Kantipou ar gourener

Bien que la lisibilité de ces histoires imbriquées les unes dans les autres et les ajouts du collecteur ne facilitent pas son déchiffrement, nous suggérons de résumer ainsi cette gwerz:

Le roi des lutteurs,
Julien Cantipou est un lutteur cornouaillais invincible, un gaillard velu comme un faune qui remporte tous les gages lors des tournois. Il est autant estimé de ses pairs, de Quimper à Corlay, qu'il est craint des lutteurs anglais, y compris de leur champion que son patron l'invite à défier.

La charrette,
Il n'y a pas qu'à la lutte que Cantipou réalise des tours de force. C'est ainsi qu'il a suspendu une charrette aux branches d'un arbre. Quatorze hommes ne peuvent la redescendre. Pour calmer la colère du patron, Cantipou procède à cette opération et remplit le char de pierres. Les boeufs qu'on y attèle ne peuvent le déplacer. Le champion libère les bêtes et les remplace, sous les applaudissements frénétiques des spectateurs qui décident de composer une gwerz à sa gloire.

Le maure,
Un maure gigantesque provoque Cantipou. Aussitôt un "lamm" impeccable met fin au combat. La mère du champion pénètre dans la lice pour embrasser son fils.

Le trèfle à quatre feuilles,
Parmi les gages qui seront remis aux vainqueurs, il y a des bottes de trèfles, dont des trèfles à quatre feuilles, qu'une demoiselle porte dans un panier. Les animaux que Cantipou a libérés, ignorent les vertus magiques du porte-bonheur. Ils la poursuivent pour lui dérober ce gage dont ils raffolent. Pour finir un petit enfant distribue à chacun un brin du précieux trèfle.

Cantipou et Pontcallec.
Cantipou et le marquis de Pontcallec se fréquentent. Ils se rencontrent au Pardon de Notre-Dame des Portes de Châteauneuf-de-Faou.

La mort de Cantipou,
La condamnation de Pontcalec entraîne la pendaison de Cantipou, victime de la répression visant tous les membres supposés de la conspiration. Compte tenu de sa force, dix huit bourreaux durent unir leurs forces pour le rouer avant de le pendre.

Although the readability of these nested stories and the additions made by the collector make it difficult to construe, we suggest summarizing this gwerz zs follows:

The King of Wrestlers,
Julien Cantipou is an invincible Quimper wrestler, a fellow hairy as a faun, who is the winner in all tournaments. He is as esteemed by his peers from Quimper to Corlay, as he is feared by English wrestlers, including their champion whom his boss invites him to challenge.

The cart,
It is not only in wrestling matches that Cantipou achieves feats of strength. Once he hangs a cart on the branches of a tree. Fourteen men cannot bring it down. To calm the boss' anger, Cantipou proceeds to this operation, then fills the chariot with stones. The oxen hitched up to it cannot move it. The champion frees the beasts and replaces them, triggering a frenzied applause from the audience who decide to compose a gwerz of praise to glorify him.

The Moor,
A gigantic Moor provokes Cantipou. In no time an impeccable "lamm" puts an end to the fight. The champion's mother enters the wrestling field to kiss her son.

The four-leaf clover,
Among the trophies that will be given to the winners, there are bunches of clovers, including four-leaf clovers, which a young lady carries in a basket. The animals that Cantipou has freed ignore the magic virtues of the lucky charm. They pursue her to steal from her these herbs they are so fond of. Finally, a little child distributes a sprig of the precious clover to everyone.

Cantipou and Pontcallec.
Cantipou and the Marquis de Pontcallec meet at the Pardon celebration of Notre-Dame des Portes at Châteauneuf-de-Faou.

Cantipou's death,
The conspiracy of Pontcalec caused Cantipou to be hung, as a victim of the repression against the alleged members of the plot. Given his strength, eighteen executioners had to join forces to wheel him before hanging him.

