O Charlie is my Darling

Paroles de Carolina Nairne / Robert Burns/ James Hogg

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"Scottish air" publié sous deux versions dans "Gow's Complete Repository -4ième Partie" en 1817

Version originale (C'est celle que vous entendez)
Version moderne
Arrangement Ch.Souchon

'Prince Charles Edward Stuart' par Maurice Quentin La Tour 1748

Robert Burns rédigea un autre texte beaucoup moins martial pour cette chanson.
On le trouvera en regard du texte de Lady Nairne. James Hogg en fit de même.


Lady NairneRobert BurnsJames Hogg
Celui que je préfère,
c'est Charlie, c'est Charlie,
C'est lui que je préfère, Le jeune Chevalier!

1. Par un beau matin, un lundi
Au début de l'année
Notre ville accueillit Charlie
Le Jeune Chevalier.

2. Tandis qu'il remontait la rue
Les instruments sonnaient.
Nous souhaitions tous la bienvenue
Au Jeune Chevalier.

3. Ces montagnards au bonnet bleu,
Le claymore au côté,
Combattraient pour nos droits et ceux
Du Jeune Chevalier.

4. Tous, ils avaient quitté les leurs
Et leurs monts familiers
Pour combattre pour leur seigneur,
Le Jeune Chevalier.

5. Oh, comme alors battaient les coeurs,
Comme chacun priait,
Transporté d'espoir et de peur,
Pour le Jeune Chevalier!

Trad. Ch.Souchon(c)2004

Celui que je préfère,
c'est Charlie, c'est Charlie,
C'est lui que je préfère,
Le jeune Chevalier!

1. Par un beau matin, un lundi
Au début de l'année
Notre ville accueillit Charlie
Le Jeune Chevalier.

2. Tandis qu'il remontait la rue,
Parmi les cris de joie,
A la fenêtre il aperçut
Un fort joli minois.

3. Vite, il monta dans le logis,
Et tourna la poignée;
Elle bondit comme un cabri,
Et le pria d'entrer.

4. Il prit Jenny sur ses genoux,
Que couvrait son tartan;
Car, plaire aux filles de chez nous,
Il savait bien comment!

5. La haut, sur la verte bruyère,
Ou dans nos vals herbeux,
Nous prenons garde, en allant traire,
A Charlie et ses gueux!

Trad. Ch.Souchon(c)2004

Celui que je préfère,
c'est Charlie, c'est Charlie,
C'est lui que je préfère,
Le jeune Chevalier!

1. Par un beau matin, un lundi
Au début de l'année
Notre ville accueillit Charlie
Le Jeune Chevalier.

2. Quand Charlie remonta le mail,
Ses traits resplendissaient.
Je pleurais de voir au bercail
La brebis égarée.

3. Et toutes les belles chantaient
Sur leur seuil accourues:
"Le Roi doit son bien recouvrer."
Saluons sa venue!

4. Sur nos monts où croît la bruyère
Dans nos vals escarpés
Les seuls que leurs chansons révèrent
C'est Charles et son armée.

5. Le coeur sincère et dévoué
Du Highlander est droit.
Il l'engage avec son épée
Pour Charlie, notre choix.

Trad. Ch.Souchon(c)2007



James Hogg, qui publia les "Jacobite Relics of Scotland" (1819/1821) donne "Charlie is my Darling" tiré du "Museum" (Volume V N°404, page 440) comme étant “original" (chant N° 49, seconde série). A l'évidence, il ne savait pas qu'il s'agit d'une "improvisation soignée” que l'on doit à Burns (Dans ses notes pour l'édition de 1853 du "Musée musical", William Stenhouse précise que ce chant Jacobite avait été communiqué à l'éditeur par Burns", laissant entendre qu'il n'avait fait que transmettre un chant contemporain des événements. Cependant il existe au British Museum un exemplaire de ce poème de la main de Burns). Il composa sa propre version, sous-titrée "version moderne" (N°49) "à la demande d'un ami qui trouvait déplaisante l'ancienne version."


Extraits de l'essai critique "Sexe et genre dans l'imaginaire national écossais: les chants de Lady Nairne" de Leith Davis.

"Un certain nombre de Chants Jacobites entrent dans une catégorie qu'on a décrite comme "érotique". Ils dépeignent "le roi absent comme un amant", et se placent souvent du point de vue de l'aimée. Un critique souligne "qu'il est remarquable que dans un grand nombre de chants Jacobites, le narrateur soit une femme." La version de Burns de "O Charlie" fait la part belle à l'élément de désir féminin qu'on trouve dans de nombreux chants de ce type et qui renforce la transgression politique en l'amalgamant à une description d'un comportement féminin transgressif. En d'autres termes, la version de Burns conserve le caractère leste des ballades plus anciennes. Tandis qu'il remonte la rue, Charlie "aperçoit un fort joli minois " qui l'observe par la fenêtre. Il s'engouffre dans l'escalier pour rejoindre la dame et Burns suggère que celle-ci n'est pas moins pressée d'aller à sa rencontre: "elle bondit comme un cabri/ et le presse d'entrer." De plus, l'effet produit par Charles sur elle est présenté en des termes qui soulignent son appétit sexuel: "Car il savait bien comment/ Plaire aux filles de chez nous". Le refrain "Celui que je préfère, ..." souligne que cette rencontre est considérée et décrite du point de vue de la femme.

Beaucoup de chants Jacobites de Lady Nairne, tels que "Les cent sonneurs" et "Le chant de rassemblement" entrent dans la catégorie du "chant d'action ou d'agression appelant à la guerre ou à l'opposition à l'état Whig."

Quand elle écrit ou réécrit des chants qui ont des relents d'érotisme, elle les réforme et élimine toute sexualité explicite. C'est ainsi que la version Nairne de "O Charlie" conserve le refrain, mais remplace l'attrait sexuel entre Charles et une femme précise par l'attirance plus diffuse qu'éprouve la foule des villageois pour les troupes qui défilent.

"Notre ville accueillit Charlie/ Le Jeune Chevalier."

La version de Burns suggère à la fin que la soldatesque Jacobite est non moins dangereuse que Charles:

"Nous prenons garde, en allant traire,/ A Charlie et ses gueux!"

tandis que Nairne, décrit ces soldats comme des époux fidèles et des pères de famille irréprochables:

"ils avaient quitté les leurs/ Et leurs monts familiers/ Pour combattre pour leur seigneur,/ Le Jeune Chevalier."

Version anglaise