_ ou bien "à un jeune meunier de la paroisse de Ploémeur [banlieue sud de Lorient où l'on parlait Vannetais], qui servait dans les rangs des Blancs et périt dans un des combats qui suivirent Coëtlogon" (Notes annexées au chant en 1839); - ou bien, comme indiqué à partir de 1845, au jeune habitant des Montagnes Noires appelé Guillou Arvern, de Kervlézec près de Gourin, auteur du chant précédent. "En ce dernier cas, il aurait changé de dialecte. Il est aussi populaire en Vannes qu’en Cornouaille; je l’ai entendu chanter dans les deux évêchés". A ce propos il convient de citer une remarque de l'Abbé Cadic à propos du chant "Les Bretons aux Armes" (Paroisse Bretonne de Paris, mars 1911): "Guillou Arvern ne serait-il pas également l'auteur de la chanson que nous publions? Elle aussi en effet est à n'en pas douter l'oeuvre d'un clerc et, qui plus est , l'un des ses couplets rappelle presque mot pour mot ce couplet de la "Chanson des Chouans , en tenant compte du changement de dialectes:" (suit la strophe 17 dudit chant, équivalente de la strophe 1-n ci-après.) La moitié des 21 strophes dont se compose la marche collectée par l'Abbé Cadic se retrouvent dans le 2ème carnet de Keransquer aux pages 24-25 et 84-86 avec les incipit "Setu bremañ ar brezel" et "disklaeriet eo ar brezel" respectivement. La deuxième série de vers est intitulée "Chouanet" et sous-titrée "faite par Sans-souci". Or, La Villemarqué a noté page 38/28 du carnet N°2: "Disoursi Guillou ar Wern, compagnon d’enfance et de guerre [du Chouan Bonaventure]. Kloarek, doc’h Kervleek é Gourin – (Kerveizec). Daou vignon a oant. Ils étaient ensemble [amis] depuis le commencement." Il en résulte que "Sans-souci" (l'équivalent du breton "Disoursi") était le nom de guerre de Guillaume Le Guern (Guillou Arwern) de Kervlézec et que la suppossition de l'Abbé etait exacte. Page 94 de son "La Villemarqué", Francis Gourvil le classe parmi les chants inventés. Cependant il est absent de la longue liste des chants considérés comme tels par F-M. Luzel et J. Loth, page 389 du même ouvrage. |
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- either "to a young miller of the parish Ploémeur [south suburb of Lorient where Vannes dialect was spoken], who had joined the "Whitecoats" and fell in one of the fights following Coëtlogon" (Notes appended to the song in the 1839 edition); - or, as stated as from the 1845 edition, to a young dweller of the "Black Mountains" named Guillou Arvern, from Kervleizek near Gourin, who allegedly also wrote the foregoing song. "In that case, the present song would have been composed in another dialect. It is as well known in the Vannes as in the Quimper area (Cornouaille); I heard it sung in both bishoprics". Further to this issue, a remark by Father Cadic about the song "Les Bretons aux Armes" ("Breton Parish of Paris", March 1911) is worth mentioning: "Could Guillou Arvern not also be the author of the song we are publishing, since it is undoubtedly the work of a cleric, and one of its couplets recalls, almost word for word, the first stanza from the "Song of the Chouans", but for the change of dialects: " (follows stanza 17 in the said song, equivalent to stanza 1-n in the below song.) Half of the 21 stanzas making up the march collected by Father Cadic are found in the 2nd Keransquer notebook, on pages 24-25 and 84-86 with the incipit "Setu bremañ ar brezel" and "disklaeriet eo ar brezel", respectively. The second series of stanzas is entitled "Chouanet" and subtitled "Made by Sans-souci". La Villemarqué noted on page 38/28 of his notebook N ° 2: "Disoursi Guillou ar Wern ["Worryless" Bill Le Guern], was a childhood friend and fighting companion [of Chouan Bonaventure's]. Kloarek doc'h Kervleek e Gourin - (He was a former seminarist from Kervlézec near Gourin]. Daou vignon at oant. [The both were friends from the beginning]". As a result," Sans-souci "(the equivalent of Breton" Disoursi ") was the war name of Guillaume Le Guern (Guillou Arwern) of Kervlézec, so that the suppossition of the Rev. Cadic was correct. On page 94 of his "La Villemarqué", Francis Gourvil includes it among the invented songs. However it dpoes not appear on the long list of songs which F-M. Luzel and J. Loth consider as inventions, on page 389 of the same book. |
Français | English |
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1. (n) Les vieux, les jeunes filles et les petits garçons, Qui ne peuvent se battre, diront dans leurs maisons Avant de se coucher un "Pater", un "Salut Marie" Pour ceux partis combattre dans la Chouannerie. 2. (o) Les Chouans sont des hommes de bien, de vrais chrétiens, Soulevés pour défendre nos prêtres et nos biens; A votre porte s'ils frappent, ouvrez-leur, vous aussi Car un jour, en échange, Dieu vous fera merci! 3. (a) Julien le Roux à sa mère un matin déclara: - Vois, je m'en vais rejoindre Tinténiac de ce pas, - Ses deux frères m'ont quittée, Julien me quitte à son tour! Vas, si tu veux combattre. Dieu te garde toujours! 4. (d) De toute la Bretagne, les Chouans affluaient : Tréguier et Cornouaille et pays vannetais, Les Bleus les affrontèrent au manoir de Coatlogon, Venant de France, au nombre de trois mille environ. 5. (m) - Voici que l'heure sonne, voici l'heure sonnée De rencontrer encore ces hordes abhorrées. Hardi, gars de Bretagne, du courage et voyons: S'ils ont pour eux le diable, nous, avec Dieu, vaincrons! - 6. (e) Quand ils furent aux prises, Julien comme un luron Contre leurs carabines fit jouer son bâton. Son bâton et de Sainte Anne son chapelet béni Et tous ceux qui l'approchent aussitôt sont occis. 7. (f) Etaient criblés de balles sa veste et son chapeau. Un bout de sa tignasse s'en allait en lambeaux. Et de son flanc ouvert son sang coulait abondamment Mais lui n'en avait cure: il frappait en chantant. 8. (k) Je le perdis de vue et quand le revis A l'écart sous un chêne, je l'aperçus assis. Amèrement il pleurait tenant le front incliné. L'infortuné Tinténiac sur ses genoux gisait. 9. (l) La bataille s'achève lorsque tombe le soir. Les Chouans de tous âges s'approchent pour le voir. Ils se découvrent tous. On les entend pleurer leur sort: - Ce fut une victoire, mais notre chef est mort! - Traduction Christian Souchon (c) 2007 |
1. (n) Elderly men and lasses as well as little lads And all such people as are not able to combat Shall in their houses stay and call before they go to bed God's blessing with a pater upon the Chouans' head. 2. (o) The Chouans are righteous men, as well as true Christians Who rose to protect our priests and to preserve our lands. If they knock at your door, I entreat you, open to them So that God once may also to you, good folks, open. 3. (a) Julian Red-Hair said to his old mother one morning: - I will follow Tinténiac, It is to my liking. - Both of your brothers have given me up. So do you now! But God bless you, if you have decided you must go. 4. (d) From all parts of Brittany the Chouans are gathering: From Tréguier, from Cornouaille, from the Vannes neighbouring. The Blue coats have engaged them near manor Coatlogon, They come from the French Inland, three thousand of them. 5. (m) The hour will now be sounding, it sounded already, Once for all to do battle with their accursed army. Cheer up, Brittany's lads. Cheer up and let us see once more If they with the devil's help prevail, or we with God's. 6. (e) And when they had come to blows, he did hit like a man. He had but his bludgeon while the others had their guns His bludgeon and his rosary from Saint Anne of Auray And whoever approached him was quickly knocked away. 7. (f) As his hat and his jacket were riddled with bullets And big tufts of his hairs were torn off by sabre hits And the blood was pouring out of a deep wound in his flank Yet he went on brandishing his bludgeon and he sang. 8. (k) Then I have lost sight of him. I saw him later on He sat under an oak tree to which he had withdrawn. He was bitterly crying with his head bent on his chest The Lord Tinténiac across his lap was laid to rest. 9. (l) When the fray was all over, at the close of the day The Chouans, young and old, gathered round him who came that way. And all of them took off their hats and they sadly would say : - We did carry the day but our chief has passed away! - Translation by Christian Souchon (c) 2007 |
Bref rappel historique L'insurrection catholique et royaliste éclate le 10 mars 1793 en Vendée et s'étend rapidement à la Bretagne et à l'Anjou. La levée de 300.000 hommes est le détonateur. Un des chefs des insurgés, Jean Cottereau, dit Jean Chouan, qui imitait le cri du "chouan", forme régionale de "chat-huant" donne son nom à tout le soulèvement. La bataille de Coëtlogon La chanson de "Jean-le-Rouquin" Ce chant a été considéré par Francis Gourvil comme l'un des six chants (avec Gwenc'hlan, l'Enfant supposé, Merlin 1 et 2 et le Rossignol) de l'édition 1839 du Barzaz "composés de toutes pièces", mais il n'en est rien. Dans les carnets de collecte de La Villemarqué, étudiés par M. Donatien Laurent, on retrouve les 9 strophes qui correspondent à peu près à celles publiées dans le Barzhaz et qui content l'histoire de Yann Blev Ruz (Jean le Rouquin) et du combat de Coëtlogon. L'examen de ce manuscrit ( cf. texte breton) montre que La Villemarqué en a noté sur les mêmes feuilles 2 versions: Jean s'efface devant Julien Cadoudal Néanmoins, La Villemarqué qui préfère les héros connus aux héros anonymes, opte délibérément pour "Julien" et: Il est surprenant que ce chant ne mentionne nulle part Georges Cadoudal et La Villemarqué s'en étonne lui-même en concluant "Ces anomalies nous portent à croire que notre chant est incomplet". Selon Donatien Laurent, l'authenticité des strophes de la version A, que ce soit les sept (a-g) retrouvées sur le carnet ou les trois (m-o) conservées dans le Barzhaz, ne fait aucun doute. Quant aux 2 strophes (k et l) de la version B, qui se signalent par une graphie plus calme et par certaines fautes, il serait étonnant, si La Villemarqué les avait inventées, qu'il se soit arrêté en si bon chemin et n'ait pas essayé d'introduire le grand absent. Les 3 strophes "laissées de côté" par La Villemarqué sont les suivantes: Voilà qu'un vilain rêve me réveille en sursaut: Je vois un homme rouge, tenant un sabre menaçant, Lequel sur toi s'élance et te perce le flanc. c. - Si vous vîtes un homme rouge, armé d'une épée, J'eus vision d'une dame qui des cieux descendait. Belle comme un soleil, portant une gerbe de fleurs. A cette vue, la plaie se ferma dans mon cœur. g. Si j'eus la fantaisie de composer ce chant, C'est pour qu'en sa paroisse, on le sache vivant. Que sa mère sache que son fils est aussi frais et dispos Que lorsqu'il vint au monde et dormait au berceau. Le dernier vers de la strophe (a) est, dans l'original: "Ah, tes deux pauvres frères sont morts. Voici ton tour!" Il est dommage que La Villemarqué ait omis la strophe (g) qui illustre une tâche essentielle assignée aux gwerzioù. Elles permettent de véhiculer des informations (ici la mort d'un fils annoncée à sa mère) bien plus sûrement qu'un courrier qui aurait pu être intercepté par l'ennemi. (cf. également Le cygne). Il est intéressant de rapprocher ce chant de la Marche de Julien Cadoudal |
A bit of history The Catholic and royalist rising started on March 10th, 1793 in Vendee and rapidly spread over to the neighbouring Brittany and Anjou, triggered off by the massive levy of 300,000 troops. One of the leaders, Jean Cottereau, alias Jean Chouan, who could imitate the barn owl, locally named "chouan", gave his name to the whole movement. Battle of Coëtlogon A song about a named "Red-haired John" This song was considered by Francis Gourvil as one of the 6 pieces (with Gwenc'hlan, the Changeling, Merlin 1 and 2 and the Nightingale) of the 1839 edition of the Barzhaz "composed ex nihilo", but this is not correct. In La Villemarqué collecting notebooks, deciphered by M.Donatien Laurent, nine stanzas are found, that recount, in about the same words as in the Barzhaz, the story of Yann Bleo-Ruz (Red-haired John) and of the battle of Coat-Logon. When looking closely at this MS (see Breton text), we find that La Villemarqué has noted, in fact, 2 versions on the same sheets: Red John yields to Julian Cadoudal Nevertheless La Villemarqué who clearly prefers well-known to anonymous heroes, definitely decides for "Julian" and Astonishingly the famous brother of Julien "Red-Head", Georges Cadoudal is mentioned nowhere. La Villemarqué gives utterance to his surprise when he states: "This prompts us to consider that this song is incomplete". According to Donatien Laurent, the authenticity of the verses of version A is unquestionable, of the seven found in the notebook (a-g), as well as of the three (m - o) printed in the Barzhaz. As for the 2 verses (k and l) of Version B whose main features are a more quiet handwriting and certain grammatical mistakes, it would be surprising, if La Villemarqué had invented them, that he would have been contented with a partial restoring and not tried to fill out these apparent lacunae. The three verses "skipped" by La Villemarqué translate as follows: I saw a red-clothed man who wielded a sabre. I had a dream of war and I dreamt that you died: For he pounced on his prey and he pierced your side. c. - If you saw that red man and his sword, I saw more: Alighting from Heaven, I saw a Dame who wore A sheaf of summer flowers and was as radiant as the sun And as I saw her the wrong done to me was undone. g. I've put into my head to make this song to inform The parish and the mother to whom this son was born. May it convey to her that he's as nimble and healthy as when He was born into the world to share the fate of man. The last line of verse (a) is in the original: "Both your poor brothers are dead, and you will be the third!" It is a pity that La Villemarqué omitted the stanza (g) which illustrates an essential task assigned to the gwerzioù: They can convey information (here the death of a son announced to his mother) much more surely than a mail that could have been intercepted by the enemy. (See also.The Swan). It is interesting to compare this song with the Marche de Julien Cadoudal |
On trouvera ci-après le premier couplet d'un chant de l'époque, du citoyen Hache, racontant la guerre de Vendée (et de Bretagne) vue par l'autre camp. (différent du "Chant du départ de Méhul") Tout nous présage un sort plus doux Tout nous dit que bientôt la paix et l'abondance Vont renaître au milieu de nous. Déjà ces hordes atroces Conspirant contre leur pays Leurs chefs parjures et féroces Sont atteints, jugés et punis. Refrain: Vive à jamais la République! Le traître Stofflet a vécu., Et des chouans l'espoir unique, L'infâme Charette est vaincu. (bis) Et voici des extraits d'un chant sur les émigrés/ (Air des Pèlerins de Saint Jacques) Sur tous les champs. On nous distinguait de la masse Des paysans. Mais à présent plus gueux, sans pain, Que rats d'église Nous ne chassons plus le lapin Que dans notre chemise. ... On met nos terres au pillage Et nos châteaux... Et gentilshommes devenus Cousins de Jean-sans-Terre. ... Nous sommes ... Des comtes à dormir debout Puisqu'on vend nos couchures ... Pour notre intrépide arrogance Ah! nous souffrons! Quand nous approchons de la France Nous reculons. Car si nous osons y rentrer, Nos pauvres têtes La guillotine fait tomber Voilà donc nos conquêtes! Source: Dictionnaire des chansons de la Révolution 1787-1799, Ginette et Georges Marty, Editions Tallandier, 1988 - La guerre a commencé - Les prisons d'Angleterre - Jean Jan's death |
Hereafter is the first stanza of a song by citizen Hache describing the war of Vendee (and Brittany) from the Republican point-of-view. (Not the "Song of the Departure" by Méhul) Harbingers of improvement everywhere. Very soon, so it seems, abundance and peacefulness Will be renascent where they once were. Already these iniquitous masses That plotted against their own land, The treacherous heads of these populaces Are rounded up, tried and condemned. Chorus: The Republic may live for ever! Stofflet the traitor passed away. And the Chouans' supreme commander, The loathsome Charette left the fray. (twice) And here are excerpts from a Republican song on the Emigrés: (Air of the Saint James Pilgrims) On every lot No one had mixed me up with The country folk. But now we are poorer by far Than church mice, and as do the thieves In our shirt sleeves And anywhere we hunt the hare. ... Our lands are pillaged und plundered And our manors... We're noblemen turned to cousins To dear old John Lackland. ... We are... Heroes of cock and bull stories Since we're knocked off our perches. ... Our fearless pride is the cause of Our discomfort Should we come too near to France, off We would go, for Had we the front to land our punt There, our poor heads By the cruel guillotine were shed. These are the least of our high feats! Translated by Christian Souchon (c) 2007 - The war has begun - The English jails - Jean Jan's death |
Plus près de nous, composé par le chansonnier Théodore Botrel (1868 - 1925), cet autre chant évoque, de façon naïve, la Chouannerie. (Air traditionnel) Au Printemps suivant Et Grégoire entre en campagne Avec Jean Chouan. Les balles passaient nombreuses Au dessus de lui En sifflotant, dédaigneuses: "Il est trop petit, ce joli! Il est trop petit!" Et, du même auteur, voici un chant consacré au soulèvement de Vendée où les insurgés portaient un mouchoir rouge sous leur chapeau de feutre en guise d'uniforme: Trois petits mouchoirs de Cholet... Les a vu Monsieur de Charette Il en mit un dessus sa tête... C'était le plus fier des plumets Le petit mouchoir de Cholet. Source: Le Livre des chansons, Claudine et Roland Sabatier, Editions Gallimard, |
A more recent song, composed by the modern "bard" Théodore Botrel (1868 - 1925), evokes in a naive way the Breton royalist uprising known as "Chouannerie": (Traditional) The next spring already And Gregor has ta'en his gun Followed Hooting John. In a shower the bullets Over his head pass'd. And disdainfully they hiss'd: "You're not tall enough for me, Wee, little laddie!" And here is a song, by the same composer, dedicated to the Vendée rebels who wore a red handkerchief under their felt hat by way of a uniform: In Cholet three red handkerchiefs, ... But Monsieur de Charette saw them Covered his head with one of them... A most gorgeous plume it was, aye! The red handkerchief from Cholet. Source: "Le Livre des chansons", Claudine and Roland Sabatier, Editions Gallimard, |
