L'AUTOMNE DANS UN JARDIN DE KYOTO
Pour que n'annule pas de son signe l'automne
La pesanteur des bois, l'ampleur des frondaisons
Et, muselé le flux qui pousse les saisons,
Qu'en écluse le temps, immobile, cantonne,
J'ai d'un mur interdit la page où ma paix tonne,
Et quinze cailloux nus posé leurs oraisons,
Par l'algèbre et leur poids relayant mes raisons,
Blancheurs écartelant la blancheur monotone
Que tissent le silence et ce cheminement
Où le pas est la voie, où l'amour est l'amant,
Où le rocher n'admet que le sable s'achève,
Mais des sillons étroits creusés exactement -
Sommeil, réseau mouvant quand la rigueur se lève
Ou vol d'une pensée empreinte sur la grève.
Michel Galiana (c) 2005
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AUTUMN IN A GARDEN OF KYOTO
In order to prevent Autumn and its emblems
From voiding weighty woods and spread out greeneries
And to dyke up the flood which the seasons carries
And let time in its locks, motionless, retain them,
I have with a wall closed the page where roars my rest,
Laid fifteen bare pebbles that by their orison,
Their number and their weight should relieve my reason,
By their whiteness quarter the uniform whiteness
Which is woven by peace and meandering track,
Where a footstep is path and love is the lover,
Where it is not the sand that has confined the rock,
But a meticulously ploughed, narrow furrow,
A slumberlike network with arising rigour
Or, soaring thought engraved into sand intaglio.
Transl. Christian Souchon 01.01.2006 (c) (r) All rights reserved
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