eut intégré la marine royale, devint aspirant sur le Dreadnought (le Cuirassé), aux Antilles sous les ordres du capitaine Maurice Suckling puis sur l’Achilles, en Grande Bretagne, sous les ordres de l’honorable Samuel Barrington. Le 23 mai 1759, il fut promu lieutenant sur la frégate Aurora où il servit jusqu’en janvier 1761 sans quitter la Grande Bretagne. Il fut ensuite placé en demi-solde et se fixa pour un temps à Norwich où il avait déjà occupé un poste dans le service de l’enrôlement.
C’est là qu’il épousa Rebecca, la fille du capitaine William Fleming, lui-même officier de marine. En 1766 on assure que son intervention fut déterminante dans la répression d’une émeute dans cette ville et que c’est ce qui lui valut d’être recommandé par les autorités locales et d’accéder au grade de commandant le 26 mai 1768.

La première bataille des Malouines
Farmer n’eut cependant à remplir aucune autre mission active jusqu’en septembre 1769, date à laquelle on lui confia le commandement du sloop, le Swift (le Rapide) qu’il conduisit aux Îles Malouines. A son arrivée, il trouva les Espagnols installés à Puerto Soledad et demandant de façon péremptoire aux Britanniques d’abandonner leur établissement de Port Egmont. Comme il ne disposait d’aucun renfort pour résister à une attaque, le premier officier, le Commandant Anthony Hunt, décida de partir pour l’Angleterre transmettre ces informations, laissant le commandement à Farmer. Quelques jours plus tard, le Swift appareilla pour faire le tour de l’archipel et une violente bourrasque le poussa vers les côtes de Patagonie, où voulant entrer dans l’anse de Port Desire, il heurta un récif et sombra. L’équipage parvint à gagner la côte, mais comme il était démuni de tout équipement, Farmer dépêcha le cotre à Port Egmont, avec des instructions pour que le dernier navire encore en état, la Favourite, vienne à son secours. Le 16 avril, ils parvinrent sains et saufs à Port Egmont. Le 4 juin, une frégate espagnole jeta l’ancre dans le port, bientôt suivie de quatre autres et le commandant, Don Juan Ignacio Madariaga, écrivit à Farmer, qu’il disposait de 1600 hommes et d’un train d’artillerie, de quoi obliger les Britanniques à déguerpir, s’ils hésitaient plus longtemps. Farmer répondit qu’il se défendrait du mieux qu’il pourrait. Mais résister à un adversaire en telle situation de supériorité constituait tout au plus un baroud d'honneur et, en conséquence, quand les Espagnols débarquèrent, Farmer, après avoir canonné, capitula sous conditions: on fit l’inventaire des vivres et des munitions et les Britanniques furent autorisés à rentrer chez eux à bord de la Favourite. Lorsqu’ils arrivèrent en septembre 1770, Farmer, innocenté de tout grief concernant la perte du Swift, se vit confier le commandement du sloop Tamar, et le 10 janvier 1771 il fut promu au grade de "post-captain" (grade à partir duquel, autrefois, l'avancement à l'ancienneté devenait automatique).

Le premier officier à avoir commandé à Nelson
En août 1773 on lui confia le commandement de la frégate Seahorse (l’Hippocampe) et il fit voile vers les Antilles ayant à son bord comme seconds-maîtres l’enseigne de vaisseau Thomas Troubridge (qui fut Lord de l'Amirauté de 1801 à 1804) et l’aspirant Horace Nelson! De retour en Angleterre après une mission sans histoire, Farmer fut affecté en mars 1778 au commandement de la frégate le Québec (32 canons) qui servit au cours de l’année à accompagner les convois en Mer du Nord. En 1779 son port d’attache principal devint Guernesey avec une mission de protection des Îles Anglo-Normandes et de renseignement. Dès le 18 juin, il fit parvenir l’information qu’une flotte française avait quitté Brest et une flotte espagnole Cadix, et qu’on se livrait au Havre à de grands préparatifs pour un débarquement. Le 6 juillet, il écrivait qu’il avait repoussé vers la côte et détruit un convoi de quarante neuf petits bâtiments, dont une frégate de 20 canons et plusieurs vaisseaux armés. Cependant le Québec lui-même avait violemment heurté un récif et avait été contraint de jeter par-dessus bord ses canons. Il lui fallait donc rejoindre Portsmouth pour y être radoubé et, quand ce fut chose faite, comme on n’avait pas de canons de 12 livres pour remplacer les canons perdus, ceux-ci furent remplacés par des canons de 9 livres pris sur une autre frégate qui n’était pas prête à appareiller.