Un correspondant et ami, M. Jérémy Loysance a recherché les "chants de Chouans" composés en Basse-Bretagne - entre le combat de Vannes (13 février 1791), qui opposa pour la première fois la population rurale, hostile aux mesures anticléricales de la Constituante, à la garde nationale de la ville et de Lorient - et la prise du Fort de La Roche-Goyon, ou Fort La Latte (1815), assailli sans succès par de jeunes Malouins lors des Cent-Jours. Cette borne chronologique semble plus logique que celle retenue habituellement par les historiens, à savoir le traité de Beauregard (14 février 1800) conclu entre le général Brune et Cadoudal qui met fin à la Chouannerie dans le Morbihan. Cependant, les chants populaires obéissent à une logique qui leur est propre et il est apparu nécessaire de reporter la limite à 1863, suivant en cela l'exemple de l'abbé François Cadic. En effet, la Chouannerie, entendue comme la contestation théorique ou active en Basse-Bretagne de l'autorité étrangère à la légitimité des Bourbons, se poursuivit de manière sporadique pendant tout l'Empire, la Monarchie de Juillet et même le Second Empire. De plus, l'impossibilité de dater de nombreux chants "intemporels" conduit à repousser cette limite au-delà de 1830, même si l'agitation postérieure à cette date relève d'autres considérations que les préoccupations idéologiques qui présidaient à la chouannerie. "Isidore Le Dévéhat" était plus un réfractaire au service militaire qu'un champion dévoué à la cause légitimiste (chant k160). Dans les derniers chants où apparaît le mot "chouan", celui-ci est devenu synonyme de "bandit" ou d'"associal". Si cette liste ne prétend pas à l'exhaustivé, elle est en tout cas fort longue (173 articles) et le mérite en revient à des collecteurs qui étaient principalement des ecclésiastiques. Ce sont paradoxalement les problèmes socio-politiques du début du XXème siècle qui expliquent ce fait. Il s'agit des tensions qui devaient conduire à l'arrivée au pouvoir du Bloc des gauches en 1902 et à la loi du 9 décembre 1905 marquant l'apogée de l'anticléricalisme sous le gouvernement d’Émile Combes avec la lutte contre les congrégations et la séparation de l’Église et de l’État. En 1906 se déchaînait la "Querelle des inventaires" des biens de l’Église en Bretagne. C'est en 1908 que l'abbé François Cadic inaugura dans "La paroisse bretonne de Paris" (PBP) une série d'articles intitulée "Histoire populaire de la Chouannerie" suivie d'articles sur les chants de Chouans à partir de 1911. Cette opposition politique par chants à caractère clérical interposés culmina dans la publication dans les "Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest" (ABPO), entre 1934 et 1937, des "Poésies et chansons populaires bretonnes... de la Révolution française" (PCPBR) recueillies par le chanoine Henri Pérennès secondé par l'abbé Jean-Marie Perrot. La deuxième partie de cette liste est consacrée à la collecte du chanoine Pérennès qu'il serait inopportun de fondre dans la liste générale. La pertinence de cette distinction est facile à démontrer: - 40 décrivent les combats de chouans (dont 5, ceux de la "Petite chouannerie de 1815); - 39 traitent d'idéologie politique (dont 13 datent de la Monarchie de Juillet ou sont postérieurs à celle-ci, 1830-1906); - 37 parlent de refus de la conscription, de déserteurs qu'on cache ou qu'on dénonce...: - 14 seulement sont consacrés aux prêtres réfractaires. - 33 dépeignent le sort des prêtres réfractaires et traitent de questions religieuses; - 18 abordent des questions d'idéologie politique. On en déduit que le principal reproche adressé au régime nouveau par la muse populaire bretonne n'est pas d'ordre religieux. C'est, bien plutôt, le refus de la conscription qui inspire les chants les plus émouvants! Tous ces chants sont en langue bretonne, sauf les chants 18, 32, 35 et 38 qui sont en français, mais inclus dans des collectages purement bretons dont ils sont inséparables de par leur logique interne. On notera que le nombre de chants recueillis dans les 3 départements de langue bretonne est du même ordre (180) que celui des chansons en français publiées en 1988, pour la France entière, dans le "Dictionnaire des chansons de la révolution 1787-1799" par Ginette et Georges Marty chez Tallandier! L'essentiel des données ci-après est tiré du site tob.kan.bzh consacré à la classification "Malrieu" des chants en langue bretonne. Les éléments sont classés par ordre chronologique dans la mesure du possible. Certaines remarques s'appliquant à plusieurs éléments à la fois sont imprimées en bleu. Il est recommandé d'utiliser la fonction "recherche sur la page". |
A friend of mine, Mr. Jérémy Loysance, researched the "Chouan songs composed in Lower Brittany - between the battle of Vannes (February 13, 1791), the first fight between country people opposing the anticlerical policy of the Constituent Assembly, and National guard troops from Vannes and Lorient, - and the capture of Fort La Roche-Goyon, also known as Fort La Latte (1815), vainly besieged by young Saint-Malo people during the so-called "Hundred Days". This latter limit seems more logical than that usually set by historians, namely the Treaty of Beauregard (February 14, 1800) between General Brune and Chouan General Cadoudal which put an end to the Chouannerie in Morbihan. However, one feels called upon to extend the limit as far as 1863, as did the Rev. François Cadic, since the Chouannerie, i.e. the theoretical or active contestation in Lower Brittany of any government outside the Bourbon legitimacy, went on sporadically throughout the Empire, the July Monarchy and the Second Empire. In addition, the impossibility of dating certain timeless songs leads to pushing back this limit beyond 1830, even if the uproars beyond this date were caused by other factors than those momentous during the first Chouannerie. “Isidore Le Dévéhat” was more opposing military service than devoted to the Legitimist cause (song k.160). In the last songs where the word "chouan" appears, it has become synonymous with "bandit" or "socially misfit". This list doas not claim to be exhaustive. It is in any case a very long one and we are indebted for that to collectors who were mainly clerics. The socio-political problems of early French 19th century account for this. The tensions which were to cause the coming to power of the so-called "Block of the Lefts" in 1902 and to the "Law of December 9, 1905", wherin anticlericalism culminated under Emile Combes' rule, led to government fighting clerical societies and total split of Church and State. In 1906 the “Quarrel of inventories” (about setting up lists of Church-owned property) in Brittany broke out. In 1908 the Rev. François Cadic inaugurated in the journal "The Breton Parish of Paris" (PBP) a series of articles entitled "A Popular History of Chouannerie" followed by articles on Chouan songs from 1911 onwards. This political opposition via pro-Church songs culminated in the publication in "Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest" (ABPO), between 1934 and 1937, of "Breton popular poems and songs... of the French Revolution" (PCPBR) collected by Canon Henri Pérennès, assisted by the priest Jean-Marie Perrot. The second part of this list is devoted to the collection of Canon Pérennès, which should not be merged with the general list. The relevance of this distinction is easy to demonstrate: - 40 describe the Chouan fights (including 5 belonging to the "Petite Chouannerie" of the year 1815); - 39 deal with political ideology (9 of which date from or after the July Monarchy, 1830-1906); - 37 deal with refusal of conscription, of deserters who were hidden by their friends or denounced by their enemies; - Only 14 are dedicated to non-juror priests. - 33 depict the fate of non-juror priests and deal with religious questions; - 18 address topics of political ideology. We may infer that the main grievance addressed to the new regime by the popular Breton muse was not of religious kind. It was, rather, the refusal of conscription that inspired the most moving songs! All these songs are in the Breton language, except songs 18, 32, 35 and 38 which are in French, but included in purely Breton collections and cannot be considered separately due to their internal logic. It should be noted that the number of songs gathered in the 3 Breton-speaking départements is of the same order (170) as that of the French songs listed, for the whole of France, in the "Dictionary of songs of the Revolution 1787-1799" by Ginette and Georges Marty (1988, Tallandier)! Most of the data below are taken from the site tob.kan.bzh dedicated to the “Malrieu” classification of songs in the Breton language. Items are arranged in chronological order wherever possible. Some applying to several items at the same time are printed in blue. It is recommended to use the "search on page" function. |
1 Son Herri IV, roue Frañs - Le chant d’Henri IV, roi de France, M-01774, 1790-1853 "Na pebez roue/ Eo bet Herri gwechal! Koulz a hell bale / Mez nikun en tu all Ne welot morse / E Frañs nag e-lec'h-all... Herri Pevare / Ned eo ket marv c'hoazh Rak e vugale, e ligne hag e ras Zo leun a vuhez. / Gras dezho da chom mil bloaz! Mar distro biken /An diaoul da c'hoari vazh, Prest omp da souten / Ar roue en e blas, Ha prest ha laouen/ Da reiñ pep a daol bazh!" Les hommes de la race d'Henri IV, prêts à reprendre le combat sont sans doute les Chouans, dans l'esprit de l'auteur de cette adaptation bretonne du chant français, M. Goesbriand de Kerdaoulas. Collecté par Alexandre Lédan, imprimeur à Morlaix, Feuille volante F-00486, p. 6-8 [n° 2], chant C-00402. Sur l'air "Vive Henri IV". Egalement publié par Pierre Lanoé avant 1853 (Feuille F-00311, p. 7-8 [n° 2] et par Gauchlet (F-00294, p. 7-8 [n° 3]). https://tob.kan.bzh/chant-01774.html 2 Paotred er lezennoù nevez - Les types aux nouvelles lois, C-04811 (feuille F-03927-1 chant 4) 1791 Chant sur les lois républicaines de René Le Gac, en vers. Feuille volante sans mention d'éditeur: fonds Dastum https://tob.kan.bzh/chant-04811.html 3 An arc’hant paper - L'argent en papier, M-00111, 1791 Écoutez mes amis, les terribles vérités au sujet des lois inventées par les États pour nous ruiner. Citoyens inconscients, ne soyez pas aveugles. Plus de cent mille chrétiens meurent de chagrin. Les taxes augmentent, l’argent disparaît, jamais on a vu tant de pauvres courir le pays. Le papier devient courant. À Paris, on n’arrête pas de faire des assignats. Mais le danger suit l’argent en papier. Il y aura sûrement des banqueroutes. MS Gabriel Milin, Gwerin 1961, T2, pp.215-216, chant 74. Pas de mélodie. https://tob.kan.bzh/chant-00111.html 4 Ao. Morvan a Blougonvelen - M. Morvan de Plougonvelen M-01771, 1791 [Le 30 janvier 1791, le recteur de Locmaria-Plouzané annonçait à ses paroissiens son refus de prêter serment. Les électeurs du district de Brest élurent François Morvan vicaire jureur de Plougonvelin qui prit son poste le 12 juin 1791]. M. Morvan de Plougonvelin a changé de loi et de religion pour plaire à la Nation. Cellecté à Locmaria-Plouzané (29) Bulletin Diocésain d’Histoire et d’Archéologie, 1901-1942, 1923, p. 134-137 https://tob.kan.bzh/chant-01771.html 5 Ar veleien na fell ket dezhe touiñ - Les prêtres réfractaires, M-00115, 1791 Les recteurs de Ploulec’h, Loguivi, Brélévénez, Servel, Perros et l’abbé du Larje préféreraient s’enfoncer un couteau dans le cœur plutôt que de prêter serment. M. L’Hostis disait à Brélévénez : – « Je vois la Nation sur le quai. Ils ressemblent au démon. » – « Si vous aviez voulu, M. Le Mogan, en prêtant serment, vous auriez eu votre pension et seriez recteur de Lannion. » – « Plutôt perdre tous les biens du monde que de voir mon âme damnée. Un couteau dans mon cœur plutôt que de prêter serment. » Ms de Penguern 91, f°1r et Ms 976 p.1, Dastumad 1983: p. 189. https://tob.kan.bzh/chant-00115.html 6 Displijadur ur person divroet e Bro-Saoz - Plaintes d’un recteur émigré en Angleterre, M-02598, 1791 "En quittant la France j’ai tout perdu et ma plus grande perte est celle de Laurence qui tenait si bien ma maison. Maintenant je mange de la soupe claire et de la viande pourrie auprès d’anglais médiocres aux vêtements sales et puants qui ont l’audace de prendre place à mes côtés ... Oh mon pays Castel et Roscoff où sont tes artichauts, asperges, choux fleurs et patates. Ceux qui se moquent de mon amour pour une fille sage ne la connaissent pas. Et ses 54 ans sont un âge permis par l’église... Je dois faire ma lessive et la faire sécher sur une branche. Certains curés se sont à mis à exercer un métier pour vivre (faire des éventails, des chapeaux de paille, des portraits, marchands …) mais moi je ne sais rien faire, je suis trop paresseux je serais à peine capable de vendre des allumettes." Selon un note manuscrite sur l’exemplaire de l’ancienne collection Villiers-Terrage, il s’agirait d’un texte « Traduit par M. Alexandre Lédan (1777-1855) sur le français de M. de Ménorval (oncle de M. de Quelen, arch. de Paris), émigré à Jersey (vers français) ». Feuille volante Lédan (Morlaix): F-01091, chant C-01336. Pas de timbre. https://tob.kan.bzh/chant-02598.html 7 Kenavo ur person a eskopti Gwened - L’adieu d’un recteur de l’évêché de Vannes, M-00098, 1791 Dimanche à la grand’messe, je vis grande douleur. – « O mes frères, je suis obligé de vous quitter. Des hommes ont déclaré la guerre à Dieu. Pour moi, je préfère partir qu’obéir à cette loi. Restez fidèles à Dieu et à ses commandements. Je prierai pour vous tous les jours pour que la paix revienne dans l’église et le royaume. » Jeunes et vieux pleuraient. Qui administrera les sacrements, qui dira la messe et baptisera nos enfants ? Mon Dieu ! Rendez-nous nos prêtres. Note de l'abbé Jean-Mathurin Cadic, alias Yann Kerlhen: "La confiscation des biens du clergé lors de la Révolution de 1789, puis la constitution civile du clergé, signée le 12 juillet 1790, jetèrent la consternation dans la population bretonne. Un décret du 27 novembre 1790 oblige les prêtres à prêter serment à la constitution civile. Le 4 janvier 1791, le décret ordonnant le remplacement des prêtres réfractaires arriva dans le Morbihan. Environ 50 prêtres seulement acceptèrent de prêter le serment sur les 232 communes du département. Il fallut avoir recours à des moines échappés de leur couvent, ce qui porta à environ 80 le nombre des paroisses pourvues d’un prêtre jureur de mai 1791 à septembre 1792. Plusieurs paroisses purent ainsi conserver leurs prêtres réfractaires." "Revue de Bretagne, de Vendée [et d’Anjou], 1857-1914": 1901 - Tome 25, p. 318-321, avec mélodie. https://tob.kan.bzh/chant-00098.html 8 Kantik nevez a-enep ar veleien didou (1791) - Nouveau cantique contre les prêtres assermentés (1791), C-04382, 1791 La religion est attaquée dans tout le royaume. Même des gens d’église ont prêté serment à ces nouvelles lois par ignorance, ambition, mauvaise ou appât du gain. Ils n’ont aucun pouvoir de la part du pape. Veillez, gens de Châteaulin, de Crozon, de Pouldergat, d’Ergué, de Briec, de Plouhinec, Brasparts, Daoulas, Irvillac, Landudec, Douarnenez, etc… à ne pas vous laisser abuser, leurs sacrements sont nuls. Catholiques, éloignez-vous de ces loups les prêtres intrus. Jeunes abbés, ne demandez pas à Expilly de vous donner les ordres sacrés. Feuille volante: F-03556 - unique chant de l’imprimé: 33 couplets de 4 vers. Disponible à la consultation : Archives départementales du Finistère, cote : 4Jnc2-3556. Pas de mélodie. https://fv.kan.bzh/feuille-03556.html 9 Marv Mirabeau - Marv Mirabeau, M-01395, 1791 La cloche de l’enfer s’est brisée à sonner pour la mort de Mirabeau. Refrain : "Dansons, le diable est mort et sa mère est malade !" Collecté par GF, interprêté par Marie-Louise Le Floc'h de Ploemel (56), publié dans Dihunamb, 1929 - n° 6 [216], p. 280. https://tob.kan.bzh/chant-01395.html Mélodie "le diable est mort et sa mère est malade",: https://tob.kan.bzh/chant-01262.html 10 Maskaradenn ar vourc’hizien - La mascarade du Tiers-État, M-01405 1791? "Je destine cette chanson aux nouveaux nobles. Filles de la bassesse, laissez cette parure et conservez la bure de vos parents. Filles de la canaille, tueurs de cochons et tisserands composent votre illustre famille. Poursuivez de vos rires cette mascarade burlesque." Collecté par Cambry avant 1794 à Landerneau (29) et publié sous forme de traduction française (intitulée "Chantons quelques couplets") dans "Voyage dans le Finistère ou Etat de ce département en 1794 et 1795: Tome II, p. 197-199. Avec la note:"Composition d’un abbé de Saint-Pol-de-Léon". https://tob.kan.bzh/chant-01405.html 11 Ar wezenn a Liberte - Plantation d’un arbre de la Liberté, M-00084, 1792 "Chantons, chantons avec joie, portons honneur et amour à l’Arbre sacré de la Liberté. Le temps de l’égalité est venu… Les droits de l’Homme sont assurés… Éloignez-vous, aristocrates, allez danser à Lopérec, les prêtres y donnent le bal. Notre esclavage est terminé. Vos têtes sont tombées dans le sac, la Vendée est soigneusement rincée..." [Note de Daniel Bernard] : Plantations d’arbres de la Liberté dans la seconde moitié de 1792. Un arrêté du 11 avril 1797 édicte des mesures pour les protéger, en particulier des Chouans qui les abattent. Chant composé par Paul-Etienne Testard, de Plougastel-Daoulas (1712-1794). https://fv.kan.bzh/chant-00084.html 12 An dud fall d’an traoñ - À bas les mauvaises gens, M-01772, 1792 Il faut envoyer des députés à Paris, demain l’urne sera ouverte. Cette boîte m’effraie, elle contient la vie et la mort ! Du temps des princes, la France était honorée, c’est maintenant un repaire de canailles. – « Que se passe-t-il, gendarmes, que vous soyez sabre à la main ? Cherchez vous des voleurs ? » – « Ils sont tous pardonnés. Nous cherchons les Jésuites qui prient. » À la tête de ces forfaits, pour notre honte, il y a beaucoup de députés bretons. Courage, frères, ne confions pas les moutons à une bande de loups. Collecté dans le Léon et publié dans "Sav" 1936-1944, N°22, p.25-26 https://tob.kan.bzh/chant-00111.html 13 Lezenn an Aposta - La loi de l’Apostat, M-00119, 1792 Écoutez une chanson sur la Constitution. Quelle horrible chose que la loi de l’Apostat ! Ecclésiastiques, si vous allez en ville, il faut mettre la cocarde nationale. Je vous plains d’avoir dû laisser votre place à des tailleurs qu’on voit monter en chaire dans la chapelle des Lices pour prêcher la loi protestante. Un aubergiste, un marchand de vin règlent les offices. Les soldats pourchassent l’évêque, recherchent les prêtres pour les incarcérer et les tuer. Collecté par l'abbé Jean-Mathurin Cadic, avant 1902, en pays vannetais, avec mélodie. Publié en 1902 dans "Revue de Bretagne, de Vendée [et d’Anjou], 1857-1914, année 1902 - Tome 28, p. 389-391. https://tob.kan.bzh/chant-00119.html 14 Efedoù an Dispac’h Gall - Les conséquences de la Révolution française, M-02218, 1792. Peuples fidèles de la terre pleurez avec moi : les prêtres doivent renoncer à l’église de Rome par serment, les couvents sont fermés, la religion outragée, les croix abattues, les chapelles transformées en grange à foin ou en casernes. La cathédrale de Tréguier est en ruine. Les saints sont jetés au feu et remplacés par une idole nommée Raison. Il n’y a plus d’office pour parler de Dieu mais il est permis de prêcher l’hérésie nommée la liberté. Ma religion s’est envolée par-dessus les mers. Combattez pour nous Dieu des armées. Vierge Marie montrez que vous êtes notre mère, regardez la France à l’agonie et apportez-nous la paix et notre religion. Collecté par Aristide Marre, avant 1854 à Lanvollon et publié dans "Poésies Populaires de la France, Archives nationales". https://tob.kan.bzh/chant-02218.html 15 Sarmon an Nasion - Sermon à la Nation, M-02570, 1792. Les aristocrates se trompent quand ils disent que la religion a changé. Les impôts ont été abolis, nous sommes dans l’église véritable. On dit la messe comme autrefois. Nous n’écoutons plus ni le pape, ni les cardinaux, mais suivons la constitution. Ceux qui refusent de prêter serment doivent être chassés. C’est notre devoir. Moi-même, hélas, il m’est arrivé de tolérer un prêtre réfractaire au lieu de lui cracher au visage. Écoutez l’éloge de Mirabeau qui doit être placé parmi les saints. : il a fermé tous les couvents et vendu les églises. Qui ne serait pas ému des nouveaux avantages : maintenant on a le droit d’insulter son prochain. On peut occuper une charge municipale sans autre profit que l’honneur. Les prêtres peuvent boire, on peut pratiquer l’usure. Mirabeau était orgueilleux et l’orgueil est maintenant assis à la tribune de l’assemblée. Contentez vos désirs, Mirabeau le faisait bien. Et vous gens paresseux vous n’avez qu’à prendre un fusil et partir à la chasse au prêtre réfractaire. Aux aristocrates je souhaite la guerre, la peste, la famine, la goutte la gangrène le mal de dos et l’apoplexie, la paralysie et la colique. Les aristocrates doivent êtres pendus à la lanterne. Collecté par Alexandre Lédan de Morlaix: "Manuscrits, Guerziou, chansoniou, ha Rimou Brezoneg": Vol. 2, p. 221-230. https://tob.kan.bzh/chant-02570.html 16 Gwalloberioù Dispac’h Bro C’hall - Les méfaits de la Révolution française, M-02113, 1792. "Le roi a été emprisonné et forcé à signer la Constitution. Le royaume est sens dessus dessous. Les prêtres et les gentilshommes sont massacrés. Les impôts ont augmenté. Nous sommes bernés par une bande d’incompétents. Ils promettent le bonheur à tous mais ne font que du mal. Ils détruisent l’Église et dévastent les couvents. Pauvres gens, on vous trompe." Collecté par l'abbé Le Tallec avant 1965 à Plouhinec: Ouvrage : Manuscrit, 43 J 33 à 43 J 94 (avec notation musicale). https://tob.kan.bzh/chant-02113.html 17 k78 Loeiz XVI - Louis XVI, M-00105, 1792 Carnet 2 de La Villemarqué, p. 19-20. 