A propos de la mélodie: Inconnue. Remplacée, à titre d'illustration par la danse (En-dro) "Me 'm-eus un ti e bord Blawezh". Il y est aussi question d'une maison au bord... d'une rivière (le Blavet). A propos du texte Il s'agit, avec cette "son" d'un chant satirique. Il commence par plaindre le sort des propriétaires de maisons d'argile construites en bordure de route dont la consolidation nécessite une aide publique. Il termine en suggérant que leur statut est si avantageux qu'elles pullulent. C'est du moins ce qu'on peut imaginer. Plusieurs mots clés sont en effet illisibles, bien que ce chant soit noté sans surcherges ni ratures. |
About the melody: Unknown. Replaced, by way of illustration by the dance (En-dro) "Me 'm-eus un ti e bord Blawezh". It tells us also of a house by the side of... a river (the Blavet). About the text This "son" is, most certainly, a satirical song. It begins by complaining about the fate of the owners of clay houses built on the roadside, the consolidation of which requires public aid. It ends by suggesting that their status is so advantageous that these houses abound. At least that's what you can imagine since several key words are illegible, although this song is noted without overdrive or erasure. |
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BREZHONEK 1. Me ho ped, mestroù an henchoù, [2] 'Ma ret lakaat er vogerioù. 2. D'ad-dresañ skoazelloù (toulloù) brasañ 'Benn neuze ket gard evitañ [3] . 3. Klevout a ran bep bloaz ez a Doc'h an hent bras bern [an]ezhañ [4] === 4. Graet en evezh ampl e lodenn Hini ri na zegouezh da zen, [5] 5. Rak ma vez roet da bep hini Fournisañ d'an hent bras un ti 6. E vefe re vras korveiñ, Taolet e-mesk ar Fransizien…(re a goust) === 7. Ral e vez, nep a lar, tiez N'o-defe kalz a goust gante. 8. Mez, ma neket pourveet ken kaer Ha pa 'z eo 'n aotrou darbarer [6], (fournisañ an abeg) 9. A c’hell ober ar beamant Gant nebeutoc’h pezh a arc’hant. 10. Mez muiañ tra gav a iskis Ez eo gwelet hen konkis [7] (kenvroiz). KLT gant Christian Souchon (c) 2021 |
TRADUCTION FRANCAISE p. 59 1. Maîtres de chaussées, s'il vous plait Posez les étais (d'embrasures) les plus sûrs 2. Afin de soutenir les murs Qui furent le plus exposés. 3. Car j'entends parler chaque année De pans tombant sur la chaussée. === 4. Or l'on est assez méritant Quand sont épargnés les passants. 5. Et s'il est loisible à chacun De fournir des murs aux chemins, 6. Veiller sur le sort des Français . Est charge trop lourde à porter. (ça coûterait trop cher) === 7. Il n'est maison ni dépendance, Qui n'entraînent point de dépense. 8. Plus d'un, modestement pourvu, En mettant la main à l'ouvrage, (en fournissant la raison) 9. Pourra s'acquitter de son dû Avec moins d’argent à sa charge. 10. Et il sera tout étonné De voir ces maisons pulluler (voisins). Traduction Ch. Souchon (c) 2021 |
ENGLISH TRANSLATION p. 59 1. Road engineers, please, if you are, To prevent from collapse clay walls, 2. Those left unprotected so far, Should be best propped up (window holes), lest they fall. 3. For it happens year after year That some fall on the roads, I hear. === 4. Owners have fulfilled their duties By preventing casualties. 5. There is no reason one should hide To build a house on the street side, 6. But costs incumbent on all French. To bear alone would be too much. (it costs too much) === 7. Though no one builds on the pretence That it does not involve expense. 8. If he's anything but wealthy, By indulging in masonry, (providing a valid reason) 9. A house owner may pay his due: Sweat, a lot, but silver coins, few. 10. And he will be very surprised To find this way generalized. (among fellow countrymen) Translated by Ch. Souchon (c) 2021 |
[1] Ti pri: "Maison d'argile". Le mot "pisé" est ignoré du Père Grégoire. Il connaît par contre le "torchis" (tortis, tortisenn, barras, tilh, tilhenn), encore appelé "bauge" qui, outre la terre triée, mouillée et malaxée, contient une certaine quantité de foin ou de paille hachés et mélangés à la terre.