Originaire de Scaër (Finistère), Charles Cotonnec naît à Saint-Thurien (Finistère) le 22 avril 1876 et meurt à Paris le 30 mars 1935. Installé en 1922 comme médecin à Quimperlé (Finistère) où il crée sa propre clinique chirurgicale spécialisée en phlébologie, il devint chirurgien en chef de l’hôpital civil de Quimperlé.
Si sa réputation de médecin lui valut d'être surnommé "ar paeour" (celui-qui-guérit), son œuvre principale fut la rénovation des luttes bretonnes, la création de la FALSAB en 1930 et la reprise des relations interceltiques entre la Bretagne et les Cornouailles britanniques.
On lit sur le site "https://www.univ-brest.fr/digitalAssets/36/36802_Biographie_Cotonnec.pdf":
"Jusqu’alors, lors des tournois, les lutteurs étaient peu nombreux, la lutte était simulée, l’entente entre les lutteurs régnait... Tout le travail de Charles Cotonnec fut dès lors de doter les luttes et les tournois des règlements qui leur manquaient : un statut et une réglementation. Il parvint ainsi à fédérer les différents comités, à leur faire adopter un règlement sportif standardisé et à obtenir le monopole de la gestion financière (prix, paris) liée au sport, les groupes et lutteurs dissidents faisant l'objet de sanctions disciplinaires....Par ailleurs, Charles Cotonnec a organisé le premier tournoi interceltique à Quimperlé le 19 août 1928 et ce fut un véritable triomphe. Des milliers d’amateurs ...étaient présents ce jour-là et la victoire revint au Breton Scordia (qui fut le premier lutteur à prononcer le serment en 1928), un boulanger de Scaër, sur le géant britannique Francis Grégory...
Cette rénovation du "gouren"...(résulte très largrment d'] une tradition réinventée,...de la « sportivisation » (abaissement su seuil de violence tolérée) des pratiques... de la laïcisation des jeux"... et de la création d'une institution centralisée qui édicte des règlements standardisés. Elle s'inscrit dans un large mouvement occidental contemporain [eugénisme et olympisme].
[Pour conférer au "gouren" rénové un niveau moral digne de ce dernier modèle], le Dr Cotonnec composa un serment de loyauté que les athlètes... se doivent encore de prononcer avant chaque tournoi et dont voici un extrait :

M'hen tou da c'houren gant lealded Heb trubarderezh na taol fall ebet Evit ma enor ha hini ma bro! En testoni da ma gwiriegezh Hag evit heuilh giz vat ma zud kozh Kinnig a ran ae ma c'henvreur ma dorn ha ma jod.

Je jure se lutter avec loyauté Sans traitrise ni brutalité Pour mon honneur et celui de ma patrie! En témoignage de ma sincérité Et selon la coutume de mes ancêtres [?] Je tends à mo confrère et ma main et ma joue.

Ce texte énigmatique visait à conjurer plusieurs démons: "la violence, l'alcoolisme, les paris, le professionnalisme...[Cotonnec] a également écrit que « les sports bretons [pouvaient] rénover la race ». (fin de citation)
On ne s'étonnera pas que l'auteur d'un tel texte ait été également un barde réputé dont les oeuvres furent publiées en 1935 sous le titre "Soñjennoù ur C"hernevad" (Rêveries d'un Cornouaillais).