21 stophes de 4 octosyllabes. Charge contre Necker, l'"hérétique". 7 strophes de ce chant ont été utilisées par La Villemarqué pour le chant du Barzhaz 1839, "Ar Re C'hlaz - Les Bleus" (M-00069, B52). La source est une feuille volante publiée par l'imprimeur de Morlaix, Alexandre Lédan a été classifiée par Malrieu: "Donnez à mes yeux, Seigneur, deux fontaines de larmes afin que je pleure les malheurs de mon pays. Voilà la France, le plus beau des royaumes, détruite par des fous. Les protestants avec leurs maximes nouvelles ne reconnaissent qu’égalité et liberté. Le malheur commença quand Louis XVI fit gouverner le pays par un protestant du nom de Necker. Celui-ci s’est d’abord attaqué au trône et à la religion, puis s’en alla une fois ses hommes mis en place. Les prêtres ont été chassés, le roi décapité. Nul n’est plus sûr de ses biens, l’un tue l’autre. Peines et afflictions auraient été endurables si la religion n’avait été perdue. O religion adorable, ne vous verrons-nous jamais ? N’entendrons-nous plus jamais les cloches nous appeler à la messe ? Adieu, fonds baptismaux, adieu chaire de la vérité ! Fidèles, fondez en larmes ! Priez pêcheurs ! S’il est arrivé le temps où nous devons rester en cet état, mon Dieu, nous ne demandons pas à rester en ce monde où l’on ne pourrait trouver ni religion ni foi." https://tob.kan.bzh/chant-00105.html ("Glac'har un ene fidel") http://chrsouchon.free.fr/chants/loeiz16.htm (k78 "Louis XVI") 18 Sur la mort de Louis XVI, en français, 1793 Cadic dans "La Paroisse Bretonne" en février 1911, 1ère partie (Dastum 2010: p. 317) En voici lz dernière strophe: "Peuple chrétien, pleurez la perte Que le France éprouve aujourd'hui Car on vient de trancher la tête Du petit-fils du roi Saint-Louis..." 10 strophes de 8 vers de 8 pieds, extrait des papiers de M Rio. Pas de mélodie. 19 Sur la mort de Louis XVI, en breton 1793 Cadic dans "La Paroisse Bretonne" en février 1911, 2ème partie (Dastum 2010: p. 318) "N'obéir ni à Dieu, ni à un roi, liberté, égalité: voilà quelles sont leurs divinités." Recueilli par l'abbé Cadic à Séglien http://chrsouchon.free.fr/chants/loeicadi.htm 20 k87 Marv Loeiz C'hwezek. Mort de Louis XVI, 1793 C'est Louis XVI qui parle: 6 strophes de 4 octosyllabes. Carnet 2 de La Villemarqué, p. supplémentaire 42 bis (pas de mélodie). "Tostait amañ ma breur Da glevout un dra trist ha kruel" http://chrsouchon.free.fr/chants/mortl16.htm 21 Louis XVI an den mat - Louis XVI le bienfaisant, M-01422, 1793 Cléry, toi qui m’a bien servi, je te recommande mon anneau que tu remettras à la reine, mon cachet à mon fils, une boucle de mes cheveux à ma famille. Et vous, mes enfants, si vous perdez votre mère, je vous recommande à ma sœur. Les tambours étouffèrent sa voix, le bourreau le décapita, les soldats de la Nation trempèrent leurs piques dans son sang. Collecté par de Penguern, Manuscrit 977, p.594 et 112, f° 140 recto, publié dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère: 1958 - Tome 84, p. 53-54 [LIII-XLIV]. Pas de mélodie https://tob.kan.bzh/chant-01422.html Remarque: le chant C-04428 sur feuille folante fv-03592 reprend les mêmes éléments narratifs: dernières recommandations faites à Cléry, remise d'un anneau pour la reine, recommandation des enfants à la soeur du roi s'ils viennent à perdre leur mère, les roulements de tambour qui étouffent les dernières paroles du roi, le geste bestial des soldats. On considèrera qu'il s'agit d'une variante du présent chant. https://fv.kan.bzh/chant-04428.html 22 Testamant Loeiz XVI - Le testament de Louis XVI, M-00065, 1793 Quand il sortit de prison pour aller à l’échafaud, il remit son testament à Cléry, son domestique. Recommandation de ses enfants à sa sœur, en cas de disparition de leur mère. – « Toi, mon fils, si tu montes jamais sur le trône, ce n’est pas un bonheur. » – « À Cléry, ma montre et mes vêtements… » Les tambours étouffent sa voix, le bourreau lui coupe la tête. Son corps et sa tête sont enterrés au cimetière de la Madeleine. Collecté par François Vallée avant 1912 à Landerneau et publié dans "Bulletin Archéologique de l’Association Bretonne", 1912 - 52 - Tome 31, p. 367-370. https://tob.kan.bzh/chant-00065.html 23 B52 Ar Re c'hlas - Les Bleus, M-00069, 1793 "J’entends les chiens hurler, voici les soldats français. Ils ont déshonoré nos filles, incendié les maisons, détruit les récoltes, volé nos bêtes, profané nos églises… abattu les croix. Les prêtres ont dû s’enfuir et se cacher. Adieu ! Jésus et Marie, vos statues sont brisées. Adieu ! Cloches saintes. Adieu ! Jeunes gens appelés à l’armée..." [Suivent des adieux à la mère rappelant M-00691 - Kimiad paotred Plouilho]. " S’il faut combattre, je combattrai pour le pays, je mourrai libre et joyeux. Vive la religion, vive qui aime le pays. À la fin, la bonne loi reviendra en Bretagne. Alors les vallées deviendront vertes et les cœur s’ouvriront avec les fleurs du blé et des arbres. " Attribué, par La Villemarqué, à un jeune habitant des Montagnes Noires appelé Guillou Arvern, de Kervlézec près de Gourin. 19 strophes sont tirées sans modification majeure des pages 206 à 209 du Carnet de collecte N°2. et 8 strophes, du chant "Chouanted", page 107 dudit carnet. http://chrsouchon.free.fr/rehlazf.htm https://tob.kan.bzh/chant-00069.html 24 Ar paotr savet mat deuet da vout soudard - Le garçon bien élevé devenu soldat, M601648, 1793? Refus d'aller à l'armée. Quand j’étais petit, enfant bien élevé, nourri de pain blanc et dispensé de travailler, l’idée me vint de devenir soldat au grand étonnement de mon frère. En chemin, j’entendais les cloches de mon pays : – « Adieu, plus jamais je n’entendrai votre chant. » Cadic: PBP octobre 1901 1ère partie, Dastum N°17 pp. 83-84. https://tob.kan.bzh/chant-01648.html 25 Kimiad ar soudard d’e familh - Les adieux du soldat à sa famille, M-02009, 1793? En revenant des fileries trois jeunes filles chantaient la chanson de mon fils. Adieu à mon père, ma mère, mon frère, ma sœur, mon oncle, ma tante, aux jeunes gens des alentours car jamais je ne reviendrai en ce pays. Cadic: PBP octobre 1901 2ème partie, Dastum N°17 (bis) pp. 84-87. https://tob.kan.bzh/chant-02009.html 26 k117 An daou vignon - Les deux amis 1793? "Viens avec moi, mon ami, viens donc m'accompagner, Il faut que de ma bienaimée je prenne congé..." La Villemarqué rattache ce chant de conscrit à des événements de 1405, en ajoutant à ce poème d'un certain Per-Yannik, chanté par un nommé Gorvel, toute une série d'éléments provenant d'autres chants (cf. sur notre site: chant 31 du Barzhaz, "La ceinture de noces", paragraphe "Une marqueterie de chants"). La Villemarqué: Carnet 2, p. 119. http://chrsouchon.free.fr/chants/2vinon.htm 27 Kimiad soudard ar Republik - L’adieu du soldat de la République 1793 Ce chant ressemble en tout point au précédent: Sur deux jeunes gens de Peumerit, partis l’an II de la République. – « Viens avec moi camarade, que je dise adieu à ma maîtresse. » La porte était fermée, la vieille ouvre et va chercher sa fille. Quel mal ont à se séparer deux cœurs qui s’aiment. Un matin la fillette désolée voit un oiseau : – « Volerais-tu pour moi à la tête de l’armée ? » – « Écrivez vos lettres, je les porterai dans la direction de Metz-Saint-Laurent. » Collecté par Luzel à Plouaret: MS 1022, C8 p.30-32 (titre "Fanchonic") et "Soniou Breiz-Izel", 1874-1890, Tome II, p. 268-271 François Vallée a noté 3 mélodies dans Musiques bretonnes 1913. https://tob.kan.bzh/chant-00712.html 28 Nac’hañ tennañ ar bilhed - Le refus de tirer au sort, M-00079, 1793? Le 1er dimanche de septembre fut ordonné de tirer au sort dans le canton de Prat. Le jour du tirage au sort, les jeunes gens sont inquiets et vont d’abord à l’église pour détourner la malchance. Le commissaire recense les groupes des différentes paroisses : Tonquédec, Cavan, quand tous s’entendent pour refuser de tirer au sort. – « Le premier qui tirera perdra la vie. » Le commissaire se retire vers Kervalouen, puis les jeunes paysans rentrent chez eux ou vont au pardon de Lann-Erwan. Mais le lundi matin, le sort étant jeté sur eux, ils s’équipent d’armes de fortune (faux, fourches, pelles, bâtons..) dévastant tout sur leur passage. Arrivés à Lannion, les canons les attendaient, incitant les moins vindicatifs à rentrer à la maison. Collecté par Narcisse Quélien: "Chansons et danses des Breton"s, 1889, p. 113-119, sous le titre "Le bâton", "ar vaz". note de Quelien: " Le recteur de Tr… avait entendu ce chant d’une très vieille femme dans les années 1840-45. D’après cette femme, ce chant relatait un événement de la fin du XVIIIe. https://tob.kan.bzh/chant-00079.html 29 k101 Paotred Logivi - Les conscrits de Loguivy, 1793 ? Le sujet est le recrutement par tirage au sort des soldats de la milice royale ou provinciale. La paroisse de Loguivy doit fournir un homme. Le commissaire recruteur désigne l'"heureux" élu, avant même que le tirage au sort ait eu lieu et le met au défi de se plaindre. Le pauvre François Le Goff devient l'orphelin symbolique, le fiancé de toutes les filles du hameau, même s'il demande à la seule Marie de lui demeurer fidéle pendant son interminable absence. Marie exige un engagement réciproque. La Villemarqué Carnet 2, p. 86-87. http://www.dastumedia.bzh/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=304606&fonds=0&cid=3295 http://chrsouchon.free.fr/chants/logivi.htm 30 Tri c’hant mil den evit servij an Nasion - La levée de 300.000 hommes = k83 Paotred Gourin, M00001, 1793 21 janvier 1793 (ou levée de 25.000 hommes du 3 juillet 1792?) Abbé Cadic PBP août-septembre 1928, Dastum N°212 p.579 et La Villemarqué, carnet 2, p.34-36 REMARQUE: 1ER CHANT DU CATALOGUE MALRIEU. https://tob.kan.bzh/chant-00001.html http://chrsouchon.free.fr/chants/300000ho.htm 31 Banniel Breizh - Le drapeau de la Bretagne. M-00095. 1793 " S’il plait à Dieu, nous pourrons encore voir notre noblesse et, avec elle, le drapeau des Bretons abattu par des méchants. Mais nous le verrons relevé par le prince de Rohan. Nous mettrons sur son trône Louis XVII ". Fait à Londres lors du projet de descente en Bretagne du prince de Rohan, par M. De Kermadec, de Morlaix, émigré. » Mme de Saint-Prix, Penguern ms 111. Une version mentionnant Louis XVII, ce chant serait donc antérieur au débarquement de Quiberon. 1793. Pas de mélodie. https://tob.kan.bzh/chant-00095.html 32 k99 Chanson sur Charette (en français) 1793. La chanson se date elle-même de l'arrivée de Canclaux en Bretagne et de celle à Nantes de Charette, soit entre avril et juin 1793. La Villemarqué, Carnet 2, P 75-76: 7 strophes de 4 alexandrins en français. http://chrsouchon.free.fr/chants/charrett.htm 33 Gwreg person Duod - La femme du recteur de Duault, M-01275, 1793 Les prêtres sont en colère depuis qu’un décret les oblige à prendre femme. Il fallait voir le curé Borgne, une bouteille à chaque main, aller voir son oncle, le curé noir, à Guingamp. – « Je ne chanterai pas la chanson de la noblesse, mais la danse des prêtres assermentés, si vous voulez. » – « Regardez par derrière, par devant, c’est moi la femme du recteur de Duault. » Collecté par François-Marie Luzel à Duault: Manuscrit 7, p. 186-187 [f° 97 r - 97 v], avec la note "M. Le Falc’her, curé de Duault en 1793". Publié dans "Sonioù Breiz-Izel T II, p. 144-147. Pas de timbre. https://tob.kan.bzh/chant-01275.html 34 Kenavo ar beleg merzher - Les adieux du prêtre martyr M-00022, 1794 "Le vicaire de Saint-Maurice a donné sa vie à Dieu en sacrifice. L’échafaud est dressé pour me décapiter à cause de fidélité à Dieu. Les chrétiens resteront seuls comme des orphelins. Jésus, soyez leur force! Adieu, parents et amis, je vais quitter la terre pour les Béatitudes". L’abbé Briend fut guillotiné à Lorient le 6 mai 1794. Il était vicaire de Saint-Maurice (Saint-Guyomard) à côté de Malestroit. Il était en outre de la famille du chef royaliste, Joseph Briend, de Peillac, qui venait de tuer à Saint-Allouestre, Hémon, l’administrateur de Josselin. Joseph Briend sera lui aussi décapité quelques années plus tard. "Chant composé à l’origine en français. M. L’abbé Lorcy et l’abbé Le Garff ont recueilli le chant en breton." (Cadic p.349. 1794). https://tob.kan.bzh/chant-00022.html 35 (Ar beleg merzher) - Le prêtre-martyr, (en français) 1794 Poème en français de l'abbé Julien Gautier, prêtre réfractaire du diocèse de Saint-Malo et vicaire de Bruc qui mourut à trente ans sur l'échafaud dressé à Rennes le 16 juillet 1794. Chant tiré de la "Paroisse Bretonne de Paris de l'abbé Cadic, février 1913 (Dastum N°122 pp. 359/360). http://chrsouchon.free.fr/chants/pretmart.htm 36 An Ao. Lajat hag Ar Gall, merzherien - MM. Lageat et le Gall, prêtres martyrs, M-01409, 1794 "Sur deux prêtres martyrs: M. Le Gall de Ploudaniel et Dom François Lageat de Coatréven. Cachés à Tréguier pour échapper aux soldats de la République, ils étaient dans deux maisons contigües qui leur permettaient de passer de l’une dans l’autre. Mais la clé de la porte ayant été égarée ils furent pris." Collecté par Luzel auprès de l'aveugle Garandel, à Plouaret et par de Penguern (Ms 11). https://tob.kan.bzh/chant-01409.html 37 Marv an ao maer a vourc'h Neizin - La mort du maire de Naizin, M-00023, février 1794 A Naizin il y a grande tristesse. Les femmes y ont dénoncé le maire.– « Laissez-moi ma vie, vous avez mes biens ».– « Nous aurons maintenant ta vie, tous tes biens après aussi ». Les Chouans tuent le maire de Naizin d’un coup de fusil et suppriment en outre deux ou trois autres personnes.– « Allez, loups enragées, donner à manger à ses orphelins ». Note historique : En février 1794, Prieur de la Marne disait : - « Sainte-Brigitte, Guéméné, Naizin, Moustoir-Rumengol, Baud et quelques autres ont marché constamment dans les principes de la Révolution. Mais ces communes étaient entourées de paroisses hostiles à la Révolution ». Le maire de Naizin s’appelait Yves Le Roy et avait acquis à vil prix des biens d’Église. Deux fois, les Chouans vinrent perquisitionner chez lui (17 vendémiaire an III, nuit du 22 au 23 pluviose an III). Le maire est sans doute mort entre ces deux dates. En tout état de cause, une lettre de sa femme du 1er Complémentaire an IV atteste sa mort. Collecté sans mélodie par l'abbé Le Roch, vicaire de Naizin pour l'abbé Cadic, PBP mai 1912, Dastum N°115 p. 345 https://tob.kan.bzh/chant-00023.html 38 Gwerz Per Guillemot - La complainte de Pierre Guillemot, 1794 Chant en français est tiré du manuscrit Lz507 conservé aux archives départementales du Morbihan et mentionné et cité partiellement pour la 1ère fois par l'historien J. Rouxel dans la "Revue Morbihannaise" de mars 1909. Il parlait d'une "complainte trouvée sur des prisonniers dans l'affaite de Mangolérian (mars 1794)" . L'annotation marginale "trouvé chez Guillemot de Kerdel" indique que cette chanson avait été découverte lors d'une des visites domicilaires qui suivirent la bataille de Mangolérian (mars 1794) chez celui qui avait été dénoncé comme chef de l'insurrection. Un examen attentif de l'écriture prouve que ce manuscrit est de la main même de celui qu'on appellera le "roi de Bignan", Pierre Guillemot. Ce chant a été publié in extenso par un chercheur de Bignan, M. Antony Le Brazidec, en 2014, dans le N°1 de l'Echo de Kerdel de l'Association "Pierre Guillemot Roue Begnen". Il me fut demandé de proposer une traduction complète dans la langue de Le Gonidec. http://chrsouchon.free.fr/chants/guillemo.htm 39 Pa oan du-hont en Aradon - Quand j’étais là-bas à Arradon, M-01354, 1794? Quand j’étais à Arradon, voici venir la « Nation ». Certains étaient d’Hennebont, les autres de Meucon… Collecté par Yves Le Diberder avant 1915, en pays vannetais: manuscrit 43-J-75, chant P 09-10. avec mélodie. https://tob.kan.bzh/chant-01354.html 40 Kanailhez Pondi hag ar chouaned - La canaille de Pontivy et les chouans, M-02952, 1794? Combat de chouans... Collecté par Mathurin Buléon avant 1929: ensemble de 36 cahiers; publié dans "Chansons traditionnelles du pays vannetais" p.319 /1. https://tob.kan.bzh/chant-02952.html 41 En em rentet o deus ar chouaned fatiket - Les chouans fatigués qui se rendent, M-02953, 1794? Fragment de 8 vers : "Cheleuet hag é kleuet /En em rentet o-deus ar chouaned fatiket..." "Écoutez et vous entendrez / Je vais vous dire un chant / Une chanson nouvelle / Composée sur les chouans fatigués //Les pauvres chouans fatigués / Ont rendu leurs armes / Ils se sont rendus à la Nation / Plutôt que d’être tués." Collecté par Mathurin Buléon avant 1929: ensemble de 36 cahiers; publié dans "Chansons traditionnelles du pays vannetais" p.319 /2. https://tob.kan.bzh/chant-02953.html 42 Ar volonter a-enep ar Saozon - La Volontaire contre les Anglais, M-00049, 1794 «Une frégate de la Nation s’est perdue sur la côte de Penmarc’h, guettée par deux navires anglais. A cette nouvelle, nous sommes sortis et rencontrâmes sept navires anglais.