Le combat avec la Surveillante
C’est muni de cet armement réduit, qu’au large d’Ouessant, le 6 octobre, le Québec rencontra la frégate la Surveillante (40 canons de 18 livres), dotée d’un équipage presque deux fois plus nombreux. Un combat acharné s’ensuivit. Au bout d’environ trois heures et demie, les deux vaisseaux étaient démâtés. Lorsque les voiles du Québec tombèrent, les canons y mirent le feu et la frégate ne fut rapidement plus qu’un immense brasier. Il y avait peu de vent, mais une forte houle. La Surveillante complètement dépouillée de son gréement n’était qu’à une courte distance ; le coutre Rambler (le Maraudeur) était du côté sous le vent, démâté lui aussi, tandis que le coutre français, l’Expédition qui s’était battu avec le Rambler, cherchait son salut dans la fuite. Tant et si bien qu’il était impossible de porter secours à la frégate en feu, laquelle au bout de quatre ou cinq heures fut détruite par une explosion. Seuls cinquante-six des 195 hommes environ qui se trouvaient à bord furent recueillis par les chaloupes de la Surveillante, du Rambler et d’un vaisseau russe qui passait par là. Les autres, y compris le capitaine Farmer, périrent.

Suites données à cet événement
Farmer avait reçu des blessures et sa conduite, tant pendant la manœuvre que durant la canonnade, fut rapportée de façon si élogieuse, qu’à la demande expresse de la Direction (Board) de l’Amirauté, un titre de baronnet fut conféré, le 19 janvier 1780, à son fils aîné, George William Farmer (qui mourut en 1814), et qu’il fut attribué une rente annuelle de 200 livres à sa veuve et de 25 livres à chacun de ses huit enfants ainsi qu'à un neuvième à naître. Ce faisant, l’Amirauté entendait donner en exemple l’opiniâtre courage de Farmer et faire savoir qu’elle n’oubliait pas les auteurs de telles actions lorsqu’ils meurent en les accomplissant. La mort de Farmer fournissait à l'Amirauté une raison d'utiliser la perte du Québec à des fins politiques internes. A Lord Sandwich, Premier Lord de l’Amirauté, on exposait en effet que, « les officiers doivent être formés à négliger la notion de danger, pour privilégier celle de gloire. Les actions d’éclat éblouissent autant qu’elles consument ». En outre, « si cette action est présentée de façon judicieuse, elle accroîtra le prestige de nos armes en Europe et enflammera le courage et l’enthousiasme de nos jeunes officiers, plus que ne le feraient une grande victoire remportée dans des circonstances moins dramatiques ». Un autre considérant avait pour objet de faire l’éloge de Sandwich lui-même, une préoccupation nullement superflue, compte tenu du moral de la flotte à cette époque. (Lettre de Mulgrave à Sandwich du 13 octobre 1779, archives du Château de Mulgrave).

J. K. Laughton, rev. Barry M. Gough


Les Deux Capitaines

de William Johnson CORY (1823 - 1892)

1. Lorsque George III régnait, il y a cent ans,
Il commanda au Capitaine Farmer de faire la chasse à l'ennemi.
“Vous ne craignez pas les boulets”, disait-il, “non plus que les naufrages,
Vous croiserez donc sur les côtes de France sur la frégate nommée Québec.

2. Québec fut jadis une ville française, mais vingt ans plus tôt
George II avait envoyé le Général Wolfe, que vous connaissez,
Escalader un précipice pour voir à quoi ressemblait le site de Québec,
Comme lorsque, sur le pont d'un navire, on regarde par une écoutille.

3. Si Wolfe put alors battre les Français, vous saurez les battre vous aussi.
Avant de pouvoir entrer dans la ville, il mourut, je le concède.
Mais puisque nous avons conquis cette ville, c'est un nom de bon augure,
Et vous souvenant de l'exploit de Wolfe, vous suivrez son exemple.”

4. Farmer répondit, “Je m'y efforcerai, Sire,” et il s'inclina si bas
Que George put voir le ruban de velours de la natte de sa perruque.
George lui remit son ordre de mission et, précaution supplémentaire,
Il le signa du titre de “roi de Grande-Bretagne et de France,” et apposa son seau.