A native from Scaër (Finistère), Charles Cotonnec was born at Saint-Thurien (Finistère) on April 22, 1876 and died in Paris on March 30, 1935. Installed in 1922 as a doctor in Quimperlé (Finistère) where he created his own surgical clinic specializing in phlebology , he became chief surgeon at the civil hospital of Quimperlé.
If his reputation as a doctor earned him the nickname "Ar Pareour" (He who heals), his main work was the renovation of Breton struggling, the creation of the FALSAB in 1930 and the resumption of Interceltic exchanges between Brittany and British Cornwall.
We read on the site "https://www.univ-brest.fr/digitalAssets/36/36802_Biographie_Cotonnec.pdf": "Until then wrestlers taking part in tornaments were few, wrestling often was but simulated struggle, wrestlers being hand in glove with one another ... Charles Cotonnec's commitment was from then on to impose on all matches and tournaments the statute and frame of regulations which they lacked. He succeeded in making of the various committees a federation which adopted standardized sporting regulations and was exclusively allowed to rule the financial aspect of this sport (awards, bets), dissident groups or individual wrestlers being exposed to disciplinary sanctions .... In addition, Charles Cotonnec organized the first Interceltic tournament in Quimperlé, on August 19, 1928 and it was a real triumph. Thousands of amateurs ... were present that day and the victory was gained by the Breton Scordia (who was the first wrestler to take the Wrestler's Oath in 1928), a baker from Scaër, over the British giant Francis Gregory ...
This restoration of the "gouren" was ...[very largely due to] a reinvented tradition, ... the "sportivization" (lowering of the threshold of tolerated violence) of practices ... the secularization of games "... and the creation of a centralized institution issuing standard rules and belonged to a larger contemporary Western movement [promoting eugenics and Olympic ideals].
[To endow the renovated "gouren" with moral standards abreast of these lofty models], Dr Cotonnec composed an 'Oath of loyalty' that the athletes ... still should take before each tournament. Here is an excerpt thereof:

M'hen tou da c'houren gant lealded, Heb trubarderezh na taol fall ebet Evit ma enor ha hini ma bro! En testoni da ma gwiriegezh Hag evit heuilh giz vat ma zud kozh Kinnig a ran d'am c'henvreur ma dorn ha ma jod.

I swear to fight with loyalty Without treachery or brutality For my honour and that of my homeland! As a proof of my sincerity And as was the custom of my forefatherrs [?] I hold out my hand and my cheek to my colleague.

This enigmatic text aimed to ward off several demons: "violence, alcoholism, betting, wrestling as a profession ... [Cotonnec] also wrote that "The practice of Breton sports [would] renovate the race ”. (end of quote)
It should come as no surprise that the author of such a text was also a renowned bard whose works were published in 1935 under the title "Soñjennoù ur C'hernevad "(Reveries of a Cornouaille man).

Paul Gauguin
Extrait d'une lettre de Paul Gauguin à Vincent Van Gogh datée de Pont-Aven le/vers le 26 septembre 1888
(réf. 688 - site http://www.vangoghletters.org/vg/letters/)