– Mes enfants, voulez-vous combattre? – Vive la République, vive la liberté, nous combattrons jusqu’à perdre la vie » Bataille à boulets rouges ...Si nous sauvons notre vie, nous planterons un arbre de la Liberté à Kerity." Mentions (faites dans le chant et apportant des précisions] : Combat une fois arrivé à la Torche. Mention de la Volontaire et de l’Engageante. Evénement daté du 23 aout 1794. ABPO 1863- Tome 7, p. 118-123. Contribution de Luzel https://tob.kan.bzh/chant-00049.html 43 Person sitoaian Kerniliz - Le recteur-citoyen de Kerniliz, M-00100, 1794. "Gens de Kerniliz, pourquoi ne fait-on pas un chant sur le jureur Rosillo ? Est-il respecté à cause de sa barbe ? Il a toujours été un original, dormant le jour, se levant la nuit, toujours portant la même chemise. Il a juré, chanté le Te Deum pour la plantation d’un arbre de Liberté. Une part de Plouguerneau a été rattachée à sa paroisse. Il refuse d’enterrer les aristocrates en terre bénite Une petite sœur de la paroisse est, elle aussi, devenue citoyenne. Voici quelques exemples de la vie du recteur de Kerniliz et de la folie de ses paroissiens." Chanson (signée "N. Laot, prêtre") collectée, sans mélodie, par Gabriel Milin, avant 1895, en Léon: manuscrit 13: R 34, p. 21-25, chant n° [79] et publiée dans Gwerin 1961, Tome 2, p. 229-231, chant n° 79. https://tob.kan.bzh/chant-00100.html 44 k122 Ar Person - Le recteur, 1794? Si la "guerre dans cette ville" dont parle le chant est la Révolution, l'assassinat de la soeur du recteur, peut-être un prêtre jureur, est un épisode de la chouannerie. Cela expliquerait pourquoi ledit prêtre ne trouve personne pour assister aux offices, ni pour servir sa messe. Peut-être a-t-il même échappé à un piège tendu plus pour lui que pour sa soeur, laquelle s'inquiétait de voir son frère pactiser avec l'ennemi. Le paysan est au courant des nouvelles de la région, mais peut-être aussi du complôt tramé contre le prêtre. Les dernières strophes pourraient vouloir dire que le prêtre assermenté n'a plus sa place dans la localité et qu'il ne lui reste qu'à cêder son logement au pauvre vieux paysan. La Villemarqué, Carnet 2, p.138. http://chrsouchon.free.fr/chants/person.htm 45 Ar banniel tri liv - Le drapeau tricolore, M-01776, 1794 ou 1848 Satire sur les avantages de la bannière tricolore qui permet à chacun de faire ce qu’il veut : briser portes et fenêtres, troubler les enterrements, chasser les croix du pays, manquer de respect aux religieux, subir des impôts doubles, être tous soldats contre son gré. Salut drapeau tricolore ! Le drapeau tricolore fut adopté pour la 1ère fois le 15 février 1794 et pour la 2ème fois en 1848. Tiré de "Sav", 1936-1944, 1941 N°22, p. 10-17. Mélodie "Adieu Pontreo". https://tob.kan.bzh/chant-01776.html 46 k80 Komanset eo ar brezel - Les Bretons aux armes. M-00021. 1795 Composé par Guillaume Le Guern de Gourin dit « Sans-Souci », frère d'armes de Guillaume Carré dit « Bonaventure », en 1798 (str. 2). "La guerre est commencée et ne finira pas si les hommes ne changent. – Laboureurs, si vous voulez vous secourir, Dieu vous aidera. La religion est interdite. Si vous le vouliez, en une nuit, vous enverriez les citoyens savoir s’il y a un Dieu. Quand on aura la victoire, il sera permis à qui le voudra de porter un chapelet. - Et vous, jeunes filles, patientez, vous choisirez les Chouans qui sont des gars vaillants. Vive le roi, vive la religion. " Abbé Cadic PBP mars 1911. Dastum p.319 La Villemarqué: 2 séries de couplets: C2 p. 24-25 et 84-86. 2 strophes de ce chant ont été utilisées par La Villemarqué pour introduire le chant du Barzhaz 1845, "Ar Chouanted- Les Chouans" (M-00029, B53). (cf. chant suivant en 2 parties) https://tob.kan.bzh/chant-00021.html http://chrsouchon.free.fr/chants/komanset.htm 47 k80 Ar chouanted A - Les Chouans du Barzhaz 1839 (Yann Blev-ruz a lavare - Jean le Rouquin disait...), M-00029 A, juillet 1795 Les Chouans se sont levés pour défendre notre pays. Julien aux cheveux noirs disait : – « Je m’en vais rejoindre Tinténiac... » Cette version est toute à la gloire de Yann Blev-Ruz dont elle évoque les frères morts. Elle n'accorde aucune place aux chefs chouans. Elle évoque un nombre de Bleus de treize mille ou plus et indique dans le dernier couplet (non repris dans le Barzhaz) que le chant a été composé pour être porté de bouche en bouche jusqu'à la mère de Yann Blev-ruz et aux gens de sa paroisse pour les rassurer sur sa santé. La Villemarqué C1, p.287. Certaines strophes de ce chant ont été utilisées par La Villemarqué pour le chant du Barzhaz 1845, "Ar Chouanted- Les Chouans" (M-00029, B53). https://tob.kan.bzh/chant-00029.html http://chrsouchon.free.fr/chouante.htm 48 k80 Ar chouanted B (Paotr Yann Blev-ruz...) (Le brave Jean-le Rouquin), M-00029 B, juillet 1795 2ème partie du précédent. Chouans et Bleus se rencontrent au manoir de Coëtlogon. – « Voici l’heure qui sonne où nous en viendrons encore une fois aux mains. » Jean ne cessait de frapper, le sang coulait de son flanc ouvert, puis il s’est retiré pour pleurer la mort de Tinténiac. – « Nous avons remporté la victoire, mais il est mort, hélas. » La Villemarqué, c1, p.288 et C2, p.84, D'autres strophes de ce chant ont été utilisées par La Villemarqué pour le chant du Barzhaz 1845, "Ar Chouanted- Les Chouans" (M-00029, B53). https://tob.kan.bzh/chant-00029.html http://chrsouchon.free.fr/chouante.htm 49 Vivent les Chouans du Morbihan - Emgannoù ar Chouanted, M-00030, 1795-1815 Le site YouTube: Kanoù Chouan donne une mélodie et une partie des paroles, comme suit: "Kentañ mare 'doa kombatet Oa ' koad Kamorzh (bois de Camors), ho-peus klevet. Vivent les chouans du Morbihan! Int 'doa kulet bet' Kiberen Ha troc'het (barré) war lerc'h un devenn (falaise). E Kiberen 'doa 'n-em rentet, Rak int a oa forzh menaset. A Giberen p'oant partiet Da Brad 'r Vartired (Pré des Martyrs) ' voent kaset. Ar Chouaned, soudarded Doue A oar mervel evit o feiz! Vivent les chouans du Morbihan!" Le chant complet évoque d'autres faits d'armes de Georges Cadoudal: outre l'expédition de Quiberon (1795), les batailles de Pont-du-Loc'h (1800), Saint-Anne et la Lande de l'Ecurie et Plumergat (1815). Cadic: PBP avril 1918, Dastum N°148, p.418 (sans mélodie). https://tob.kan.bzh/chant-00030.html You Tube (Chants 50 à 100: cf. "Chants collectés par le chanoine Pérennès" in fine) 101 Chouaned Alre - Marche des chouans d'Auray, M-00028, 1830-1848 « Ne vous rappelez-vous, Bretons, de 1795. Les boulets roulaient à la Saint Pierre à Auray. » Arrivèrent Georges et La Vendée. – « Courage mes enfants, chassons cette canaille! » Ils les ont repoussés jusqu’à la croix des Trois-Coins. Le lendemain, ils étaient pourchassés sur la route de Quiberon. Georges et La Vendée s’aperçurent qu’il y avait trahison. Georges ordonna de réembarquer. Il réunit les bâtiments pour descendre à Sarzeau. Sur 5000 hommes, il n’en restait que 500. (28 juin 1795)- Cadic: Dastum p. 378-381. https://tob.kan.bzh/chant-00028.html http://chrsouchon.free.fr/chants/marcchou.htm, 1ère partie 102 B13 Al Louarn - Le Renard, M00010, 1795 Le titre "Bataille d'Alain B. Torte", vraisemblablement inséré après coup par La Villemarqué, page 194 du carnet 2, ne semble pas justifié par le texte, à la fin de la page suivante, dont le nom d'Alain en est absent. Et surtout, on voit que La Villemarqué a escamoté la strophe 5: "... Mais les têtes en boules d'Angleterre, d'Espagne et de France." L'évocation de soldats espagnols nous transporte au XVIème siècle et évoque la Ligue et la bataille de Craon en 1592. On a certainement affaire à un chant historique "recyclé" par les Chouans pour faire l'éloge du Renard chouan, Georges Cadoudal, comme La Villemarqué le remarque: "Comme je demandais au paysan qui me les chantait quel était ce 'Renard barbu' dont la chanson faisait mention: 'Le général Georges [Cadoudal] sûrement', répondit-il sans hésiter. On donnait effectivement à Georges Cadoudal le surnom de 'Renard', fort bien justifié par sa rare finesse." Les chants de Chouans sur Georges Cadoudal sont très rares, semble-t-il. https://tob.kan.bzh/chant-00010.html http://chrsouchon.free.fr/louarnf.htm 103 B30 An Alarc'h - Le Cygne, M00014, 1795 S'il semble naturel de voir en ce chant, tel qu'il a été noté par La Villemarqué dans son Carnet 2, pp. 154-156, une allusion au retour de Jean IV en Bretagne, le 3 août 1379, il n'en est pas moins certain que le sabotier Brangolo du Bois Squiriou était persuadé interprêter un chant de Chouans, même s'il n'est pas aisé de savoir à quel "Aotrou Yann", (Monsieur Jean) il pensait: - le lieutenant de Cadoudal, Jean Jan, qui avait pris part au débarquement de Royalistes à Quiberon en juin 1795? - Jean-François-Edme Le Paige-Dorcenne dit "De Bar", dit "Gaspard" qui revint à Concarneau en 1794 pour recruter une troupe de chouans dénommée la "Neuvième Légion"?... Sur l'air du "cygne". https://tob.kan.bzh/chant-00014.html http://chrsouchon.free.fr/alarchf.htm 104 Chouaned Alre pe "1795". Les chouans d'Auray ou "1795". M-00028 1795 « Il s’agit de l’expédition de juin et juillet 1795, composée de six divisions sous les ordres de Georges Cadoudal, Mercier-La-Vendée, Jean Jan, Lantivy-Kerveno, le chevalier d’Allègre, Robinot de Saint-Régent. Après avoir pris Auray le 28 juin, et repoussé Hoche jusqu’au carrefour des Trois-Coins (Pontsal?) le 29. Mais Hoche reprit Auray le 30. Quatre jours après, c’était la retraite vers Quiberon et l’embarque ment vers Sarzeau et Le Pouldu. » Abbé Cadic : PBP novembre 1913, Dastum N°131 pp.378-380. https://tob.kan.bzh/chant-00028.html http://chrsouchon.free.fr/chants/marcchou.htm 105 Ar Re c'hlas a Glegereg - Les Bleus de Cléguérec. M-00025. 1795 Cadic p.341: Récitatif, ce texte est une énumération de noms de personnes favorables à la Révolution et dont il faut se méfier. Technique originale mais efficace (tout à la fois mnémonique, dissuasive et propagandiste) pour les Chouans toujours à la merci d’une délation. 1795 (25 brumaire An III, pas de mélodie). Communiqué par Marjean Roussel à l'abbé Cadic PBP mars 1912, Dastum N°113, p.341. https://tob.kan.bzh/chant-00025.html 106 Kantik an Aotrou Rog - Cantique de l'abbé Rogue 1795 Le martyre du bienheureux abbé Rogue est cité par l'abbé Cadic dans "Chants de Chouans". https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Ren%C3%A9_Rogue 107 Kanenn Pier-Mari Grignon de la Garenne, fuzuilhet e Ferel - Cantique de P. M. Grignon de la Garenne, fusillé à Férel, C-04063, 1796 Confiant en Dieu, je le prie dans ma prison. Ne m’abandonnez pas ! Je pardonne à mes ennemis et, prêt à mourir, je mets en vous mon espérance. Adieu ma pauvre mère, parents et amis, je vais rejoindre mes ancêtres. Sans résister, je vais être conduit à Férel. Mon Dieu, recevez mon esprit! 9 couplets de 7 vers. Feuilles volantes F-03375 - p. 7-9 - chant n°2 et F-04211 - p. 6-8 - chant n°5. Timbre:"Quand le bien-aimé reviendra". https://tob.kan.bzh/chant-04063.html 108 k90 Yannig Leuc'han - Jean de Leuhan 1798? S'il est fait allusion à l'armement reçu par le chef chouan Jean-François Edme Le Paige dit « De Bar » en avril 1798, on pourrait dater cette tentative échouée d'arrestation d'un Chouan, de la vague de délation qui sévit en 1798. La Villemarqué, Carnet 2, P. 57-58. Sur l'air du "cygne". http://chrsouchon.free.fr/chants/yannleuh.htm 109 k109 Chouanted. Hymne des chouans, 1798? De Guillaume Le Guern de Kerbleizec en Gourin, selon La Villemarqué. Les str. 5 à 9, puis 1 et 2 du présent poème, ainsi que str.19 à 26 de k78 "Loeiz C'hwezek" (Louis XVI) se retrouvent dans 52 "Ar Re c'hlas" (Les Bleus) du Barzhaz de 1845 qu'il lui attribue. La Villemarqué, Carnet 2, p.107/56 http://chrsouchon.free.fr/chants/hymnchou.htm 110 Marv an dispac’her Barnabe Cotto ; La mort du révolutionnaire Barnabé Cotto. M-00184, 1798? - "Si tu veux te confesser, il y a un bon catholique parmi nous, Barnabé". – "Je ne me confesserai pas à votre catholique et préfère le prêtre Robo et, mon filleul, je te prie de tirer le premier, le premier qui me jettera en tombe m’y rejoindra avant trois jours". Sitôt dit, il fut jeté en tombe. La tradition précise qu’il s’agit de Barnabé Cotto. Cadic pense qu’il était de la paroisse de Pluméliau. Le prêtre Robo était un assermenté de Pluméliau, d’où le souhait du révolutionnaire de se confesser à lui de préférence. Communiqué par l'abbé Le Bayon, ancien recteur de Ploemel à l'abbé Cadic PBP, mai 1911, Dastum p.324. https://tob.kan.bzh/chant-00184.html 111 Pier Bugul - Pierre Bugul. M-01619, 1798? Pierre Bugul a perdu la vie avec Marguerite Le Garf, son épouse. Compère, ouvrez et donnez-moi du feu que je fume. » – « Pas à cette heure de la nuit. Si je vous savais seul, j’ouvrirais. » – « Je vous le jure, il n’y a que moi. » Mais sitôt la porte ouverte, sept gars rentrent et les tuèrent. En repartant, ils rencontrent un petit coq rouge. – « Qu’avez-vous fait les gars ? Il va falloir payer. » – « C’est vous qui serez le premier tué. » – « Bien que vous soyez sept, je vous assommerai tous d’un coup de bâton, vous n’aurez pas une goutte de mon sang. » F. Cadic y voit un épisode qui introduit le précédent chant. Communiqué par l'abbé Quelven qui l'a recueilli à Baud à l'abbé Cadic, PBP avril 1911, Dastum N°103 p.322. https://tob.kan.bzh/chant-01619.html 112 Ar miliner lazhet gant e enebourien - Le meunier tué par ses ennemis M-01432, 1798? « Dimanche, j’ai entendu mauvaise nouvelle, que vos ennemis voulaient vous tuer. » – « Je vous jure sur mon âme je suis seul. » Les portes ouvertes, ils rentrent à sept. – « Frappez, mon ami, le premier coup, je donnerai le dernier et l’achèverai. » Comme dans les deux chants précédents, ne s'agirait-il pas de vengeance de chouans dénoncés par la victime du meurtre collectif? Ce chant a été retrouvé à Noyal-Pontivy par l'abbé Le Moing, instituteur à Pluvigner, pour l'abbé Cadic, PBP juin 1911, Dastum N°106, p.327. https://tob.kan.bzh/chant-01432.html 113 Marv Jean Jan - La mort de Jean Jan, M-00019, 1798 Le jour de la Saint Jean, les gendarmes de Baud, Pontivy, Plouay cernent, à Melrand, la ferme des Le Sauz de Kerlé. – « Où sont allés vos Chouans, Claude Talhouët ou Jean Jan ? » Fanchon Le Sauz va à la loge où se cachent les Chouans. – « Mon ami Jean Jan, sauvez-vous ! » Mais les gendarmes l’ont vue s’éclipser, l’ont suivie et tirent sur les Chouans. Jean Jan est tué par les Sans-culottes. . 24 juin 1798. Malrieu (Cadic, Le Diberder, Loeiz Er Braz, J-M. Guillou, Chim Le Clainche). https://tob.kan.bzh/chant-00019.html http://chrsouchon.free.fr/chants/jeanjan.htm 114 k79 Marv ar sitoaian Soufflet. Mort du citoyen Soufflet M-02023, 15 août 1798 Assassinat du délateur d'un prêtre réfractaire par Bonaventure. La Villemarqué Carnet 2, p.21- 24 et Cadic PBP juin-juillet 1922 Dastum N°96, pp.304-306 https://tob.kan.bzh/chant-02023.html http://chrsouchon.free.fr/chants/soufflet.htm 115 k81 Gwiskamant chouan - L'habit de Chouan, 1798 Arrestation de Michel Floc'h à Roudouallec entre le 21 et 25 novembre 1798. Chant composé par Joseph et Michel Floc'h, le 19 mai 1799 (str. 26). Suite de "k79 Mort du citoyen Soufflet". La Villemarqu" C2; p.25-27. http://chrsouchon.free.fr/chants/habichou.htm 116 k75 Bonavantur hag Archerien Kastelne - Bonaventure et les gendarmes de Chateauneuf, 1798 Des gendarmes venus arrêter un déserteur sont dépouillés de leurs armes et de leurs uniformes à Saint-Goazec. 20 strophes de 8 octosyllabes. La Villemarqué Carnet 2, p.5-7. http://chrsouchon.free.fr/chants/archerie.htm 117 k102 Pennherez Ar Gouarm - L'héritière Le Gouarm de Collorec 1798 3 strophes qui sont sans doute la suite de k75 "Bonavantur hag an Archerien": La course éperdue des gendarmes du Moulin du bois en Saint-Goazec à Châteauneuf-du-Faou, sous les huées du public. La Villemarqué Carnet 2, p.83/43. http://chrsouchon.free.fr/chants/legouarm.htm 118 k85 Bonavantur ha Disoursi. Bonaventure et Sans-Souci, 1798 Présentation du chef chouan gourinois Guillaume Carré et de son ami, le barde Guillaume Le Guern, né à Kerbleizec en Gourin, en 1774. Leur activité connue débute en 1797. La Villemarqué Carnet 2, p.40. http://chrsouchon.free.fr/chants/disoursi.htm 119 k98 An dommerien - Les chauffeurs, 1798 La bande de 30 chauffeurs et faux-chouans de Louarn est massacré par Bonaventure et Sans-souci à Guiscriff, le jour de la saint-Antoine. La Villemarqué Carnet 2, p.72-74. Sur l'air du "cygne". http://chrsouchon.free.fr/chants/tommerie.htm 120 Ar pennoù touz - Les têtes tondues. M-00094. 1799. Joseph Loth ABPO. 1888-1889. T 4 p.162-165. Composé par le prêtre Louis-Marie Goujon. Le paysan breton attachait un grand prix à sa longue chevelure. Une fois tondu, il se croyait déshonoré et devenait l’objet de risée. D’où l’idée des Chouans d’appliquer à leurs ennemis ce traitement. Texte trouvé dans les papiers de Louis Marie Goujon, prêtre arrêté à Saint-Guen (Mur) le 9 floréal an 7 (28 avril 1799). Communiqué par M. Tempié, archiviste des Côtes-du-Nord. Pas de mélodie. https://tob.kan.bzh/chant-00094.html 121 Prisonerien en Angleter -Prisonniers en Angleterre, M-0052. 1800 "E-barzh toulloù-bac’h bro-Saoz", Cadic (PB nov. 1928) . Bien que les deux héros de l'histoire soient « partis servir le roi » (str.4), à la str.13 il est question d'un navire de la « Nation », appelé « Barlot » (« la Parlotte » selon Cadic). L'évocation des « pontons » de sinistre mémoire conduit à dater la gwerz des guerres napoléoniennes (1798-1815). https://tob.kan.bzh/chant-00052.html http://chrsouchon.free.fr/chants/prisangl.htm 122 Emgann Pont er Loc'h, Bataille du Pont du Loch. M-00018, 1800 «L’abbé Cadic pense que cette chanson a été écrite par un Bleu pour déconsidérer le mouvement chouan alors même qu’il déclinait. Un auteur anonyme en atteste la véracité: « Le 1er janvier 1800… J’allais avec mon oncle à Pluméliau… La messe fut dite dans la grange de Le Dorz… ». Dépendant de la légion de Guillemot (le roi de Bignan), Pluméliau était commandé par Guillome, dit « le Grand Alexandre ». F. Cadic mentionne encore Dagorn, Le Crom, Yvon Le Dain (Noyal),athurin Le Sergent (Guénin), Mathurin Jean (Baud) succédant à Jean Jan depuis la mort de ce dernier. La rencontre eut lieu le 25 janvier 1800. La bataille fut indécise, obligeant les Bleus à fuir. Une poursuite s’engagea mais les hommes se perdirent dans la brume et Guillemot dût se retirer. Cadoudal resta néanmoins maître du terrain. » 1er janvier 1800 : 7 versions Cadic p.411. https://tob.kan.bzh/chant-00018.html 123 General Brune hag e arme. - Le général Brune et son armée . M-00017. 