A l'article "maison", p. 592, il indique, dans une longue liste de types de maisons: "Maison faite d'argile et de bois: ti douar, ti pri". Ce dernier mot traduit le français "glaise" ( p. 459). [2] Mestroù an henchoù: mot à mot "Maîtres de chaussées", une expression employée, entre autres, par le juriste Robert-Joseph Pothier (1699-1772) vers 1740. Le corps des ingénieurs des ponts et chaussées remonte à un édit de 1599 par lequel Henri IV nommait Sully grand voyer de France, charge supprimée en 1626 au profit des trésoriers généraux. La partie technique de cette fonction est transférée par Colbert à des" commissaires départis" aux ponts et chaussées (un par généralité) en 1655, assistés par des commissaires de bureaux de finances à partir de 1669. Ces derniers passent peu à peu sous le contrôle direct des intendants chargés des généralités. Une organisation stable est mise en place sous la régence par l'arrêt du 4 février 1716 et le recrutement d'ingénieurs est assuré à partir de 1747 par la création de l'Ecole des Ponts et chaussées., dont l'importance ira croissant avec le développement des transports. [3] Ket gard evitañ: La phrase qui occuppe trois vers " 'Ma ret lakaat er vogerioù / d'ad-dresañ skoazelloù brasañ / benn neuze ket gard evitañ" n'est pas facile à interpréter, si toutefois c'est bien ainsi qu'il faut la lire. Le site du CRBC propose de traduire "Il faut mettre dans les murs / des étais plus (beaux) grands / pour les garder alors". Les mots "addresañ" et "evitañ" ne sont pas traduits. Ils signifient, semble-t-il, "réparer" et "pour lui", cette seconde expression se rapportant peut-être à la "maison" du titre ( "ti", la maison, est masculin en breton), La phrase signifierait: "Il faut fixer sur les murs à réparer des étais les plus grands possible, [quand il n'y a pas eu] jusqu'ici de protection pour elle". Entendez "La maison de terre exposée à être heurtée par la circulation doit être étayée le plus solidement possible". Le mot "toullo" (trous) au-dessus de "skoazelloù" (étais) pourrait désigner les embrasures de fenêtres qui méritent aussi d'être consolidées. [4] Klevout a ran ...: La strophe 4 est presqu'aussi hermétique. La transcription CRBC (Klevout a ra bep/er bla ezant / Dex an hent braz ben es/z eant) n'est guère compréhensible). Par contre, la traduction (On entend chaque année / Qu’il en tombe sur la route) doit être la bonne. La phrase bretonne proposée ici signifie mot à mot: J'entends dire chaque année qu'il en part sur la grand' route un morceau . [5] Hini ri na zegouezh da zen: La strophe 5 semble signifier: "Aura rempli son devoir de prudence celui qui fera en sorte que rien n'arrive à personne." Le reste du poème précise la portée de ce principe. La sécurité des passants sur une voie publique incombe principalement aux pouvoirs publics et subsidiairement au riverain. Ce dernier peut s'exonérer partiellement de ses obligations en exécutant lui-même certains travaux de mise en sécurité . [6] D'ar barer: En se faisant auxiliaire - préparateur (darbarer)des Ponts et Chaussées, le propriétaire verra diminuer ses contributions en numéraire. L'ajout entre parenthèses à la fin de la strophe 8 doit peut-être se lire: "fournisañ an abeg"="en fournissant les justifications." [7] "Gonkiis" : Peut-être s'agit-il du verbe "Konkisañ" qui signifie "conquérir" et parfois "pulluler" |
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[1] Ti pri: "House of clay". The word "pisé" is ignored by Father Grégoire. He knows on the other hand the word "cob" (tortis, tortisenn, barras, tilh, tilhenn), also called "bauge" which, in addition to the sorted, wet and kneaded clay, contains a certain quantity of hay or straw chopped and mixed with it. Under item "house", p. 592, among a long list of types of house, we find: "House made of clay and wood: ti douar, ti pri". "Pri" translates the French "glaise" (=clay, p. 459). [2] Mestroù an henchoù : literally "Masters of the roads", an expression used, among others, by the jurist Robert-Joseph Pothier (1699-1772) around 1740. The corps of "Engineers of the Bridges and Roads" dates back to an edict of 1599 by which king Henri IV appointed Sully as "Grand Voyer" (road builder) of France, an office abolished in 1626 for the benefit of the General Treasurers. The technical part of this function was transferred by Colbert to "Commissioners imparted" to the maintenance of bridges and roads (one in each Généralité) in 1655, assisted by Fiscal Commissioners as from 1669. These latters gradually came under the direct control of the Intendants in charge of the Generalities. A stable organization was set up under the Regency by the Act of February 4, 1716 and the recruitment of engineers was ensured from 1747 by the creation of the "School of Bridges and Roads", whose importance was increasing with the development of traffic. [3] Ket gard evitañ: The sentence which takes up three lines "'Ma ret lakaat er vogerioù / ad-dresañ skoazelloù brasañ / benn neuze ket gard evitañ" is not easy to construe (supposing that it is the correct way it should be read). The CRBC website suggests translating "We must put up to hold up walls / props as tall (strong) as possible / to preverve them so far". The words "ad-dresañ" and "evitañ" are not translated. They mean, apparently "to repair" and "for it", this latter expression possibly relating to the "clay house" addressed in the title ("ti", the house, is masculine in Breton), The sentence signifies : "We must adjust on the walls to be protected the largest possible props, [inasmuch as there has been] so far no protection for them" . That is to say: "A clay house exposed to being struck by traffic must be propped up as solidly as possible". The word "toullo" (holes) added above "skoazelloù" (props) could refer to windows which also deserve being consolidated. [4] Klevout a ran ...: Stanza 4 is almost as hermetic. The CRBC transcription (Klevout a ra bep / er bla ezant / Dex an hent braz ben es / z eant) is hardly understandable. Yet the translation (We hear every year / What happens on the road) should be correct. The Breton sentence proposed here means word for word: I hear them say every year that a piece of it goes off on the high road. [5] Hini ri na zegouezh da zen: Stanza 5 seems to mean: " Whoever ensures that nothing happens to anyone, will have fulfilled their duty of prudence." The rest of the poem clarifies the scope of this principle. The safety of passers-by on public roads is the responsibility of government and secondarily of residents. The latters can partially exonerate themselves from their liabilities by carrying out certain safety works. [6] D'ar barer : By becoming an auxiliary - preparer (darbarer) to the Bridges and Roads Authority, a house owner will allow his contributions in cash to be reduced. The addition in parentheses at the end of strophe 8 should perhaps read: "Fournañ an abeg" = "providing justifications." [7] "Gonkiis" : Perhaps this is the verb "konkisañ" which means "to conquer" and sometimes "to proliferate" |