- Sous forme manuscrite: . Penguern, tome 90: "Mari" (Taulé, 1851), repris dans la revue "Mélusine", VII, 1894. . La Villemarqué, 2ème carnet de collecte, "Son", p. 186-188, - publié en recueils: . Luzel, dans Gwerzioù, tome II, "Al Leanez" (Plouec). . Guillerm, dans "Chants populaires ... de Cornouaille", Al Leanez (Trégunc). |
- In MS form: . Penguern, tome 90: "Mari" (Taulé, 1851), copied in the periodical "Mélusine", VII, 1894. . La Villemarqué, 2nd collection book, "Son", p. 186-188, - Printed in collections: . Luzel, in Gwerzioù, book II, "Al Leanez" (Plouec). . Guillerm, in "Folk songs ... of Cornouaille", Al Leanez (Trégunc). |
Français | English |
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LE JEUNE HOMME 1. - Ma douce veuve, cher amour Je suis venu faire ma cour; Car, voyez-vous, il est grand temps De prendre un parti maintenant. LA VEUVE 2. - Me marier cette année? Jamais! Jamais mon deuil ne quitterai. Sachez que je vais au couvent. C'est là que le bon Dieu m'attend... LE JEUNE HOMME 3. - Vous n'irez point dans ce couvent Mais dans mon village, vraiment. La rose, le lis, le jasmin Sont faits pour orner les jardins. LA VEUVE 4. - Si la rose au jardin prospère L'if ne se plait qu'au cimetière. Car un seul époux cher à mon cœur N'est autre que mon créateur. LE JEUNE HOMME 5. - Recevez, ma douce, en présent, Recevez cet anneau d'argent! Passez-le donc à votre doigt. Ou me faut-il le passer, moi? LA VEUVE 6. - Jamais d'anneau je ne prendrai Ni d'alliance ne passerai Si ce n'est l'anneau d'or que Dieu; Donne à qui prononce ses vœux. LE JEUNE HOMME 7. - C'est donc ma mort que vous voulez, Me voir sans retard expirer! LA VEUVE - Je compenserai, c'est certain, Ce temps que vous perdez en soins 8. Pour moi. Tous ces espoirs futiles, Cet anneau de noce inutile. Et je prierai Dieu, jour et nuit, Qu'il nous unisse au paradis. Trad. Christian Souchon (c) 2007 |
THE YOUNG MAN 1. - O listen my darling widow! It's about time for you to know What you should leave, what you should do. So I came to your house to woo. THE WIDOW 2. - This year I don't think of marrying Nor shall I come out of mourning. I'll enter a convent instead To God that's the promise I made. THE YOUNG MAN 3. - To a convent why should you go? My town is the place for you, though. It's the rose's and fine herbs' doom That in the garden they should bloom. . THE WIDOW 4. - The roses may thrive in a yard The yew trees prefer the churchyard. The Husband Whom I have chosen Has created Earth and Heaven. THE YOUNG MAN 5. - Take, that silver ring, fair widow! And your hand upon me bestow! Put it right now on your finger. I'll do it if you like better. THE WIDOW 6. - There is no ring, whatsoever, That I would put on my finger Except the ring that God bestows On whoever will take their vows. THE YOUNG MAN 7. - Then you have decided that I, Without further delay, should die! THE WIDOW - Young man, I shall make good to you For the time you have spent to woo; 8. For the time you wasted in vain Hoping a wedding ring to gain: I shall pray to God, day and night He might us in Heaven unite. - Transl. Christian Souchon (c) 2007 |
La fête de l'Armoire faisait partie du cérémonial de noces en Léon. L'armoire de la jeune épouse est portée chez le mari, tandis que les parents de celui-ci s'y opposent. Cette lutte symbolique s'achève par un repas de crêpes servi sur l'armoire ornée d'une nappe et de fleurs. En même temps quelqu'un chante une complainte édifiante (?) telle que celle de cette veuve qui refuse de se remarier. - on y suggère que la jeune veuve veut entrer au couvent pour y apprendre à lire et à parler le français. - et qu'elle refuse les avances de son prétendant parce que celui-ci est le fils du bourreau de Carhaix et qu'elle se méfie des soupirants dont la délicatesse ne survit pas au mariage! Si La Villemarqué a sans doute bien fait de passer ces préoccupations utilitaristes sous silence, on peut regretter qu'il n'ait pas retenu le savoureux distique: 6bis: "Ni ne gousko ket daou memez gwelead Hogen ni gousko memez toullad". "Nous ne dormirons pas [à] deux [dans la] même "litée" Mais nous dormirons [dans la] même "trouée" Depuis sa publication en ligne en novembre 2018, on sait que le carnet de collecte N°2 de La Villemarqué contient un "son" dont le sujet est également la vocation d'une religieuse. Recueilli en 1841 ou 1842, il n'a pu inspirer le présent chant. Comme dans les autres sources déjà citées, il n'est pas dit, comme dans la présent chant, que la future religieuse soit une veuve. |
The Cupboard ceremonial is part of the wedding ceremonial peculiar to Léon (Saint Pol de Léon area). The bride's cupboard is carried to the bridegroom's house, while his parents make pretence of opposing it. The strife ends with a pancake meal served on the cupboard laid with a tablecloth and strewn with flowers. Custom has it that someone should sing some edifying lament (?), such as the song of the widow who objects to marrying again. - It is suggested that the reason why the young widow is so eager to enter a convent is that she hopes to learn there to read and speak French. - She turns out the suitor's advances because he is the son of the Carhaix executioner. In addition she suspects that her lover's attentions won't outlast a wedding! La Villemarqué was probably right in omitting such utilitarian worries. But maybe he was wrong when he discarded the flavoursome verse: 6bis: "Ni ne gousko ket daou memez gwelead Hogen ni gousko memez toullad". "There won't be a "bedful" But there shall be a "graveful" of us both." Since it was published online in November 2018, we know that La Villemarqué's collection book N ° 2 includes a "Son" whose subject is also the vocation of a nun. Collected in 1841 or 1842, it could not inspire the present song. As in the already cited other sources, it does not state, as does the present song, that the future nun is a widow. |