1800 « Le général Brune et son armée ont fait un saut de Vannes à Plaudren. Soldats à pied, gendarmes à cheval, pour combattre les ennemis. Entre Nantes et Angers, ils ont eu une mauvaise affaire. La lande rougissait avec le sang des jeunes gens du pays. » Le Diberder Chansons traditionnelles du pays vannetais (1910-1915 2011. p. 786) https://tob.kan.bzh/chant-00017.html 124 Buhez La Tour d’Auvergne - Vie de La Tour d’Auvergne, premier grenadier de France, M-02177, 1800 Né le 23 décembre 1743 à Carhaix. Études à Quimper, toujours prêt à rendre service. À l’armée devient vite sous-lieutenant. Lutte avec l’Espagne contre les Anglais et reçoit la croix d’honneur. Puis, l’Espagne ayant déclaré la guerre à la France, il s’illustre dans la prise de Saint-Sébastien puis au bord de la Bidassoa. Lors du retour en mer, il est fait prisonnier par les Anglais mais son courage les incite à le rendre à la France. Devient colonel avec approbation de ses hommes. À 55 ans, il se rengage pour remplacer le fils de son ami Le Brigant. Un officier lui tombe dans les bras, le remerciant de lui avoir sauvé la vie autrefois. Il sème la terreur parmi les ennemis avec sa « colonne infernale ». Bonaparte le décora d’un sabre d’honneur et le nomma premier grenadier de France. Le 27 juin 1800, il fut transpercé par la lance d’un hulan autrichien à Oberhausen et mourut sur le champ. Moreau éleva un monument en sa mémoire, puis le roi de Bavière également. La ville de Carhaix décide de lui dédier une statue et l’on vit une grande foule et de nombreuses personnalités venues pour honorer le héros. Alexandre Lédan (Morlaix): feuille volante F-00098, p. 1-8 chant C-00134, mélodie "Canomp adare, va brois". https://tob.kan.bzh/chant-02177.html 125 Mestrez ar Chouan - La fiancée du Chouan. M-00026, 1800 "Une jeune fille de Pontivy a décidé d’aimer un déserteur. Il a été arrêté par le gendarme Joncour et est envoyé à Pontivy. – « Ne pleure pas, je saurai m’échapper ». Avant trois mois, Jean Samson s’était enfui en tuant deux gendarmes et était retourné à Keridel voir sa douce. [Note de F. Cadic] : "Keridel est situé entre Plumelin et La Chapelle-Neuve. Samson est un nom très répandu dans les paroisses de Moustoirac, Plumelin, La Chapelle-Neuve. Sous les ordres de Guillemot, le roi de Bignan, il y avait un Jean Samson, capitaine de Saint-Allouestre…" Collectée par M. Divenah pour l'abbé Cadic (PBP février 1912, Dastum N°112, p.339). https://tob.kan.bzh/chant-00026.html 126 B51 Ar beleg divroet (forbannet) - La prêtre exilé, M-00118, mars 1800 Composé au Portugal par l'Abbé Noury, Recteur de Bignan: "Écoutez un recteur de l’évêché de Vannes, exilé pour la foi, mais son cœur ne vous a pas quittés. Je pleure nuit et jour en songeant à vos peines. Qui vous assistera, qui vous portera secours. Pays désolé, tu étais beau et gai, et maintenant navré de douleur. Les religieux ont été chassés : plus de sacrements. Croix et calices profanés, cloches volées, église changée en écurie. Mon Dieu, irrité par nos péchés, quand pourrons-nous chanter vos louanges ? Conservez la foi et plutôt souffrir mille morts que d’oublier notre Dieu." Chant B51 du Barzhaz 1839 de La Villemarqué, avec mélodie. Feuille volante de Louis Galles, Vannes, 1800 (F-03410): chant C-04100, 1 sur 1. https://tob.kan.bzh/chant-00118.html http://chrsouchon.free.fr/belegf.htm 127 Sonenn Julian Kadoudal - Complainte de Julien Cadoudal, M-00027, 1801 Arrestation de Julien Cadoudal, le 2 février 1801, âgé de 25 ans. Julien Cadoudal fut pris à Kerléano (Auray) sur dénonciation. Lors de son transfert pour Lorient, le 8, son escorte de 54 gendarmes fut attaquée et Julien Cadoudal tué en essayant de s’enfuir. (P. Monjarret, L. Herrieu (clocher Breton), Dihunamb, Le Diberder, Gillouard, FV;) https://tob.kan.bzh/chant-00027.html http://chrsouchon.free.fr/kadoudal.htm 128 Lezennoù nevez Napoleon - Les nouvelles lois de Napoléon, M-01394, 1804 Écoutez une chanson sur Napoléon. Il a fait de nouvelles lois pour transformer la vieille monnaie en argent neuf et que les gens soient plus légers pour se promener. Les premiers à être payés avec le nouvel argent furent les soldats. Autrefois, les taverniers n’avaient pas d’heure pour servir le pauvre ivrogne. Maintenant les gendarmes contrôlent l’heure de fermeture au lieu de courir après les malfaiteurs. Collecté par Yves Le Diberder en 1913 à Pont-Scorff (air emprunté par Gilliouard à une autre chanson): Ms 43-J-47, chant D 13-15, réf. D 50. https://tob.kan.bzh/chant-01394.html 129 Paotred Lanneur - Les hommes de Lanmeur C-01310, 1805 Triste séparation pour nous, Bretons ! Adieu plaisirs et joies, notre vie sera menacée par le feu et le fer ! Nous avions notre liberté jusqu’à ce jour du 15 octobre 1805… Des nations cruelles et jalouses nous font quitter notre canton mais c’est un honneur de servir l’empereur. Sur les 120 âgés de 20 ans du même canton, 22 conscrits ont été désignés. Consolez-vous, tendres parents, vos plaintes vont me briser le cœur. Nous devons vous abandonner alors que la vieillesse vous rend incapables de gagner votre vie. Priez Dieu que nous ayons le bonheur de revenir vous aider. Notre cœur se brise à quitter parents, amis et surtout bien-aimée. Saint Mélar, notre patron, secourez-nous quand nous serons dans les plus grands dangers. Reine de Kernitron, les larmes aux yeux, nous croyons vous faire notre dernière prière. Faites que finisse la guerre et servez-nous de rempart contre nos ennemis que nous puissions revenir vous louer le reste de notre vie. 11 oct 1805. https://fv.kan.bzh/chant-01310.html 130 Ar mouchouer kotoñs gwenn - Le mouchoir de coton blanc M-01073 , 1805 J’avais choisi une douce près de chez moi. Non qu’elle soit belle, mais elle me plaisait. – « Ma douce, vous n’êtes pas joyeuse comme vous êtes d’habitude. » – « J’ai entendu dire que tu partais à l’armée. » – « C’est la vérité. Redonne-moi mon mouchoir de coton car je vais servir la Nation. » – « Tu ne l’auras pas. Rien n’est changé entre nous. Accepte plutôt une de mes bagues, elle te rappellera nos promesses et moi je te serai fidèle. » – « Adieu, ma douce. Adieu pour sept ans. Je reprendrai courage en regardant la bague. » Collecté par l'abbé Le Dantec à Guénin (mélodie 1) et par l'abbé Le Moing, vicaire à Cléguer, pour l'abbé Cadic, PBP janvier 1913, Dastum N°121 p.357. https://tob.kan.bzh/chant-01073.html 131 Gwezenn al librentez e Pondi - L’arbre de la liberté à Pontivy, M-02954, 1805 "Tous se moquent de l’arbre de la liberté planté à Pontivy. Quel honneur d’avoir été sollicités pour être des électeurs ! Ceux qui ont placé leur argent à la caisse d’épargne l’ont perdu : on leur donne du papier. Philippe est parti avec la cagnotte. On doit crier maintenant 'Vive Napoléon!'" Collecteur Mathurin Buléon, 36 cahiers (1902-1929), pas de mélodie. https://fv.kan.bzh/chant-02954.html 132 k35 Ar goñskrived - Les conscrits M-00691 1806 Départ de conscrits de Plouigneau le 5 septembre 1806. Le texte noté par La Villemarqué reprend presque mot pour mot celui d'une gwerz largement diffusée sous forme de feuilles volantes, sous le titre breton de "Paotred Plouilho" et français de "Conscrits de Ploumilliau". Beaucoup de mots français ont été expurgés et remplacés par des équivalents bretons. Un couplet où s'exprime le ralliement de l'auteur à la cause impériale a également été éliminé. 22 strophes de 4 octosyllabes. La Villemarqué Carnet 2, p. 211 bis-213. https://tob.kan.bzh/chant-00691.html http://chrsouchon.free.fr/chants/conscrit.htm 133 Koñskri Branderion - Le conscrit de Branderion, M-00705, 1806 Le 5 septembre 1806, grande douleur à Branderion. Jeannic Le Fur de Kerguzerh et Le Goff de Kerhorno étaient pris pour servir. – « Viens me dire adieu, avant que tu ne sois de retour, je m’en serai allée de ce monde. » – « Je serai vaillant soldat. François Le Calvé, console le cœur de ma bien-aimée. » Le dimanche suivant, F. Le Calvé essaie de détourner Marie Scodan du souvenir de Jeannic Le Fur. – « Tais-toi, F. Le Calvé, tu n’es qu’un imposteur, Jeannic reviendra me trouver s’il ne meurt pas à la guerre. » Collecté par l'abbé Gahinet pour l'abbé Cadic, PBP avril 1913, Dastum N°124, p.363. https://tob.kan.bzh/chant-00705.html 134 Brav eo bezañ soudard - Les avantages du soldat, M-00709, 1806 Si je m’en vais à l’armée, je mènerai joyeuse vie sur les pavés de Vannes. – « Courage, soldats, ne désertez pas, au régiment vous serez habillés, culotte rouge et gilet bleu. Vous aurez un superbe fusil, dans chaque compagnie on tuera un bœuf gras, on vous donnera cuillère d’argent quand chez votre père vous n’avez que cuillère de bois. » Collecté par l'abbé Le Dantec, vicaire à Saint-Jean-Brévelay pour l'abbé Cadic, PBP mai 1913, Dastum N°125, p.365 https://tob.kan.bzh/chant-00709.html 135 Chanson paotred Plouillio - Chanson des gars de Ploumilliau, décembre 1806 Chant étudié par Daniel Giraudon. " Trois mois après le tirage au sort, plusieurs jeunes de Ploumilliau sont incorporés le 7 décembre 1806 dans le 60ème régiment de ligne, qui se compose essentiellement de recrues des Côtes-du-Nord. Leur régiment part pour l'Italie et participe à l'occupation de l'Illyrie, de l'Albanie et de la Dalmatie. Durant l'été 1807, on voit cette unité tenir garnison tour à tour à Curzola, Stagno, Raguse, Cattaro, Castel Nuovo... En cette fin d'année 1807, l'un des conscrits de Ploumilliau, Erwanig Jacob, victime de fièvres, succombe à l'hôpital civil de Padoue, loin du pays natal. Deux mois plus tard, Yannig Prat, à son tour, décède à l'hôpital militaire de Venise, frappé du même mal. Au printemps 1809, le 60ème de ligne s'illustre particulièrement en Italie du Nord, où il accumule les victoires. Puis il pousse jusqu'en Hongrie où il livre avec succès les batailles de Raab et de Wagram. Le 14 octobre de cette même année, Napoléon signe avec l'Autriche la paix de Vienne. Le 60ème est alors dirigé sur un nouveau théâtre d'opération, l'Espagne, que deux de ses bataillons gagnent à la fin de 1811. Ils participent entre autres au blocus de Figueras. C'est à l'hôpital militaire de cette dernière ville que meurt le troisième conscrit de Ploumilliau, Pierre-Marie Laveant, victime lui aussi de la fièvre, à 27 ans, le 30 mai 1812. Des quatre « Paotred Plouillio », un seul en réchappe, Guillaume Le Meleder : il participe à la prise de Terragone, au siège de Valence, et au passage du Douero. En 1814 son régiment repasse les Pyrénées et livre bataille contre Wellington et les Anglais à Toulouse. L'année suivante, il rentre au pays et reprend le métier de tailleur qu'il exerçait avant de partir à l'armée. Le 2 juin 1818, il épouse la fille d'un boulanger de Ploubezre, Marie Le Calvez. Le couple s'installe à Servel. De cette union naissent sept enfants. La septième naissance est fatale à Marie qui meurt avec son bébé le 21 août 1838. Guillaume lui survivra 17 ans et s'éteindra le 4 mars 1855 à l'âge de 69 ans " http://www.infobretagne.com/ploumilliau.htm 136 Me yay ganeoc'h d'an arme - J'irai avec vous à l'armée, M-01055, 1810 En l’année 1810, Vincente Le Cloarec était bien chagrinée de voir son doux Pierre partir servir Bonaparte. Les gendarmes de Grand-Champ la renvoient sur Vannes. – « Je suis venue pour un engagement, je n’en suis pas contente. » Pierre Le Corre fait ses adieux à Vincente. – « Si vous allez, Pierre, j’irai avec vous dans l’armée de Bonaparte. » – « L’armée n’est pas pour les jeunes filles. » Collecté par M. Divenah pour l'Abbé Cadic, PBP juillet 1913, Dastum N°127, p.369. https://tob.kan.bzh/chant-01055.html 137 k103 Paotred Lannuon - les conscrits de Lannion, 1813 Cette chanson a trait à l'une des dernières levées en masse qui suivirent la désastreuse campagne de Russie. Comme il est dit à la 8ème strophe, elle eut lieu en janvier 1813: Le 11 janvier un senatus-consulte décidait que 350 000 hommes seraient prélevés pour compenser les pertes énormes subies par la «Grande armée» dont les effectifs étaient passés de 450 000 à 40 000 hommes. La Villemarqué Carnet 2, p. 86-87. http://chrsouchon.free.fr/chants/paotlann.htm 138 Kanenn Alis. L'étudiant de 1814 M-00959, 1814 "Chantez jeunes filles, un temps viendra où vous pleurerez ! Comme vous, autrefois je chantais, je fréquentais une jeune fille belle comme l’argent, gaie comme une fleur. Je suis éloigné d’elle par douze liens de fer et ne fais que gémir. Comment oublier ? Où passer mon chagrin ?Je vais m’embarquer, peut-être ne reviendrai-je jamais. Il me faut vous quitter si je veux être sauvé. Pleurez mes yeux, versez des larmes ! Cette chanson fut composée par un écolier de Vannes sur une jeune fille aimée en 1814." C'est sans doute le refus de répondre à un appel pour les guerres napoléoniennes qui amène le jeune homme à préférer l’exil. Mais une autre chanson (M-00081: "Hirvoudoù Alis") nous le présente, seize ans plus tard, marié et père d’un fils, persécuté par les Libéraux. Cadic: PBP août-septembre 1927, Dastum p.562. https://tob.kan.bzh/chant-00959.html 139 Mari-Louiz eizh vloaz en arme gant he galant - Marie-Louise huit ans à l’armée avec son galant, M-01069, 1815 Dimanche, mon cœur se déchira en entendant le recteur lire l’ordre d’aller à l’armée. – « Ne sois pas contristée ma douce, il me faut partir ». – « Si tu es bon soldat, tu seras récompensé par le roi Bourbon ». Trois mois plus tard, il écrit. Marie-Louise se fait faire un habit de bourgeois, va voir le capitaine et demande à être engagée. Elle passe sept ans aux côtés de son ami sans qu’il le sache. Ce n’est qu’en arrivant avec lui à la maison qu’elle dévoile son identité. – « Bonjour, M. le recteur, nous sommes venus nous marier ». – « Je n’ai jamais vu marier deux garçons ». Marie-Louise le détrompe puis est présentée au roi. Jamais on avait vu une si belle fille jouant du sabre aussi bien que son capitaine. – « Tu m’as servi de cœur, tu auras une pension de 500 écus de rente ». Cadic: PBP mars 1929, Dastum pp.591-593. https://tob.kan.bzh/chant-01069.html 140 Bevet ar roue. Bro-C’hall dishual - Vive le roi. La France délivrée, M-02575, 1815 Comme le blé après la tempête, relevez la tête Français ! Napoléon est déchu grâce à la Russie et aux Anglais, envoyé dans une île. Qui peut imaginer les centaines de milliers d’hommes envoyés à la mort, le roi martyrisé, les prêtres chassés, Robespierre, Napoléon… ? Après 20 ans de malheurs, Dieu nous a redonné un roi, frère de Louis XVI. Vive le roi Louis XVIII ! -Version 1: Alexandre Lédan (Morlaix): Feuille volante F-01098, chant C-00400, Mélodie "Malgré toute ma tendresse". -Version 2: Gauchlet (Brest): Feuille volante F-00294, chant (1/2) C-00400, mélodie: "Que ne suis-je la fougère". https://tob.kan.bzh/chant-02575.html 141 Diwall d’ar c’heloù faos - Appel à se méfier des fausses nouvelles, M-02698, 1815 Français, amis de la paix, Louis XVIII est envoyé pour notre bonheur. Le gouvernement agit pour notre prospérité. Les mauvaises langues cherchent à répandre affliction et effroi. La République et Bonaparte ont perdu, leurs charmes sont détruits. Gens honnêtes, détrompez les naïfs. Pensez à la conscription, aux massacres… Maintenant la France est en paix. Défendez Louis et les Bourbons. Et vous, mauvaises gens, cachez-vous avec votre clique dans les bois ou au fond de l’Afrique ! Alexandre Lédan (Morlaix): Manuscrits, Guerziou, chansoniou, ha Rimou Brezoneg, vol 7, p. 348-351, titre "Chanson nevez Grêt dre Simon Le Coat" (1776-1839), commissaire de police à Morlaix, sur l'air de "Adieu Pontreo, va her natal". https://tob.kan.bzh/chant-02698.html |
142 Gwalloberioù Dispac’h Bro C’hall ha distro ar roue Loeiz XVIII - Les méfaits de la Révolution française et le retour du roi Louis XVIII, M-02701, 1815 Collecté par Alexandre Lédan (Morlaix): Manuscrit 980, Copies de « Gwerziou, chansonniou ha rimou », p. 305-309. Timbre "Adieu, Pontreo". https://tob.kan.bzh/chant-02701.html 143 Skolaerion Gwened - Les écoliers de Vannes, M-00031, 1815. PBP mars 1919 (pp. 422-425): Sur la bataille de Muzillac (débarquement d'armes), 9 juin 1815. Composé en vannetais (corrigé par l'Abbé Cadic) par La Villemarqué. +Texte d'Alexis François Rio en ligne « La petite chouannerie »... cf feuille volante C02720 Par les chemins pierreux, nos aïeux ont fait campagne, ventre creux et cœur joyeux. Vieux chouans vengeant les affronts. Comme eux les jeunes écoliers faisaient la guerre aux Bleus armés de bâtons. Description de leurs exploits à Sainte-Anne, Pontsal, Muzillac… Contre les canons des hordes étrangères et les Uhlans, Bretagne et Vendée sauront s’unir à nouveau pour faire revivre le vieux temps de chouans. https://tob.kan.bzh/chant-00031.html https://fv.kan.bzh/chant-02720.html http://chrsouchon.free.fr/chants/muzillac.htm 144 Emgannoù ar Chouaned . Combats de Chouans M-00030 , 1815 Grande et petite chouannerie. « La première fois qu’ils combattirent fut à Camors, près du grand hêtre. Toumelin contre Georges Cadoudal. Ensuite, ils combattirent à Landaul près du château de Kerbarh. Ils ont reculé jusqu’à Quiberon. On les conduisit au champ des martyrs. Un jeune Chouan réussit à se sauver malgré les balles. Puis ce fut la bataille du Pont-du-Loch. Les soldats se sont sauvés jusqu’à Vannes et réfugiés dans une église. Plus tard, ce fut à Sainte-Anne.Après à la Lande de l’Écurie, les Chouans avaient perdu et reculé jusqu’à Plumergat qui fut leur dernier combat. » Cadic p.418. https://tob.kan.bzh/chant-00030.html 145 Jojeb Kadoudal - Joseph Cadoudal M-00032, 1815 «Joseph Cadoudal disait aux gars d’Auray : – « Cachons-nous derrière le fossé ». Une bande de Bleus se leva du côté de la Chartreuse. – « Feu sur eux. Malédiction ». Quel beau spectacle de voir les Chouans à genoux remercier Dieu! Joseph Cadoudal, le frère de Georges, participa à la petite Chouannerie, commandant la légion d’Auray avec Rohu. Elle participa à tous les combats (Sainte-Anne, Redon, Muzillac, Lan-er-Hreu). Ici, il s’agit sans doute des combats de Sainte-Anne du fait de la conformité des informations : les fédérés, venus de Lorient, arrivaient bien de la direction de la Chartreuse. » Cadic PBP octobre 1919, Dastum N°150 p. 426. https://tob.kan.bzh/chant-00032.html http://chrsouchon.free.fr/chants/muzillac.htm 146 Marv an ao ar C'haer - La mort de M. Le Caer M-00020, 1815 «Le maire de Peumerit a été martyrisé à cause de sa querelle avec M. Du Rumain. Le maire disait : – « Je ferai vendre tes biens et tu perdras la vie ». M. du Rumain : – « Pour la nuit, je te ferai payer tes paroles ». Des amis de M. Du Rumain vont alors à le recherche du maire et obligent un domestique à les conduire vers lui. Une fois trouvé, ils l’attirent à l’écart. M. Du Rumain lui enfonce une baïonnette d côté gauche, puis ils l’entraînent avec eux, continuant à le poignarder. Enfin, ils l’achèvent d’un coup de baïonnette dans la tête et le mettent dans une barque qui échoue près de Toull ar Serpant. H. Corbes parle de cette affaire dans « les cours d’Assise des