"...Je viens de faire un tableau religieux très mal fait mais qui m’a interessé à faire et qui me plaît. Je voulais le donner à l’eglise de Pont aven.– Naturellement on n’en veut pas.–
Des bretonnes groupées prient, costumes noir très intense. Les bonnets blancs jaunes très lumineux. Les deux bonnets à droite sont comme des casques monstrueux.– Un pommier traverse la toile, violet sombre, et le feuillage dessiné par masses comme des nuages vert emeraude avec les interstices vert jaune de soleil. Le terrain (vermillon pur). A l’eglise il descend et devient brun rouge.
L’ange est habillé de bleu outremer violent et Jacob vert bouteille. Les ailes de l’ange jaune de chrôme 1 pur.– Les cheveux de l’ange chrôme 2 et les pieds chair orange.– Je crois avoir atteint dans les figures une grande simplicité rustique et superstitieuse. Le tout très sévère. La vache sous l’arbre est toute petite par rapport à la verité et se cabre. Pour moi dans ce tableau le paysage et la lutte n’existent que dans l’imagination des gens en prière par suite du sermon, c’est pourquoi il y a contraste entre les gens nature et la lutte dans son paysage non nature et disproportionnée.–..."
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Paul Sérusier
Le critique d’art Tai Mitsuji dans « La lutte avec Paul Sérusier, un contronyme visuel » (http://index-journal.org/issues/identity/wrestling-with-paul-serusier-by-tai-mitsuji) présente le tableau de Sérusier comme l’aboutissement de l’art de conjuguer des notions contraires.
Ce n’est qu’en apparence la vision d’une fête bretonne conforme à la description qu’en donne A. Le Braz dans "Au pays des pardons" (1894) : "Plaisirs agrestes et primitifs. On s'attroupe pour jouer aux noix, dans le gazon, au pied des ormes. Les gars se défient à la lutte, à la course sous les yeux des filles sagement assises sur les talus environnants..."
Sérusier, ce Parisien arrivé à Pont-Aven en 1888 était venu, en bon Nabis qu’il allait devenir, éprouver le spiritualisme d’une culture réputée inchangée, propre à guérir le monde moderne, malade de son matérialisme. C’est dans cette petite ville fréquentée par bien d’autres peintres, que Gauguin l’initia au « Synthétisme », l’art d’interpréter librement et de transposer le réel à travers le prisme de sa propre expérience. Il le guida pour réaliser l’œuvre de référence des Nabis, « le Talisman », une étude abstraite, antithèse du naturalisme qui prélude à d’autres œuvres teintées de fantastique de Sérusier.
La lithographie d’Alfred Darjou, "Les Luttes, comme ça rappelle l’Antique", dénonçait comme son titre sarcastique l’indique, le gouffre qui séparait les lutteurs idéalisés de l’antiquité de leurs frustes émules bretons contemporains, des brutes aussi éprises de violence que leur public. (C’est à cette catégorie qu’appartient le Cantipou de la gwerz).
Les lutteurs de Sérusier pratiquent la lutte telle qu’elle sera codifiée quelque 40 ans plus tard par le Dr Cotonnec (1876-1935) : costume réglementaire, présence d’un représentant de l’ordre, symbole de la tranquillité qui émane de cette foule silencieuse. Le caractère hiératique de la scène est renforcé par la technique utilisée, inspirée par l’art des estampes japonaises (aplats de couleurs et contours surlignés qui rappellent les vitraux).
La transformation importée de l’extérieur se manifeste dans les rangs des spectatrices toutes identiques ou presque : les coiffes de Pont-Aven dégagent les visages (contrairement à des modèles plus anciens) et ces dames sont munies d’ombrelles à la mode. La taille des personnages masculins laisse supposer qu’il s’agit de jeunes garçons. La passivité du gendarme témoigne de l’acceptation tacite par cette communauté paroissiale de l’ordre maintenu par l’autorité laïque centralisée. Une lithographie de 1865, « Une lutte à Rosporden » de F-H Lalaisse montrait un homme armé d’un fouet et un autre d’une casserole s’efforçant d’éloigner de la lice les spectateurs trop enthousiastes.

En 1888, à Pont-Aven, une rencontre de lutte à laquelle n’assistaient que des femmes, des enfants - et quelques peintres - devait être assez exceptionnelle pour qu’on puisse supposer que Gauguin et Sérusier aient représenté le même spectacle.
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Le clergé et la gymnastique
Les deux peintres qui pensaient dépeindre des moeurs bretonnes immuables, étaient en réalité les témoins d'une mutation profonde qui affectait les mentalités bien au-delà de la Bretagne. La même année, 1888, un certain Pierre de Coubertin fondait le "Comité de propagande des exercices physiques" dont l'objectif était d'introduire la gymnastique et le sport à l'école.
Le clergé de Bretagne a bientôt fait siennes ces préoccupations, même si le cantique du Paradis continuait d'affirmer (str. 4):

"Neuze me 'gimiado / Ouz ar c'hig ankeniuz, / Enebour da Jezuz."
"J'abandonnerai ce corps, / Qui me cause tant de torts / C'est l'ennemi de Jésus!"