5. Qu'il était fier le Capitaine Farmer d'avoir une frégate bien à lui!
Oui, plus fier sur son gaillard d'arrière que George sur son trône,
D'avoir deux canons en poupe, dix en batterie barbette,
Et vingt autres en batterie couverte et plus de deux cents marins.

6. Et tel un chasseur parcourant la fougère avec seize couples de chiens,
Avec ses trente-deux canons, le navire explorait la brume.
De la pointe de la Hogue à Ouessant, et de Rochefort à Belle-Isle
Il traquait le gibier jusqu'à ce que les écueils et la vase viennent frotter sa quille.

7. Les brumes sont dissipées; le flanc de la frégate est luisant de goudron qui fond,
Le guetteur de misaine aperçoit au loin des voiles carrées blanches;
Un trois-mâts à voiles carrées que le vent d'est pousse hors de la rade de Brest
“Parez à la manoeuvre!” s'écrie Farmer et les matelots hurlent “Hourra!”

8. Le capitaine français avait un nom que je ne saurais prononcer;
C'était un noble breton, absolument irréprochable,
De la race des braves qui moururent sur l'échafaud
Pour l'honneur et la fleur-de-lys de la reine Marie-Antoinette.

9. Le Catholique pour Louis, le Protestant pour George,
Tous deux dégainèrent une lame aussi flamboyante que les saints en pouvaient forger;
De simples marins tous les deux, mais qui comprenaient
Que chacun était tenu de vaincre ou de mourir pour son drapeau et sa patrie.

10. Le navire français avait nom la Surveillante, cela veut dire la vierge sage;
Elle replia sa coiffe et commença la canonnade
Sa coque était propre, la notre était souillée; nous dûmes déployer plus de voiles.
Sur la toile, les haubans et sur les vergues de la grand voile il pleuvait des boulets.

11. Les deux capitaines furent grièvement blessés, et plus d'un gars à leurs côtés,
Et les canonniers adverses s'évertuaient à abattre notre gréement.
Un espar avec sa voile battante tomba en travers d'un canon brûlant
Nous ne pûmes venir à bout des flammes, et ce fut le Français qui l'emporta.

12. Notre gaillard d'arrière était encombré, le pont était en flammes;
Des hommes suspendus au bastingage, à moitié brûlés mais répugnant à sauter;
Notre capitaine, assis là où d'habitude on le voyait debout, ne voulait pas quitter sa chaise
Il ordonna à ses compagnons de sauver leurs vies en sautant et le laisser perdre son sang.

13. De part et d'autre les canons se turent, les Français descendirent leurs chaloupes,
Ils nous jetèrent des planches, des cages à poules, tout ce qui flotte.
Ils risquèrent leurs vies, les braves gens, pour porter secours à leurs adversaires.
Lorsque le navire explosa, la paix, étrangement, était faite.

14. La Surveillante ressemblait à un tamis; les vainqueurs avaient encore fort à faire.
Il leur fallut virer au vent d'est pour rejoindre le port de Brest,
Quand les vagues devinrent plus basses, le navire criblé de trous ralentissait
Triomphants, mais pavillons en berne, des chalutiers vinrent le remorquer.

15. Ils nous traitèrent comme des frères, déplorant la mort de Farmer;
Et devant les prisonniers blessés qui passaient les Bretons inclinèrent la tête.
Le lieutenant français déclara: “Ce n'est pas nous c'est l'incendie qui vous a vaincus,
Vous n'avez jamais amené votre pavillon; vous rentrerez libres en Angleterre”.

16. C'était le six octobre mil neuf cent soixante dix-neuf,
Une année où plusieurs nations s'allièrent pour nous combattre.
Le Québec fut incendié et Farmer fut tué: cela nous l'avons oublié;
Mais remercions l'auteur du livre français qui en a gardé le souvenir.

17. Et toi, mon garçon, si jamais tu dois combattre les Français, souviens-toi
De ces marins du roi Louis si chevaleresques et généreux;
Des gentilshommes Bretons qui ont ramenés nos hommes à Brest,
Et traite un Breton rescapé comme un camarade et un hôte.

The Song of the Pilot - La chanson du pilote

par Lewis Spence (1874 - 1955)

Le grand folkloriste écossais introduit son poème avec cette remarque:
" J'ai entrepris ici une traduction tout à fait libre de l'émouvante ballade
qui relate ce remarquable événement, lequel ne saurait manquer d'intéresser le
lecteur compte tenu de l'actualité."