Côtes-du-Nord de 1811 à 1832 ». Cet épisode de la Petite Chouannerie eut lieu le 13 avril 1815. Le maire, M. Le Caer, était bien sûr un Bleu. Sur les 82 participants à ce meurtre, 17 furent envoyés devant la Cour spéciale des Côtes-du-Nord pour complot et attentat contre la sûreté de l’État (dont cinq d’entre eux pour meurtre). La bataille de Waterloo et le retour des Bourbons libéra les inculpés sauf les cinq accusés de meurtre. Deux furent acquittés, les trois autres condamnés à mort par contumace en 1819 (MM. Du Rumain père et fils et Y.L. Taupin). Ces derniers furent finalement acquittés en 1821 par un jury dont le chef était un ancien chouan. Yves de Bellaing, s’appuyant sur les archives de la guerre, donne une information moins accusatrice que celle fournie par la chanson : des insurgés avaient demandé à M. Du Rumain de se mettre à leur tête pour un coup de main sur Lannion. Quelques uns d’entre eux se rendirent chez le maire et l’assassinèrent. Ces archives ne disent pas de manière explicite que M. Du Rumain participait au crime. » Quellien. https://tob.kan.bzh/docs/Malrieu-Catalogue/Malrieu-00001-00100/Malrieu-00020 147 Chanson nevez - Chanson nouvelle (Lédan), M-02609, 1815 Outre la composition, de La Villemarqué la Petite Chouannerie de 1815 a inspiré trois autres chants: "Les écoliers de Vannes" et "Joseph Cadoudal" mentionnés ci-dessus, ainsi qu'une "chanson nouvelle" qui figure aux pages 25-29 du volume 4 des manuscrits d'Alexandre Lédan, imprimeur morlaisien. La richesse des détails factuels fournis par "Chanson nevez" contraste avec le lyrisme de poème de La Villemarqué. http://chrsouchon.free.fr/chants/muzillac.htm (3ème volet à cliquer) https://tob.kan.bzh/chant-02609.html 148 Olier an Toquin - Olivier Le Toquin, M-02748, 1815-1848 Le Tocquin est un renégat sans honte. Maire de Guénin sous Napoléon, il chassa de la paroisse l’abbé Calvé et le curé Guillermo. Quand Louis XVII revint sur le trône, il prêta serment. Note : L’abbé Calvé, prêtre réfractaire, resta à Guénin pendant la Révolution. Il écrivit ses mémoires. Le Toquin fut plusieurs fois maire de Guénin, quels que soient les régimes, y compris jusque sous Louis-Philippe. En ces périodes d’instabilité politique, la souplesse d’échine était une qualité primordiale pour les édiles. Collecté par Augustin Guillevic -à Guénin en 1846 (avec mélodie+2 variantes): Carnet de collecte p. 18-19, -puis à Pontivy avant 1899: carnet p.18 [2]. https://tob.kan.bzh/chant-02748.html 149 Ginivelezh Herri, dug a Vourdel, mab d’an dug a Verri, ganet e Pariz (29-9-1820), Naissance d’Henri, duc de Bordeaux, fils du duc de Berry (29-9-1820), C-00804, 1820 La France avait frémi lors du mariage du duc de Berry dans l’espoir que le sang bourbon d’Henri IV se perpétue. Vint d’abord une fille. Puis un meurtrier poignarda le duc qui dans son dernier souffle évoque un possible héritier. Après tant d’angoisse, sa femme pourra-t-elle conduire son fruit à terme? En songe, la princesse voit saint Louis, un enfant sur les bras… Dieu soit loué, un fils est né ! Quelle joie dans Paris en entendant le canon annonçant la naissance du duc de Bordeaux. Et vous gens impies, voici l’enfant qui saura vous mater. Composé par le maire de la commune de Saint-Urbain (Lannurvan), de Goesbriand: 23 couplets de 8/7 vers alternés. Feuille volante: F-00625 - unique chant de l’imprimé. Pas de mélodie. - https://tob.kan.bzh/chant-00804.html 150 A-enep al « Libéraux » - Contre les Libéraux, M-00089, 1824-1830 Les gardes nationaux de Locminé sont les ennemis de Charles X. Gare aux filles, aux œufs et à la viande des charniers. Grandchamp a refusé de prêter serment. Les seuls deux ou trois qui l’ait fait n’étaient pas du pays. Et on a dû mettre en place un assermenté de Locminé. A Baud, tous sont assermentés sauf le vicaire, le recteur, Maubert et Obet. Les Libéraux les plus acharnés sont M. Breton de Baud et Gaguillon, le juge du pays. Les gars de Baud seraient parfaits s’ils n’étaient "citoyens". Cadic. PBP novembre 1922, Dastum N° 168 pp. 484-485 (pas de mélodie) https://tob.kan.bzh/chant-00089.html 151 Ar flatrer - Le dénonciateur, M-00073, 1824-1830 Gens de Rumengol, vous n’êtes pas fermes envers Charles X. Prenego est arrivé chez vous, c’est un dénonciateur de Chouans. – « Bonne nuit, maître brigadier... Allez jusqu’à Kerpolikan, vous y trouverez un épervier échappé... » – « Ouvrez-moi la porte, il y a chez vous un déserteur ». Selon Méliau Le Cam, Prenigo venait de Baud, bourg acquis à la Révolution et était venu à Remungol y exercer le métier de marchand de chèvres, fonction qui lui permettait de circuler d’un village à l’autre et donc de recueillir de multiples informations. Cadic. PBP avril 1922, Dastum N° 164 p. 471 https://tob.kan.bzh/chant-00073.html 152 Klemmgan Henri V - La complainte de Henri V, M-02024, 1830 Exilé de son pays, Henri V gémit nuit et jour semblable à Jérémie. Il s’interroge sur les raisons de son rejet, demande qu’on lui rende sa mère, appelle la consolation d’une tourterelle et demande au rossignol de répéter aux Français qu’il les aime et est prêt à donner sa vie pour eux (après 1830). Voir aussi chant M-00088 (avec mélodie) Cadic. PBP octobre 1920, Dastum N° 155 p. 439 https://tob.kan.bzh/chant-02024.html 153 Henri V a zistroio - Henri V reviendra, M-00088, 1830-1848 Combien désolante cette époque de trouble et de misère maintenant que nous avons perdu les Bourbons. Peste et famine ne sont rien à côté de la perte de la Loi. Louis-Philippe a enlevé la religion des emblèmes de la nation. Les soldats, comme des loups enragés, se moquent de Dieu. Ils sèment chez nous le mécontentement de peur de manquer les Chouans. Prenez garde à leurs paroles, sinon vous deviendrez huguenots comme eux! Tenons tous bons pour rester chrétiens. Prions Dieu de nous donner Henri, nous connaîtrons encore la prospérité. [Remarque de F. Cadic] : Chant extrait des papiers de l’abbé Cadio et dont il est sans doute l’auteur. Ce chant a du être composé au milieu du règne de Louis-Philippe alors que les gendarmes et soldats se livraient à de véritables dragonnades. Voir aussi chant M-02024 Cadic: PBP février 1922, Dastum: N°162 p.464 https://tob.kan.bzh/chant-00088.html 154 Ar beleg berzet - Le prêtre proscrit , M-00099, 1832 "Gens de Moréac, écoutez votre vicaire qui a, pour être fidèle, perdu la liberté. Quand je vous ai laissés, votre peine fut immense, votre pensée reste avec moi. Évitez les soldats de la Nation et faites attention à vos propos en ces temps où pullulent les espions. Ils veulent détruire la foi, renverser les croix, interdire l’entrée des églises. Méprisons leurs lois, n’obéissons qu’à Dieu. Souffrons plutôt que de plier." Composé en 1832 par l’abbé Cadio, vicaire de Moréac, persécuté 25 mois pour sa fidélité au roi légitime (Charles X et Henri V). Au lendemain du coup d’Etat de 1830, il incita à la désobéissance et les rebelles trouvaient souvent asile chez lui. C’est en essayant d’aller chez lui que Guillemot fut attrapé. L’abbé Cadio partagea la vie des réfractaires en 1832 et 1833, courant leurs risques et leurs dangers. Puis il devint recteur de Stival se faisant alors le soutien et l’avocat des Réfractaires. Il mourut 4 ou 5 ans avant la guerre de 1870. Même mélodie que l'"Epouse du Croisé" du Barzhaz Breiz Cadic: PBP février 1921, Dastum N°156 p.442. https://tob.kan.bzh/chant-00099.html 155 Merc’hed ar Bregero - Les filles du Brégéro, M-00066, 1830-1848 Les filles de Bregero sont gardées en prison. Au pardon du Maneguen, le brigadier du Moustoir (Deramon) a perdu la vie. – « Dites-nous, jeunes filles, qui vous conduisait ce jour-là? » – « Nous ne les connaissons pas. Nous les avons pris pour des contrebandiers. Nous ne sommes pas peinées d’être en prison ». On a mené les jeunes filles à Nantes. Elles ne seront pas libres avant d’avoir dénoncé. Les filles de Bregero défendent leur roi et les déserteurs. – « Venez nous voir souvent car nous ne sommes pas en prison pour de mauvaises actions. Nous sommes plus fidèles à la loi que beaucoup de garçons ». Des jeunes gens, de retour du pardon du Maneguen, s’étaient arrêtés au Bregero dans l’après-midi. Il y avait Perrine Corignan (23 ans), la fille de la maison, Marie Cadoret, la servante (19 ans), et deux enfants. Deramon arrive, échauffé par la boisson, et met en joue les convives. Rixe. Fuite de Perrine et Marie. Mises en prison à Pontivy, interrogées les 16 et 29 juillet et 13 août, malgré les questions pressantes, elles ne livrent aucune information. Perrine Corignan mourut en 1847. Marie Cadoret épousa un tailleur nommé Maugan, du Bâtiment (Rumengol). Les deux Dagorne (Jean Dagorne était fiancé avec Perrine) revinrent après la chute de Louis-Philippe. Soupçonnés d’avoir participé à cette affaire, ils furent arrêtés en août 1848, emprisonnés puis amnistiés. Cadic. PBP juin-juillet 1922, Dastum N° 163 pp. 473-477 https://tob.kan.bzh/chant-00066.html 156 k97 Ton ar gwirioù, 1830-1848 Ce chant satirique qui recommande d'utiliser en guise d'allume-pipe un formulaire fiscal s'en prend aux taxes sur le sel et le tabac en vigueur sous la monarchie de Juillet. La Villemarqué, Carnet 2, pp. 71-74. http://chrsouchon.free.fr/chants/tabac.htm 157 Chouaned Kolpo. Les Chouans de Colpo. M-00024. 1830-1848 « Jean Le Gouellec a été égorgé dans le bois de Colpo par les gendarmes et jeté dans l’étang de Hencoët. Pierre du Pont Tuhel a été attrapé et envoyé aux galères. Il a été dénoncé par Jean Le Devedec.– « Ne pleurez pas ! Nous délivrerons Pierre quand il passera sur la route de Vannes ». Mais les Chouans ne l’ont pas vu, car il était dans une voiture fermée. Jean Le Devedec et sa servante pleureront et seront pendus pour avoir dénoncé. » Difficile de dire s’il s’agit d’un épisode de la Chouannerie ou de la lutte des réfractaires avec les gendarmes de Louis-Philippe, après 1830). Collecté par M. Divenah pour l'abbé Cadic, PBP avril 1912, Dastum N°114 p.343. https://tob.kan.bzh/chant-00024.html 158 Hirvoudoù Alis en toull-bac’h - Les lamentations d’Alis en prison , M-00081, 1830-1848 Sur Alis, en prison à Pontivy. Une bande de traîtres de mon village cherche à me vendre. Grâce à deux lettres envoyées à Pontivy, je fus arrêté à Locminé, envoyé en prison, insulté. Le 5ème jour, envoyé au juge de Pontivy pour être interrogé. On lui demande de dénoncer le chef des chouans et les détails du complot. Alis dit son innocence. Devant ce refus, le juge lui annonce qu’il ira à Vannes en Cour d’assises. – « Je vous prie, mes amis, donnez-moi une marque de sympathie ». [Remarque de l’abbé Cadic] : Selon la tradition, Alis était de Remungol. L’affaire se passe au temps de Louis-Philippe. Les réfractaires, obligés de se cacher pour éviter les gendarmes, subissent les délations devenues monnaie courante. (entre 1830 et 1848). Voir aussi M-00959 (avec mélodie) Cadic: PBP juin-juillet 1920 , Dastum N°154 p.236. https://tob.kan.bzh/chant-00081.html 159 Paotr ar c’harzh , Le conscrit réfractaire , M-00704, 1830-1848. "L’ordre du roi est arrivé de tirer au sort. « Qui consolera celui qui tombera ? » Non, Louis Philippe, moi je ne servirai pas, je deviendrai gars du fossé pour attendre que reviennent les Bourbons". [Remarque de F. Cadic] : Chanson significative de l’état d’esprit au lendemain de la Révolution de 1830. Il fallut la Révolution de 1848 qui mit à peu près fin à la désertion. Pas de mélodie. Cadic, PBP mai 1920, Dastum p.434. https://tob.kan.bzh/chant-00704.html 160 Kañvoù an dizertour, La complainte du réfractaire, M-00082, 1830-1848. "Nous ne voyons qu’angoisse et tristesse, quand sera le moment où nous serons tranquilles dans le royaume ? Quelle douleur dans la ferme dénoncée, avec les gendarmes de la cave au grenier. Un maudit dénonciateur ajoute à nos peines qui vend un déserteur pour un écu ou deux. En perdant les Bourbons, nous avons perdu le bonheur, l’honneur et la liberté. Il n’est plus de société, nous sommes tous en danger, il n’y a plus que des hommes sans conscience. La génération de 1830, élevée par les combattants de la grande Chouannerie, refusait un service militaire qui les éloignait sept ans de chez eux, d’autant qu’aucune guerre ne réclamait un tel engagement." Note: De désertions en persécutions, réfractaires et gendarmes s’opposaient, les premiers soutenus par des familles et des fermes dévouées, les seconds renseignés par des délateurs avides de quelques écus.(entre 1830 et 1848). Cadic:PBP avril 1920, Dastum N°152 p. 431. https://tob.kan.bzh/chant-00082.html 161 A-enep Loeiz-Fulup - Contre Louis-Philippe, M-00087, 1830-1848 "Louis-Philippe, roi citoyen, tu as volé ton trône à coups de pierres! La Fayette, père des Libéraux, tu as chassé le roi qui rendait la France heureuse. Cependant vous aviez promis la prospérité et garanti par la charte que nous ne serions pas déçus." Ce chant aurait été composé par Jacques Coinec, mendiant aveugle de Séniel en Noyal-Pontivy, qui s’accompagnait d’un violon pour interpréter ses chants. (entre 1830 et 1848). Cadic: PbP février 1920, Dastum N° 151 p. 428 https://tob.kan.bzh/chant-00087.html 162 Marv al letanant - La mort du lieutenant, M-00070, 1830-1848 À Melrand, ils ont tué leur lieutenant qui revenait du pardon de la Joie. Trois réfractaires le suivaient. Le plus jeune lui dit : – « C’est maintenant que vous perdrez la vie. » – « Frappons à la tête, frappons au cœur. » À trente pas de la croix de Kenentuec, ils l’ont jeté dans le fossé. Ses amis l’ont retrouvé en suivant la trace du sang. À Kenentuec, ils ont interrogé le berger. Celui-ci avait entendu le coup de feu, mais rien vu. Et malgré les promesses de récompense, il ne donna aucune autre information. Note historique [de F. Cadic] : "Le lieutenant Ventini était, dit-on, un corse habitué à la guerre de maquis et qui assurait la répression avec ardeur et dureté. Ayant appris son voyage au pardon de Notre-Dame de la Joie à Pontivy, Le Dévéhat et deux amis résolurent de l’attaquer. Après s’être arrêté boire une tasse de lait au village de Kersulan en Bieuzy, il fut rejoint à côté de la croix de Kenentuec. Il fut porté par ses amis à Kenentuec et déposé sur une large pierre à côté de la maison Pérès. Menaces ni promesses ne permirent de trouver la moindre piste. Pour ses obsèques à Pontivy, l’abbé Guillam, vicaire de l’époque, ne signale que deux témoins. Cadic: PBP mars 1921, Dastum N°157, p. 445 Voir M-00070: "Marv al letanant", M-00071: "En Devehat hag ar jandarmed", M-00072: "Jiboeserion maleürus" et M-00083: "Mab ar c’hloc’her a Velran hag an tennaj". https://tob.kan.bzh/chant-00070.html 163 Mab ar c’hloc’her a Vêlrant hag an tennaj - Le fils du sonneur de cloches de Melrand et le tirage au sort, M-00083, 1830-1848 Le fils du sonneur de cloches de Melrand (Isidore Le Dévéhat), un beau gars vaillant et gai. Ses cheveux blonds frisés sur les épaules n’ont jamais été coupés. Mais cette année, il faut qu’il devienne soldat. Le recteur de Melrand l’a nommé au prône. – « Si je reviens à Melrand, son sang ou le mien coulera. Et s’il est mort et enterré, j’irai au cimetière, je le saluerai et de mon épée, je le transpercerai. » Cadic: PBP juin-juillet 1921, Dastum N°159 p.452 Voir M-00070: "Marv al letanant", M-00071: "En Devehat hag ar jandarmed", M-00072: "Jiboeserion maleürus" et M-00083: "Mab ar c’hloc’her a Velran hag an tennaj". https://tob.kan.bzh/chant-00083.html 164 k160 En Devehat hag ar jandarmed - Le Dévehat et les gendarmes, M-00071, 1830-1848 Au sujet de Le Dévéhat, le déserteur fils du sonneur de cloches de Melrand. À Bieuzy, il (Isidore Le Dévéhat) rentre dans l’auberge où, à sa surprise, se trouvaient des gendarmes. Sans hésiter, il commande bien haut à l’aubergiste 30 chopines de cidre pour ses amis qui arrivent… soi-disant ! À cette annonce, les gendarmes effrayés préfèrent s’enfuir. De là, il va à Guerveur-Guern d’où il s’échappe sous le nez de la garnison de Pontivy. Mais, ayant été touché d’un coup de fusil, il va se réfugier à Quelven. Puis à Pontivy, il s’offre le luxe d’aller trouver Lavias, le capitaine des gendarmes, sous prétexte de lui dévoiler le refuge du fils du sonneur. Après s’être fait régaler d’un bon repas, il se sauve en se moquant des gendarmes. Mais du côté de Saint-Brieuc, un jeune chasseur l’a trahi et l’attrape en l’enfermant dans une auberge. – « Maintenant, il vous faudra aller aux galères. » La Villemarqué: carnet 2, p. 108 Cadic: PBP octobre et décembre 1921, Dastum N°160 et N°161 pp. 455 et 159 (4 mélodies!) Voir M-00070: "Marv al letanant", M-00071: "En Devehat hag ar jandarmed", M-00072: "Jiboeserion maleürus" et M-00083: "Mab ar c’hloc’her a Velran hag an tennaj". https://tob.kan.bzh/chant-00071.html http://chrsouchon.free.fr/chants/divead.htm 165 Jiboeserion maleürus - Chasseurs malchanceux , M-00072, 1830-1848 Quand vous allez chasser, ne tuez pas de moutons au lieu de lièvres! A Bieuzy, le mouton de Marec a été tué. Ils l’ont fricassé et bu dix-huit bouteilles. Isidore de Melrand les a dénoncés, Faucheux de Grandchamp les a défendus. Remarque: François Cadic voit ici un chant mutilé relatant la fin de l’époque des Réfractaires pendant laquelle les bandes s’étaient disloquées et n’étaient plus guère composées que de paresseux vivant de rapines, dégoûtant leurs propres partisans, ce qui expliquerait la position d’Isidore de Melrand. Voir M-00070: "Marv al letanant", M-00071: "En Devehat hag ar jandarmed", M-00072: "Jiboeserion maleürus" et M-00083: "Mab ar c’hloc’her a Velran hag an tennaj". Cadic:PBP décembre 1923, Dastum: N°178 pp. 506-507. https://tob.kan.bzh/chant-00072.html 166 An den yaouank diskleriet - Le jeune homme dénoncé, M-00075, 1830-1848 Sur un homme parti en prison. Les dénonciateurs sont allés au bourg de Languidic parler aux gendarmes. A Guerzelin, ils demandent le meunier. – « Nous cherchons un jeune homme déserteur que vous avez pris pour moudre ». Fouille. Ils trouvent le jeune homme qui se fait passer pour un valet au service du meunier depuis longtemps. Départ des gendarmes. Quand ils apprennent leur méprise, ils retournent au moulin et s’emparent du jeune homme. Il se sauve, mais il est blessé par un coup de fusil. Il est condamné à quinze ans de prison et le meunier doit payer une amende. – « Allez à Guerzelin avec votre sac, le meunier est en prison, mais il ne changera jamais de cœur ». Cadic:PBP janvier 1923, Dastum: N°170 p. 488-490. (pas de mélodie) https://tob.kan.bzh/chant-00075.html 167 Jandarmed ar Vatimant - Les gendarmes du Bâtiment M-00074, 1830-1848 Les gendarmes du Bâtiment ne sont que méchanceté. En particulier le brigadier qui recherche Joseph Le Gouriadec. Il l’ont pris à Remungol, conduit au Bâtiment puis à Pontivy. Le procureur se moque d’eux qui n’osent conduire un homme sans lui mettre les menottes. Le maire de Remungol en colère fait délivrer Le Gouriadec et on s’est moqué des gendarmes. [Note historique de F. Cadic] : Le préfet Lorois avait installé une garnison à Remungol, paroisse montrant une opposition