On ne s'étonnera donc pas si la figure d'un prêtre coiffé d'une calotte émerge du bord droit du tableau de Gauguin. Outre le prédicateur à l'origine de l'hallucination collective, c'était peut-être l'organisateur de la rencontre de jeunes lutteurs plus fidèlement représentée par Sérusier.
La méthode de breton dont est tirée l'image où Pierre Péron a dépeint en trois couleurs des prises de "gouren" est l'oeuvre de deux prêtres, V. Séité et L. Stêphan. Cette image illustre la leçon consacrée au vocabulaire relatif au corps de l'homme ("Korf an den"). Ce que ces deux ecclésiastiques disent de la gymnastique et du sport semble exprimer un enthousiasme sincère:

"Ha c'hoant ho-peus da welet kigennoù ho tivrec'h hag ho tivesker o kreñvaat? Ha c'hoant ho-peus e vefe gweñv hoc'h izili, yac'h ha mistr ho korf ha ruz ho penn? Ha c'hoant ho-peus e redfe en ho kwazied gwad nerzhus, gwad BREIZHAD, birvidig evel tan? Ha c'hant ho-peus pellaat diouzhoc'h ar c'hleñvet hag ar MARV zoken? En ur ger, ha c'hoant ho-peus hirraat ho puez?: En-em roït d'ar sportoù ha d'an embregerezh-korf..."
"Voulez-vous voir les muscles de vos bras et des vos jambes se raffermir? Voulez-vous que vos membres s'assouplissent, que votre corps soit sain et élégant et votre face respire la santé? Voulez-vous que coule en vos veines un sang vigoureux, un sang de BRETON, ardent comme le feu? Voulez-vous éloigner de vous la maladie, sinon la MORT? En un mot, voulez-vous vivre plus longtemps? Pratiquez les sports et la gymnastique! ..."

A se demander si Francis Galton (1822-1911), l'inventeur de l'eugénisme (le concept et le mot et cousin de Charles Darwin), en 1883, n'aurait pas guidé la main des deux religieux! On ne leur fera pas l'injure de faire d'autres rapprochements...

Paul Gauguin
Excerpt from a letter of Paul Gauguin to Vincent Van Gogh, from Pont-Aven on/ca. 26 septembre 1888
(réf. 688 - site http://www.vangoghletters.org/vg/letters/)