Le poème fut écrit en 1917. En réalité, il s'agit d'une oeuvre originale et non pas
d'une simple traduction du poème de Le Mang.

LA CHANSON DU PILOTE

You hou, hommes de Sulniac!
De Vannes nous partons
Pour la plus glorieuse des traques:
Celle aux vaisseaux saxons.
Notre pimpante "Surveillante"
Veille sur l'océan
D'Ouessant jusques au nord de Nantes:
Timonier, il est temps!

Vois, cet Anglais qui se rengorge
D'avoir brisé l'étau,
Arborant la croix de Saint Georges
Et dardant ses canons!
Un éclair! Son tonnerre gronde!
Son ouragan de fer
S'élève en orbes, puis s'effondre,
En sifflant, dans la mer.

C'est le tour de notre mitraille.
Les nefs se sont heurtées:
Les Bretons ivres de bataille,
S'empressent d'aborder.
Mais l'Anglais fait luire son sabre
Et repousse bientôt
Le Breton malgré ses bravades
Sur son propre bateau.

Terrible rencontre que celle
Que l'on vit ce jour-là.
Les deux Bretagnes s'affrontèrent;
Laquelle cèdera?
La Bretagne brisera-t-elle
L'orgueil de Britania?
Non, tant que la coque de chêne
Des flots la gardera!

Mais, voyez! l'incendie ravage
Le fier navire anglais!
La Surveillante est une épave
Où l'eau veut s'engouffrer:
Leurs boulets ont fait une brèche;
- Les nôtres mis le feu -
Aux pompes, il faut qu'on l'assêche
Ou nous coulons comme eux!

La voie d'eau fut comblée bien vite,
La mer lâcha sa proie.
- Allons, Bretons, aux Britanniques
Ne barrons point la voie!
- Nous venons à votre aide en frères,
Glaive au fourreau, vers vous.
Venez combattre un adversaire
Plus féroce que nous!

Ce jour-là, jusque au crépuscule
Les Bretons, les Anglais
A l'inouie défaite acculent
Qui ne le fut jamais:
Ces marins vainquirent la hargne,
L'absurde vanité.
Dieu, sur la mer, aux deux Bretagnes,
Donne à jamais la paix!

Traduction Christian Souchon (c) 2009
THE SONG OF THE PILOT

Yo ho, ye men of Sulniac!
We ship to-day at Vannes,
We sail upon a glorious track
To seek an Englishman.
Our saucy sloop the Surveillante
Must keep the seaways clear
From Ushant in the north to Nantes:
Aboard her, timoneer!

See, yonder is the British craft
That seeks to break blockade;
St George's banner floats abaft
Her lowering cannonade.
A flash! and lo, her thunder speaks,
Her iron tempest flies
Beneath her bows, and seaward breaks,
And hissing sinks and dies.

Thunder replied to thunder; then
The ships rasped side by side,
The battle-hungry Breton men
A boarding sally tried,
But the stern steel of Britain flashed,
And spite of Breton vaunt
The lads of Morbihan were dashed
Back on the Surveillante.

Then was a grim encounter seen
Upon the seas that day.
Who yields when there is strife between
Britain and Brittany ?
Shall Lesser Britain rule the waves
And check Britannia's pride?
Not while her frigate's oaken staves
Still cleave unto her side!

But hold! hold! see, devouring fire
Has seized the stout Quebec.
The seething sea runs high and higher,
The Surveillante's a wreck.
Their cannon-shot has breached our side,
Our bolts have fired the foe.
Quick, to the pumps! No longer bide!
Below, my lads! below!

The yawning leak is filled, the sea
Is cheated of its prey.
Now Bretons, let the Britons see
The heart of Brittany !
Brothers, we come to save, our swords
Are sheathed, our hands are free.
There is a fiercer fight toward,
A fiercer foe than we!

A long sea-day, till sank the sun,
Briton and Breton wrought,
And Great and Little Britain won
The noblest fight ere fought.
It was a sailors' victory
O'er pride and sordid gain.
God grant for ever peace at sea
Between the Britains twain!


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  • En savoir plus sur la Surveillante (en français)

  • "Son al Levier" e brezhonek - Le Chant du Pilote (en breton)

  • Le Chant du Pilote (en français et en anglais)