très forte à la Monarchie de juillet. Elle y demeura jusqu’au début du second Empire, au village du Bâtiment. Notes: -Le Gouriadec, fermier de la famille noble du pays, les Lambilly. -Composition de Alis, secrétaire de mairie de Remungol? Cadic:PBP décembre 1922, Dastum: N°169 p. 486 (pas de mélodie). https://tob.kan.bzh/chant-00074.html 168 Mandard toullbac’het - L’arrestation de Mandard, M-00080 , 1831-1840 Sur trois déserteurs, deux s’étaient échappés. Mon ami Mandard a été attrapé et envoyé en prison. Poursuivi dans les bois de Colpo par une brigade de gendarmes, puis dans les landes de Bignan, je l’ai vu traverser Meucon entouré de gendarmes. Un ami, venu le consoler, lui assure qu’il le défendra en Cour d’assises. Mandard est envoyé en prison à Rennes et condamné à 101 ans. L’ami Mandard, c’est votre cousine germaine qui vous a dénoncé. Mandart fut défendu devant un jury hostile par M. Jourdan, du barreau de Vannes. Accusé du meurtre de Giraudoux à Grandchamp le 12 juin 1831, Mandart put apporter tous les témoignages voulus montrant les erreurs de l’accusation. Même constatation pour un autre grief : l’assassinat de l’ex-gendarme Coisne au Tripont en Bignan. Malgré une accumulation de témoignages favorables à Mandart, le jury vote la mort. Le procès alla devant le jury de Rennes où Mandart est défendu par M. Guillemeteau et M. de Belleval. Il évita l’échafaud, mais la peine de 101 ans de prison causa malgré tout la stupeur, y compris pour le frère de Giraudoux qui délivra deux certificats à Mandart, le considérant comme une victime politique. Mandart alla au bagne de Brest. Une pétition circula en sa faveur, signée de 26 députés. Le 2 mai 1840, les condamnés politiques de l’Ouest jugés avant 1837 eurent des adoucissements de peines. Enfin il obtint la liberté et s’installa à Saint-Jean-Brévelay, sous surveillance, ne retrouvant sa liberté complète qu’à la chute de l’Empire. Mandart décéda le 12 octobre 1880 à 76 ans. Cadic: PBP avril 1921. Dastum p.448 https://tob.kan.bzh/chant-00080.html 169 Rene ar Gwenneg - René Le Guennec, M-00067 , 1840 René Le Guennec de Mendon fait courir les gendarmes d’Auray à sa suite. Remarqué au pont du Granic, poursuivi jusqu’à Landaul, attrapé et menotté, il est envoyé en prison à Vannes. Il passe d’abord une nuit en prison à Auray. – « Courage, René, dans le fossé il y a des camarades.» Les gendarmes effrayés laissent René Gwenneg partir. René Gwenneg était un déserteur fameux, insaisissable. Ainsi le 8 septembre 1840, au pardon de Sainte Hélène, dénoncé, il avait mystifié les gendarmes en jouant paisiblement aux boules alors que ceux-ci cherchaient un fugitif. Pour ce qui regarde la chanson: arrêté à Landaul, il fut délivré par ses amis sur le chemin de Vannes, à Pontsal; puis délivré de ses menottes au moulin voisin de Kervilio. Il décéda le 29 mars 1866 à Kerviteau (Brech) âgé de 54 ans, enterré à Mendon. Cadic: PBP mars 1922. Dastum N° 163 pp. 467-470 https://tob.kan.bzh/chant-00067.html 170 Marv kure ar Manegwenn - La mort du vicaire du Mané Guen , M-00137 , 1847 Sur les jeunes gens de Baud qui ont tiré au sort et sorti un billet noir. Ils décident de lever un drapeau blanc qu’ils accrocheront à un hêtre sur le Maneguen. – « Allez vite le descendre, je donnerai un écu à chacun ». – « Monsieur le vicaire, gardez votre écu, nous n’irons pas l’enlever ». Le vicaire grimpe lui-même, sans savoir qu’une branche a été sciée. Il tombe. Visage écorché, côtes dérangées, le rebouteux ne peut le guérir et il trépasse. Remarque de F. Cadic: De jeunes conscrits de Baud, mécontents de partir pour 7 ans à l’armée, mettent un drapeau blanc sur le Manéguen, là où les réfractaires avaient l’habitude de le faire. L’abbé Louis Rieux, vicaire résidant au Maneguen, fit les frais de la mauvaise plaisanterie conçue à l’intention des gendarmes. Le 12 février 1847, on l’enterrait au cimetière de Guénin. La réprobation fut générale devant cet acte et il n’y eut plus de drapeaux blancs au Manéguen. Les derniers réfractaires disparaissaient. Cadic: PBP août-septembre 1922. Dastum N° 166 pp. 478-480 https://tob.kan.bzh/chant-00137.html 171 A-enep Republik 1848 - Contre la république de 1848 , M-00090 , 1848 Je vais vous parler d’une belle affaire. La République est arrivée. Quand je me lève, je n’entends crier que "Vive la Liberté!" Quel grand honneur pour nous, pauvres et paysans d’être électeurs! Les "messieurs publics" se mirent en colère en voyant mon bulletin du côté de la noblesse, et en sortant du bureau de vote, je fus forcé de crier « Vive la Liberté!». Philippe est parti, si vous regrettez votre argent, courez vite après lui! Je crois que nos impôts seront doublés. Paysans, on va vous pressurer. Aux armes, citoyens ! Nous remporterons la victoire sur les républicains... - Cadic:PBP février 1923, Dastum: N°171 pp. 491-492. (pas de mélodie) https://tob.kan.bzh/chant-00090.html 172 Ur vaouez yaouank he doa lavaret din - Une jeune femme m’avait dit, M-00407, 1831-1848 Une jeune femme m’avait dit d’aller dormir avec elle. Arrivé à sa porte, elle dormait. – « Qui frappe si tard dans la nuit ? » – « Votre bien-aimé si vous voulez ouvrir. » – « À cette heure-ci ne se promènent que voleurs, Chouans et déserteurs. » https://tob.kan.bzh/chant-00407.html http://chrsouchon.free.fr/chants/karantez.htm 173 Ar marc’hadour hag e vab lazhet - Le marchand et son fils tués par l’aubergiste, M-00221, 1831-1848 Jean de Kerguero a un fils qui sera bientôt marchand et va aux foires avec son père. À la foire de Nostang, ils ont vendu bœufs et juments et gagnés 400 écus. Ils vont à l’auberge pour passer la nuit, mais l’hôtesse leur fait des propositions malhonnêtes. – « Allons, mon fils, à la maison, votre mère est malade. » Devant ce départ précipité, l’hôtesse ordonne à son fils de les tuer sur la lande. Le père et le fils avaient un petit chien qui retourna à la maison alerter la maîtresse. Après trois jours, au milieu de la place de Vannes, les aubergistes étaient pendus. Dans une version de Pont-Scorff : le marchand Jean de Kerguero = Jobig Alan, à la foire de Kernascléden, tués à Lann Digrad par une bande de chouans. Mais on sait qu’à la fin de la Chouannerie, le terme était devenu péjoratif et signifiait « bandits ». https://tob.kan.bzh/chant-00221.html 174 Ar Chouaned diwezhañ - Les derniers Chouans, M-00034, 1830-1863. Ce chant marque la fin de la Chouannerie et, finalement, sous Louis-Philippe (1830), la fin de la période des réfractaires discrédités dans l’esprit des gens par leurs excès et leurs brigandages. Ce chant se trouve 3 fois dans la PBP de l'abbé Cadic: - février 1918, Dastum N°146 p. 416: 2 vers seulement (sans mélodie): "O la sur Henri Pemp, O la sur ni zalho Ni vario rah kentoh eraug veit ma vanko" "Oh, oui sûr, Henri V, Oh oui sûr, nous tiendrons Plutôt que de faillir, sache-le, nous mourrons!" - mars 1918, Dastum N°147, p.417: poème de 12 vers (sans mélodie): "Cheleuet, men breudeur O, ha me kamaraded, Na trister a vicher O, e-neus-ni kemeret.." "Camarades, mes frères, quel bien triste métier Avons-nous bien pu faire dans un proche passé!" - mars 1923, Dastum N°172, pp.493-494, 14 vers (les 2 poèmes précédents dans l'ordre 2,1, avec mélodie "Complainte des chouans": texte fourni par l'abbé Mathurin Le Moing de Noyal-Pontivy). https://tob.kan.bzh/chant-00034.html http://chrsouchon.free.fr/chants/marcchou.htm, 2ème partie 175 Emsavadeg merc’hed e Pondi - Révolte de femmes à Pontivy , 1 M-00108, 1863 Je suis un pauvre homme qui cherche son pain. – « Si vous allez à Pontivy, sûrement vous serez tué. » Arrivé à une lieue de Pontivy, deux jeunes gens me dirent : – « N’allez pas à Pontivy, il s’y est levé une grande révolte de femmes. » Au Martray, je les vis faire le diable, le maire couvert de beurre, d’œufs, la ceinture déchirée. Le gendarme en a mené deux à la prison et voici les soldats. – « Que voulez-vous faire à nos femmes ? Elles tentent de défendre leurs frères. Gendarmes, restez donc sur les routes à ramasser le crottin. » Je vous trouve sots, paysans, de travailler toute la semaine pour envoyer votre argent à Pontivy le lundi. Note : [de F. Cadic] : À la suite de la Chouannerie, puis des révoltes de réfractaires, Pontivy s’est longtemps trouvé en butte avec les populations paysannes légitimistes des alentours, particulièrement sous Napoléon III et jusque sous la 3e République. D’où des scènes de jacquerie. Au début du règne de Napoléon III, le maire était M. Ysop. Sa décision d’augmenter les taxes sur les produits vendus au marché déclencha cette révolte. Ce chant a été composé par Jacques Coinec, l’aveugle légitimiste de Séniel. En 1833, une autre révolte de femmes, pour les mêmes raisons, faillit valoir à l’adjoint de goûter l’eau du Blavet. Cadic:PBP juin-juillet 1923, Dastum: N°174 pp. 496-499. https://tob.kan.bzh/chant-00108.html 176 Gouel ar Republik - La fête de la République, C-00679, 1880 En 1789, le 14 juillet, dans une fièvre de destruction, les amis de la République déclarent qu’il n’y aura ni paix ni liberté tant qu’un roi régnera. Ils s’en prennent à la Bastille, gardée par des soldats âgés. Et sur les 114 soldats, 80 n’y étaient que logés en remerciement de leurs services et sans armes. Dans ce château, il n’y avait que 7 prisonniers : 4 pour crimes, 2 fous, et un vaurien. Le capitaine refuse d’ouvrir aux assaillants puis, en échange de leur promesse de ne tuer personne, il accepte d’ouvrir les portes. Mais sitôt dans la place, la promesse est oubliée et les soldats tués. Et maintenant, il faudrait mettre des drapeaux aux mairies et faire sonner les cloches pour honorer ces meurtriers ! Quel bien peut-on tirer d’une telle fête, alors que vous êtes devenus chômeurs et plus pauvres qu’avant? Cela fait bien rire les républicains de faire la fête aux frais des chrétiens. Le 14 juillet, restons chez nous et gardons notre foi et notre honneur! (Bien qu'il n'ait pas été chouan, Georges Brassens écrivait: "Le jour du 14 juillet, je reste dans mon lit douillet..." 41 strophes de 4 vers de 13 pieds. Sur l'air de "Gwerz ann otro Lay" ou celui de "Kelven". Feuille volante: F-00528 - unique chant de l’imprimé. https://tob.kan.bzh/chant-00679.html 177 k132 Lu katolik e Kergrist - L'armée catholique à Kergrist, 1795? Ce chant fait penser, par son sujet éminemment religieux et par son allure générale, à la "Marche des Chouans" (k109) qu'on attribuerait volontiers à l'ancien séminariste Guillaume Le Guern de Kerbleizec. Il pourrait avoir trait à l'envoi d'un détachement de soldats chouans du secteur de Kergrist-Moëlou - Rostrenen- St Houarno (Haute-Cornouaille) à Saint-Brieuc en 1795, en renfort de l'Armée Royale et Catholique, si du moins on interprète bien la date surchargée en "1592" incrite en bas de la page 189. La Villemarqué Carnet 2, p. 188-190. http://chrsouchon.free.fr/chants/catholiq.htm 178 Votadeg bro Gwengamp - Élections au pays de Guingamp, C-01963, 1900? Samedi, à Guingamp, un papier rouge appelait à voter pour M. Riou parce qu’il est du pays et parle un bon breton. Il y a de quoi rire ! Qu’il parle français ou breton, à la Chambre, il sera muet. Le comte de Tréveneuc ne sait pas notre langue mais il ne nous a jamais fait honte. Il ne faut pas envoyer à la Chambre, un mauvais chrétien ou mauvais Breton comme le maire de Guingamp. Il envoie ses filles à l’école des sœurs car on y étudie bien et qu’on y est bien éduqué. Il trouve cela bon pour lui mais pas pour les autres. Regardez le journal dimanche et vous verrez si je suis menteur! Signé "Ur Breizhad yaouank". Feuille volante : F-01624 - unique chant de l’imprimé. Sur l'air d' "An hini gozh". https://tob.kan.bzh/chant-01963.html 179 Lizher nevez Hon Tad Santel ar Pab - Nouvelle lettre de Notre saint Père le pape, C-04578, 1902-1906? Prose. Son amour pour les chrétiens de France, les difficultés du fait des combats faits à la religion, rester unis face aux tentatives de désunion, réponse aux ennemis de l’Église, débat au sujet des biens de l’Église, condamnation des nouvelles lois. Feuille volante: F-03732 - unique chant de l’imprimé. https://tob.kan.bzh/chant-04578.html 180 Doue da virviken - Dieu à jamais, C-01958, 1902-1906? Bretons, la guerre se durcit contre notre religion, regroupons-nous. Plutôt mourir que perdre notre foi. Ils ont chassé la croix des écoles pour élever les enfants sans foi ni loi. Ils ont chassé frères et sœurs, vendu leurs biens, chassé sœurs et prêtres des hôpitaux, brisé les portes des églises pour les piller. Défendons-nous, unissons-nous, évitons l’exil des prêtres. 7 strophes de 6 vers. Sur l'air de "Breizh da virviken". Feuille volante: F-01619 - p. 5-6 - chant n°5. https://tob.kan.bzh/chant-01958.html 181 Dek gourc’hemenn ar Republik - Les dix commandements de la République, C-01586, 1902-1906? Tu délaisseras Dieu, Tu jureras vérité ou mensonge selon ton envie, tu travailleras le dimanche, mépriseras tes parents, enverras les autres à la guerre mais tu t’en écarteras toi-même, voleras ton frère, ne laissera de liberté qu’aux républicains… Commandements de l’église des Francs-maçons: Tu passeras les fêtes à boire, tu ne feras pas tes Pâques, mangeras de la viande le vendredi, et iras en terre sans prêtre ni sacrement. Auteur: Boderiou. 10 couplets de 2 vers. Feuille volante: F-01307 - unique chant de l’imprimé. https://tob.kan.bzh/chant-01586.html "Poésies et chansons populaires bretonnes concernant des événements politiques et religieux de la Révolution française" 50 Gwir feiz an iliz pe cantique neves - La vraie foi de l’Eglise ou cantique nouveau, M-01708, 1791-1801 "L’Eglise catholique est une société sainte dont le chef, le pape, est établi par Jésus. Puis viennent les évêques, les recteurs. Privés de vos prêtres, dites chez vous les prières que vous disiez à la messe. Priez Dieu de vous rendre vos prêtres exilés." MS Cueff (An ilis catoliq a zo eur société & Cantique neves), MS Plouescat (Cantique neves & Ar guir feis eus an Ilis) , PCPBR – Tome I p. 122-131 et 130-135 (cf. N°77). https://tob.kan.bzh/chant-01708.html 51 Testamant an Ao. Branelleg - Testament de l'abbé Branellec, M-00113, 1794 Derniers sentiments de M. Branellec vicaire de saint Pol de Léon guillotiné à Brest le 17 avril 1794. Louis Dujardin, Pérennès ABPO 1937, T.44, p.154-164 FV; C-01101 https://tob.kan.bzh/chant-00113.html 52 Gwerz coz Anna ar Sant - L'ancienne complainte d'Anne Le Saint, M-00103, 1791 -1801 Anne est jugée criminelle pour avoir donné asile aux prêtres traqués et est condamnée à mort. Habitants de Plouénan, demandez ses reliques. Elle eut la tête tranchée avec le recteur et un autre prêtre. Pérennès ABPO 1937 T. 44, p 164-175 https://tob.kan.bzh/chant-00103.html 53 Barn an Ao. Jakob, person Sant-Pabu - Le procès de l'Abbé Jacob, recteur de Saint Pabu, M-01763, 1794 Discussion entre un prêtre et son juge – « Pourquoi refusez-vous de prêter le serment ? » – « Il faut obéir au Souverain des souverains. Plutôt perdre la vie que de faire le serment inique. » – « Notre devoir est de condamner qui ne respecte pas les lois. » – « Condamner un innocent est crime abominable. » -ABPO 1937 - Tome 44, p. 176-191 https://tob.kan.bzh/chant-01763.html 54 Diwallit beleien - Attention, prêtres, M-01764, 1791-1793 Ah ! Ça ira ! Gens d’église, prenez garde à la nouvelle chanson ! Les prêtres devraient se décider à prêter serment sinon vous allez avoir du chagrin. - ABPO 1937 - Tome 44, p. 190-195 https://tob.kan.bzh/chant-01764.html 55 Enor d’ar Roue ha d’an Nasion - Honneur au roi et à la nation, M-01765, 1791 Sur les règlements portés par la Nation. Nous fûmes créés par Dieu égaux et maintenant comme à cette époque on ne donne pas la préférence à l’un plus qu’à l’autre. Le roi veut donner la liberté à son peuple. Quand le peuple vit l’amour de notre père Louis pour ses enfants, il fut couronné par la main de la Nation. Il prit alors cocarde sur le champ. Et vous, prêtres, si vous vous rebellez sous le faux prétexte de la religion, nous serons contraints de choisir d’autres prêtres qui ont prêtés le serment. - ABPO 1937 - Tome 44, p. 194-201 https://tob.kan.bzh/chant-01765.html 56 War lezenn nevez rouantelezh Frañs - La loi nouvelle du royaume de France, M-01766, 1791-1801 Je suis angoissé d’apprendre que de nombreux cantons s’opposent à la loi de l’État. La noblesse avait accaparé tous les titres et tous les biens. Le Tiers-État n’avait que le rebut et le mépris. Les nouvelles lois ont été faites par les États. La fausse noblesse a laissé place au mérite personnel. Mais comme la femme d’Adam trompée par un serpent, certains résistent aux nouvelles lois en écoutant les prêtres insermentés qui les menacent de damnation. [Critique du pape, de Lamarche, l’évêque de Léon, et des prêtres insermentés]. Restons unis autour de la Constitution. - ABPO 1937 - Tome 44, p. 200-231 https://tob.kan.bzh/chant-01766.html 57 Ar beleg touet hag ar beleg disuj - Le prêtre jureur et l'insermenté, M-01767, 1791-1801 Entretien entre un prêtre jureur et un prêtre réfractaire essayant de se convaincre mutuellement du bien fondé de leurs positions respectives. - ABPO 1937 - Tome 44, p. 230-249 https://tob.kan.bzh/chant-01767.html 58 Meuleudi (Depeign) an assemble national - Les louanges (Tableau) de l'Assemblée nationale, M-00102, 1792 « Les gens se tourmentent l’esprit pour essayer de comprendre les lois de l’Assemblée nationale. Les plus effrontés du royaume, sans loi ni bon sens mais sachant parler, étaient bons pour aller à l’Assemblée nationale. Ecclésiastiques, gentilshommes, laboureurs, philosophes, catholiques... ils ne pouvaient se comprendre. Ils ont disputé pendant trois mois, mais pour voter la Nation, ils se sont tout de suite mis d’accord.Si jamais on fait un nouveau choix pour remplacer ceux-là, j’ai un chien qui sera tout aussi capable. Il ne connaît rien et a une excellente gueule. » Enquête Bertoult Luzel, Lédan, MS Cueff Pérennès :ABPO 1934, T41, p.189-201 et PCPBR T1 p. 4-13.et 14-20 « Pour Durand, l’auteur de la pièce serait l’abbé Guillou, recteur de Lanvellec. Passé à Jersey à la fin de 1792, il y mourut ». https://tob.kan.bzh/chant-00102.html 59 Cals a dut fur a gavan nec’het - Plus d'un homme avisé s'inquiète, me semble-t-il, M-00101, 1792 Poème en 15 strophes de 8 octosyllabes sur le même sujet que le précédent (voire identique). "War ton ar Gananeen" (sur l'air du Cananéen) MS Jacques Cueff, 1791-1792 photoopie de MS 60 Al lezennoù nevez - Les lois nouvelles, M-01770, 1792 « Ne soyez pas chagrinés, Bretons. Regrettez-vous votre roi, vous en avez maintenant 700 prêts à être la nouvelle noblesse pour vous commander. Les moines défroqués remplacent vos prêtres. [etc... Longue satire sur les changements introduits par la Révolution]. Vous ne serez plus longtemps dans le doute et verrez par qui vous avez été trompés. » MS Plouescat, PCPBR - Tome I, p. 20-37, decembre 1792 https://tob.kan.bzh/chant-01770.html 61 Gwirionezioù terrubl- Terribles vérités, M-01769, 1792 « Ouvrez vos oreilles