"...I’ve just done a religious painting, very badly done, but which was interesting to do, and which I like. I wanted to give it to the church at Pont-Aven. They don’t want it, of course.
Breton women, grouped together, are praying; costumes very intense black. The yellow-white bonnets very luminous. The two bonnets on the right are like monstrous helmets. An apple tree goes across the canvas: dark purple, and the foliage drawn in masses like emerald green clouds, with yellow-green interstices of sunlight. The earth (pure vermilion). At the church it goes down and becomes red brown.
The angel is dressed in violent ultramarine blue, and Jacob in bottle green. The angel’s wings pure no. 1 chrome yellow. The angel’s hair no. 2 chrome, and the feet flesh-orange. I believe I’ve achieved a great rustic and superstitious simplicity in the figures. The whole very severe. The cow under the tree is tiny by comparison with reality, and is prancing. For me, the landscape and the wrestling exist only in the imagination of the people at prayer after the sermon; that’s why there’s a contrast between the real people and the wrestling in its landscape, not real and out of proportion..."
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Paul Sérusier
Art critic Tai Mitsuji in « Wrestling with Paul Sérusier, a visual contranym » (http://index-journal.org/issues/identity/wrestling-with-paul-serusier-by-tai-mitsuji) emphasizes the split nature of Sérusier’s painting where a series of contrary notions are matched together.
It is only apparently a vision of Breton festivities alike to those described by A. Le Braz in "The Land of Pardons" (1894): " How innocent, how primitive! The good folk flock together to play knucklebones on the green sward, beneath the elms. And there, under the eyes of the girls, seated demurely on the surrounding slopes, the youths challenge one another to wrestle and running race.
The Parisian Sérusier had come to Pont-Aven in 1888, hoping to find there, as did all future Nabis the spiritualism of an allegedly unchanging culture, that would heal the modern world driven by matter and material. It was in this little town visited by alien painters, that Gauguin introduced him to « Synthetism », i.e. freedom to interpret and transcribe nature through the lens of personal experience. Under his guidance, Sérusier painted the reference work of the Nabis, « the Talisman », an abstracted study, which departed from his other works inflected with the fantastical.
Alfred Darjou’s lithography, "Les Luttes, comme ça rappelle l’Antique", proclaimed, as did its sarcastic title, the gap between the idealized wrestlers of the classical past and their coarse present day Breton colleagues, who were as fond of violence as their onlookers. (Cantipou in the gwerz belongs to this class).
Sérusier’s wrestlers combat in accordance with the rules which will be codified some 40 years later by Dr Cotonnec (1876-1935): regular sporting dress, presence of a gendarme, whose inaction signals the tranquility that prevails among the silent crowd. The hieratic aspect of the scene is enhanced by the painting technique used, Japoniste flatness with bold outlines (akin to the art of stained-glass window making).
Evidence of change under external influence is scattered throughout the ranks of the onlooking women who are, all of them, nearly identical: the Pont-Aven headdresses don’t obscure the faces (as did older fashion) and the ladies wear parasols, the very latest thing back then. From the small stature of the male characters we may infer that they are young boys. The gendarme’s inaction testifies to the tacit acceptance by this parish community of public order maintained by centralized secular governance. A 1865 lithography, « Une lutte à Rosporden » by F-H Lalaisse pictured a man holding a whip and another a saucepan striving to force off the lists the enthusiastic spectators.
In 1888, in Pont-Aven, a wrestling match attended only by women and children – and a few painters – should have been so rare an event that we may assume that Gauguin and Sérusier have pictured the same scene.
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The clergy and gymnastics
The two painters who thought they were portraying immutable Breton customs, were in reality the witnesses of a profound change which affected mentalities far beyond Brittany. The same year, 1888, a certain Pierre de Coubertin founded the "Propaganda committee for physical exercises" whose main objective was to introduce physical activity and sport to the schools. The clergy of Brittany soon adopted these concerns, even if the hymn of Paradise continued to affirm (str. 4):

"Neuze me 'gimiado / Ouz ar c'hig ankeniuz, / Enebour da Jezuz."
"I'll depart from this body, / that does me so much harm / and is the enemy of Jesus!"

It is therefore not surprising if the figure of a priest wearing a cap emerges from the right edge of Gauguin's painting. Maybe he was not only the preacher who induced the collective hallucination, but also the organizer of the matches of young wrestlers, more faithfully represented by Sérusier.
The Breton manual harbouring the image by Pierre Péron showing three typical "gouren" grips is the work of two priests, V. Séité and L. Stêphan. This picture illustrates the lesson devoted to vocabulary relating to the human body ("Korf an den"). What these two clergymen say about gymnastics and body exercises does express sincere enthusiasm:

"Ha c'hoant ho-peus da welet kigennoù ho tivrec'h hag ho tivesker o kreñvaat? Ha c'hoant ho-peus e vefe gweñv hoc'h izili, yac'h ha mistr ho korf ha ruz ho penn? Ha c'hoant ho-peus e redfe en ho kwazied gwad nerzhus, gwad BREIZHAD, birvidig evel tan? Ha c'hant ho-peus pellaat diouzhoc'h ar c'hleñvet hag ar MARV zoken? En ur ger, ha c'hoant ho-peus hirraat ho puez?: En-em roït d'ar sportoù ha d'an embregerezh-korf..."
"Do you want to see the muscles in your arms and legs firm up? Do you want your limbs to loosen up, your body to be healthy and slim. Do you want to breathe health? Do you want vigorous blood, BRETON blood, fiery like fire to run through your veins? Do you want to keep sickness away from yourself, if not DEATH? In a word, do you want to live longer? Just practice sports and gymnastics! ... "

One wonders if Francis Galton (1822-1911), a cousin to Charles Darwin who was the inventor of eugenics (the concept and the word), in 1883, did not guide the hand of the two monks! We shall refrain from making other offensive parallels ...