pour entendre les terribles vérités sur les lois faites pour vous ruiner.Les impôts sont augmentés, l’argent a disparu, on ne cesse de fabriquer toutes sortes d’assignats, l’État a augmenté ses dettes. » MS Plouescat, PCPBR Tome I p. 38-39 décembre 1792. https://tob.kan.bzh/chant-01769.html 62 Litanioù an Nasion - Les litanies de la Nation, M-01768, 1792 «Sainte Assemblée, ayez pitié de nous! Assemblée, qui pour nous délivrer du poids de l’argent nous l’a pris en nous donnant du papier à la place, écoutez-nous ! Assemblée, vous nous avez donné une constitution. Vous nous avez donné la liberté de nous taire quand nous voulons parler. Votre décret d’égalité nous a tous rendus aussi grands, forts et bien portants. Par reconnaissance pour le roi, vous l’avez incarcéré. Assemblée, restez longtemps en place de crainte que nous devions engraisser ceux qui vous suivent comme nous avons dû le faire pour vous. » MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 40-45 décembre 1792. https://tob.kan.bzh/chant-01768.html 63 Se ne bado ket atav - Ca ira, ça ira, M-01548, 1792 «Partout dans le royaume on chante « Ah ! ça ira, ça ira », et moi je dis que ça ne durera pas. Le pauvre roi signe tous les décrets et les sottises; moi je dis.... On dit que les gens d’église ont fait leur temps, les parlements sont morts, les bourgeois en armes s’imaginent soumettre tout à leur parole, l’Assemblée s’imagine qu’on tremble devant elle, moi je dis : – « Ca ne durera pas ». MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 44-49 décembre 1792. https://tob.kan.bzh/chant-01548.html 64 Touellet oc'h , pe un tamm sklêrijenn - Vous êtes trompés ou un peu de lumière, M-01680, 1792 « Je voudrais dire combien vous êtes trompés, le goût des choses nouvelles vous a séduits. Ceux que Dieu a choisi pour commander sont bafoués. Vous êtes payés de papier. Vous entassez les biens et n’épargnez ni couvent ni église. Quand tous les biens seront croqués, c’est vous, gens du pays, qui serez déplumés. » MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 48-57 décembre 1792, https://tob.kan.bzh/chant-01680.html 65 Dalc'homp mad d'or feiz - Conservons bien notre foi, M-01549, 1792 « Est-ce possible, Français, que vous soyez séduits par les hérétiques plus que par l’Évangile. Que soit venu le temps de l’Antéchrist. Que soit venu le temps où les chrétiens devront renoncer à leur loi. Oui, voici le siècle où des savants venus de l’enfer veulent réformer les commandements. L’Assemblée a décidé que nous ne serions plus soumis ni au Pape ni au Roi. Ministres de Dieu, il vous faudra périr. Tenons bon tous ensemble à la doctrine, à nos pasteurs et prions pour les ministres qui ont eu le malheur d’approuver trop tôt les lois maudites. » MS Cueff, MS Plouescat, MS Kerdanet, PCPBR – Tome I p. 58-67 décembre 1792. https://tob.kan.bzh/chant-01549.html 66 Gwir bastored eus an Aviel santel - Les vrais pasteurs de l’Evangile, M-01750, 1791-1801 «Vrais pasteurs, secourez-nous où nous serons dévorés par des loups enragés. Seigneur, exaucez nos prières, rendez-nous nos prêtres catholiques et éloignez de nous tous les intrus. » MS Cueff,PCPBR Tome I, p. 254-255. https://tob.kan.bzh/chant-01750.html 67 Lezit deomp ar relijion wirion - Laissez-nous la vraie religion, M-01751, 1791-1801 «Mon Dieu ! Hâtez-vous de nous secourir ! Nous sommes coupables à bien des titres mais ne nous faites pas subir un tel châtiment. Laissez parmi nous la vraie religion. Conservez nous les pasteurs, plutôt endurer mille supplices que d’abandonner votre Église. » MS Cueff, PCPBR Tome I, p. 256-261. https://tob.kan.bzh/chant-01751.html 68 Meuleudi an dud chentil - Louange des nobles, M-01752, 1792 «Expilli et ses prêtres coucheront sur la terre froide, si les nobles reviennent au pays. Ils ont l’argent alors que vous n’avez que du papier. Nous verrons les honnêtes gens lever la tête. Les soldats volontaires sont pour les nobles une couvée de poussins, ils ne savent manier ni sabre ni fusil.– « Nation, l’Anglais te donnera sur la,figure. » MS Plouescat - PCPBR – Tome I p. 260-267, décembre 1792. https://tob.kan.bzh/chant-01752.html 69 Meuleudi ar Vretoned - A la louange des Bretons, M-01753, 1794 « Bénis soyez vous tous, Bretons de Basse-Bretagne, vous êtes le modèle du soutien de la foi sainte. Vous fuyez les intrus avec horreur. Les jeunes gens restent sans se marier plutôt que de profaner la grâce du mariage. Ne demandez aux intrus ni messes ni sacrements. Faites, mon Dieu, qu’il y ait union en France, que l’Église ait son culte en paix comme jadis. » MS Cueff, MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 266-279, mars 1794. https://tob.kan.bzh/chant-01753.html 70 Mad-oberoù touellus an Nasion pe Canaouen anter bro var sujet al liberte , an egalite hac ar fraternite - Les bienfaits trompeurs de la « Nation », M-01754, après 21 janvier 1793 « Crions de tout cœur : – « Vive la Nation ». Le roi a été décapité, nous avons conquis la liberté. Liberté si agréable, maintenant chacun est libre de tuer père et mère. Vous pouvez vivre en paix jusqu’à ce que la réquisition allège vos ressources. Les religions sont libres, mais vos prêtres sont décapités. Égalité pour asseoir votre trône, la noblesse est détruite. Fraternité ! Pourquoi détruire notre religion puisqu’elle donne le même principe. » Lédan ("Gwerziou, chansonniou ha rimou", avant 1800) « Kanaouenn Hanter-dro war sujet al Liberté, an Egalité », Alain Durand « Idem » https://tob.kan.bzh/chant-01754.html 71 Hor beleien a rank tec’hel pe "Gwers graet e 1793 gant Alan Kerboul" - Nos prêtres doivent fuir ou "chanson composée par Alain Kerboul en 1793", M-01758, 1793 « Mon cœur est brisé à voir mes frères renier leur foi. Nos meilleurs amis sont la pâture de la guillotine. Sur l’autel de notre église, l’idole demande du sang. Ramenez-nous nos prêtres, que la paix règne dans le pays, alors nous chanterons honneur et gloire à votre nom. » Archives Evêché de Quimper, dossier Ploujean , PCPBR – Tome I p. 288-291, 1793. https://tob.kan.bzh/chant-01758.html 72 Kloc'her Plabenneg - Le bedeau de Plabennec, M-01745, 1791-1801 « Le bedeau a renoncé à la foi. Pris pour un honnête homme, il a la langue venimeuse, est flatteur vis-à-vis du recteur mais derrière son dos, lui reproche de ne pas avoir prêté le serment. [Énumération des citoyens dont il faut se méfier car acquis à la Révolution]. Courage, citoyens, bientôt vous serez pendus à l’arbre de la liberté, alors vous paierez votre dette. » MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 208-219, https://tob.kan.bzh/chant-01745.html 73 Lamezellegiz, tec’het diouzh ho falz veleien - Gens de Lambezellec, attention aux faux prêtres, M-01746, 1791-1801 «Peuple de Lambezellec, vous êtes devenu hérétique. Combien de fois avez-vous assisté aux messes de l’intrus, il suffit d’une seule pour vous damner éternellement. Vous avez communié de la main d’un schismatique. Dur le cœur qui n’eût pleuré à voir les enfants faire leurs Pâques et chanter devant l’intrus. Fuyez vos faux prêtres, revenez à votre religion et vous sauverez votre âme. » MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 218-227, https://tob.kan.bzh/chant-01746.html 74 Meuleudi an Itron Acarii gwenvidikaet er 24 a vis mae 1791 - Louanges à Mme Acarii, béatifiée, M-01748, 1791 «Acarie, dame sainte, a été béatifiée. Née en 1565. [Long résumé de sa vie]. Puis la chanson se termine par une attaque contre les nouvelles lois et les prêtres assermentés.» MS Cueff, PCPBR – Tome I p. 226-241, https://tob.kan.bzh/chant-01748.html 75 Judaz, melezour an intru - Judas, miroir de l'intrus, M-01747, 1791-1801 «Judas fut un traître, je le suis aussi. Judas est mon modèle, mon apôtre. Sa doctrine est commode, je fais ce que j’aime. Comme lui je trahis pour de l’argent mais moi, je ne le rendrai pas. Comme le coucou, la Nation me cherche un lit à la place des recteurs. » MS Kerdanet, PCPBR – Tome I p. 240-247, https://tob.kan.bzh/chant-01747.html 76 Keuzioù ar beleg touer - Remords du prêtre jureur, M-01749, 1791-1801 « Malheur à mon inconstance qui m’a détourné de mon juste devoir. Comme le fils prodigue, j’ai abandonné le culte de Dieu. Dénaturer les sacrements et jurer que la Constitution est sans crime et sans erreur. Quelle illusion ! Je confesse mon crime et mon péché, Jésus, je vous demande miséricorde. » MS Cueff, MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 246-253 https://tob.kan.bzh/chant-01749.html 77 Gwir feiz an Iliz – La vraie foi de l'Eglise, M-01708, 1791-1801 «L’Eglise catholique est une société sainte dont le chef, le pape, est établi par Jésus. Puis viennent les évêques, les recteurs. Nul n’a le droit de les chasser des paroisses. », MS Cueff (An ilis catholic a zo... 2x) MS Plouescat (Cantique neves, Ar guir feis eus an ilis), PCPBR – Tome I p. 122-131 (cf. N°50) et 130-135 https://tob.kan.bzh/chant-01708.html 78 Sklaved omp Bretoned - Nous sommes esclaves, Bretons, M-01709, 1791-1801 « Homme incrédule, écoutez ma leçon contraire à vos idées. Vous avez perdu la foi, aveuglé par de fausses promesses. Vous avez choisi l’esclavage. Vendu notre roi, vendu notre Dieu. La pureté est blâmée, le vice est devenu vertu. » par Abbé Legoff, MS Kerdanet, MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 134-139, 1791 https://tob.kan.bzh/chant-01709.html 79 Son an Antekrist - La chanson de l'Antéchrist, M-01712, 1791-1801 « Hérétique et barbare, quand quitteras-tu la terre ? Quand laisseras-tu la religion fleurir ? Quand laisseras-tu les prêtres conduire les chrétiens ? » Par son éloquence et ses fausses promesses, il essaie d’attirer. A la place des pasteurs, il prêche de fausses lois. Il promet récompense à qui détruit les prêtres et voudrait faire du sang des chrétiens une fontaine. » MS Cueff, MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 140-147, https://tob.kan.bzh/chant-01712.html 80 Charivari an intru - Charivari de l'intrus, M-01739, 1791-1801 « Le charivari s’amuse au sujet des prêtres qui on fait serment. Couverts de rubans et de cocardes, ils vont folâtrer avec leur servante et boire chopine... » MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 146-149, https://tob.kan.bzh/chant-01739.html 81 Mallozh deoc’h pobl a Dregaranteg (Cantic var ton eun Noël) - Malédiction à vous, gens de Trégarantec, M-01740, 1791 « Peuple de Trégarantec, malheur à vous, vous êtes semblable à des païens. Vous avez mis des pasteurs charitables en prison. Plutôt que d’écouter leurs sages conseils, vous avez suivi les faux prophètes et leur langage trompeur. Depuis quand l’Église catholique a-t-elle donné aux laïques le pouvoir de conduire dans la voie du salut ?. Pauvres gens abusés, revenez à Dieu et espérez le pardon. » MS Kerdanet, PCPBR – Tome I p. 150-159, 1791 https://tob.kan.bzh/chant-01740.html 82 Gwall zegemer intru Plouvorn - La mauvaise réception de l’intrus de Plouvorn, M-01741, 1792 «Holà, holà ! Maire, procureur, greffier, où envoyez-vous votre intrus ? Cette place n’est pas pour lui. Jamais nous ne le laisserons dépouiller nos pasteurs. Partez, allez ailleurs trouver vos fidèles ! » « L’intrus Ouroual, s’étant présenté le 1er janvier 1792, dut se retirer et il fallut la force publique pour l’installer le 29 janvier 1792, » MS Cueff, MS Plouescat (Son an Intru), PCPBR – Tome I p. 160-163, https://tob.kan.bzh/chant-01741.html 83 Intru Plougoulm - L’intrus de Plougoulm, M-01742, 1792 « En prison, Marie Bernard, pour les prières que vous faites à Prat-Koulm ».– « Malgré toi, misérable intrus, je prierai Dieu et instruirai les enfants ».A la fête de l’intrus, il y a des gens d’importance : le citoyen Divojik, Marguerite de Teven aux yeux provocateurs. Note : [d’H. Pérennés] : Francois Le Goarant, ancien vicaire d’Hanvec, nommé curé constitutionnel le 4 novembre 1792. Installé à Plougoulm le 23 décembre. » Livre de l'abbé Tanguy, (Aperçu historique sur la paroisse de Plougoulm), ABPO 1935 T 42, p. 98-101, 1792 https://tob.kan.bzh/chant-01742.html 84 Ar veleien divroet (harluet) - Les prêtres émigrés, M-00116, 1791-1801 "0 ma Doue pa deuan da sonjal/ Me sant va c'halon e straqal/ Ag e dont da gonsideri/ Ar malheur a zo oc'h or pressi" . Collecté par J-M. de Penguern: manuscrit original appartenant à Pierre Le Borgne, son neveu. Selon tob.kan.bzh, M. Le Borgne, vicaire de Cledern a composé les chants: "Bretoned keizh, me ’m eus truez ouzhoc’h" (ref. M-00101), " Ar veleien divroet" (ref. M-00116) et "Skrapadenn person Plabenneg" (ref. M-00117). MS90 Penguern f° 124 verso-130 verso, chant n° 159. Mélodie: "Communion ar vugale" https://tob.kan.bzh/chant-00116.html 85 Va broiz me zo pell diouzhoc'h - Chers Bretons, je suis loin de vous, M-00101. 1791 2 versions (la seconde commence par "Bretoned keizh, me 'm-eus truez-ouzoc'h"= "Pauvres Bretons, comme je vous plains"): -Manuscrit Jacques Cueff (avant 1792, également publié par le ch. Pérennès dans ABPO 1936 et PCPBR 1937) et -de Penguern (Taulé, 1851, MS 90 + Le Roux, d'après de Penguern + Dastum p.59). Selon tob.kan.bzh, M. Le Borgne, vicaire de Cledern a composé les chants: "Bretoned keizh, me ’m eus truez ouzhoc’h" (ref. M-00101), " Ar veleien divroet" (ref. M-00116) et "Skrapadenn person Plabenneg" (ref. M-00117). https://tob.kan.bzh/chant-00101.html http://chrsouchon.free.fr/chants/vabroiz.htm 86 Skrapadenn person Plabenneg - L’enlèvement du recteur de Plabennec, M-00117, 1791 Gens de Plabennec, pendant la nuit, votre recteur a été enlevé par des gens cruels, le 23 février. Considéré comme un criminel parce qu’il prêchait l’évangile, ils sont entrés dans le presbytère avec leurs armes. – « Nous voulons parler à M. Gestin sur le champ. » La servante prévient le recteur de se méfier. Celui-ci les reçoit comme ses plus grands amis. Sa sœur demande à genoux la grâce de son frère qui doit partir sans avoir le temps de s’habiller. – « Adieu, peuple de Plabennec, vous ne reverrez plus votre recteur. » Pères et mères se lamentent pour leurs enfants sans catéchisme. Les pauvres sont sans soutien. Pendant sept mois, le recteur a été gardé au château de Brest, avant de sortir de prison. Par la grâce de Dieu, nous l’entendrons encore prêcher à Plabennec. MS90 Penguern, MS Kerdanet, MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 164-183, 1791, Selon tob.kan.bzh, M. Le Borgne, vicaire de Cledern a composé les chants: "Bretoned keizh, me ’m eus truez ouzhoc’h" (ref. M-00101), " Ar veleien divroet" (ref. M-00116) et "Skrapadenn person Plabenneg" (ref. M-00117). https://tob.kan.bzh/chant-00117.html Toostait amañ, Plabenegiz 87 Tristidigezh Plaizabenneg - La tristesse des gens de Plabennec, M-01743, 1791 « Il n’est de paroisse en Léon aussi affligée que celle de Plabennec. A cause des intrus, les vrais prêtres sont chassés et doivent vivre dans les bois. Ils les empêchent de dire la messe, leur bondissant dessus comme des loups enragés. Redonnez-nous nos prêtres, mon Dieu. Saint Ténénan, notre vrai patron, ayez pitié de vos brebis. » MS Plouescat, 1791 https://tob.kan.bzh/chant-01743.html 88 Ar beleg “brizh” - Le prêtre « écervelé », M-01744, 1791 « Sur les gens de Gouesnou qui ont voulu changer de prêtre pour suivre la mode. Ils en ont eu un qui est sourd et écervelé et voudraient le changer à nouveau. L’autre jour, à Plouvien, plein d’eau-de-vie, nul ne voulait le loger. Il passa la nuit dehors et il lui fallut quinze jours pour se remettre de son orgie. » MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 200-209, 1791 89 Ar veleien e kastell Vrest - Les prêtres au château de Brest, M-01759, 1791-1801 «Bafoués par des gens égarés, nous sommes prisonniers à Brest depuis six mois. Des gens trompés par un club enragé demandent notre mort. On ne nous laisse même pas nous défendre et avoir des avocats. Où est le juge qui a ordonné notre incarcération ? Schismatiques et païens ont leurs temples, seuls les catholiques sont poursuivis. Frappez, Dieu, les hommes impies dressés contre vous." Livre de Téphany, Histoire de la persécution religieuse […] PCPBR - Tome I, p. 292-303. https://tob.kan.bzh/chant-01759.html 90 Dieubit hor beleien - Délivrez nos prêtres, M-01760, 1791-1801 « Mon Dieu ! Nous vous demandons la délivrance de nos prêtres. Changez ces hommes barbares qui ont eu tant de cruauté pour nos prêtres. Mon Dieu, délivrez-les de leur prison et préservez-nous des intrus. » PCPBR - Tome I, p. 302-305. https://tob.kan.bzh/chant-01760.html 91 A-enep Expilly - Contre Expilly, M-01761, 1791-1801 « Persécuté, j’ai dû m’exiler. Que fait-on maintenant en Léon ? ». – « Expilly dispose de tout à sa façon. Les vrais pasteurs sont chassés par les jureurs ».– « Qu’est devenue la cathédrale de saint Pol ? Que deviendront les collèges ? » Explications sur les raisons des persécutions et conseils face à ces problèmes. Rappel aux jureurs que le Pape a donné quarante jours pour se rétracter de leur serment et qu’il considère Expilly comme un criminel et faux évêque de Quimper. PCPBR - Tome I, p. 304-323. https://tob.kan.bzh/chant-01761.html 92 Kouraj, ma breudeur beleien - Courage, mes frères prêtres, M-01762, 1791-1801 « Courage, mes frères prêtres ! D’après ordre de l’Assemblée, il nous faudra chercher un nouveau pays. Qu’avons-nous pu faire pour être ainsi chassés ? Il nous fallait désobéir au roi ou à Dieu. L’obéissance est d’abord due à Dieu !Mon Dieu ! N’abandonnez pas vos ouailles privées de leurs pasteurs. Adieu, royaume de France ! Ce que j’aime le plus au monde, les corps de mon père et de ma mère, je le laisse dans votre terre bénie. » AD Saint-Brieuc, PCPBR - Tome I, p. 328-343. https://tob.kan.bzh/chant-01762.html 93 Chism Bro Saoz – Le schisme d'Angleterre, M-01688, 1791-1801 « Ecoutez comment les gens d’Angleterre ont perdu leur foi. [Le roi d’Angleterre chasse sa femme au profit d’une fille dissolue, condamnation du pape, décapitation des évêques s’opposant au roi, description des nouveaux principes pratiqués par les nouveaux prêtres]. » MS Cueff, PCPBR – Tome I p. 68-77, https://tob.kan.bzh/chant-01688.html 94 Paotred al lez - Les assermentés, M-01695, 1791 «Assermentés, vous ne cherchez qu’à ruiner la France. Halte-là ! Vous cherchez à établir une loi. Halte-là ! Décrets fabriqués pour nous tromper. Halte-là ! » MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 76-79, 1791". https://tob.kan.bzh/chant-01695.html 95 Ma breudeur ker ha Fransizien - Chers frères français, M-00696, 1791 « Chers frères et Français, vous voici tombés en servitude. Des gens téméraires mettent à l’encan les églises, quatre évêques jureurs sont traîtres à la religion. Le pape et vingt cardinaux ont examiné la Constitution civile du clergé et n’y ont noté que des choses contraires à la foi. Les jureurs seront excommuniés. Attention, mes frères, soyez en garde contre eux. Restez plutôt sans messe. Avoir des relations avec eux serait péché mortel. » Bulletin Diocésain d’Histoire et d’Archéologie, 1901-1942, PCPBR – Tome I p. 78-83, 1791. https://tob.kan.bzh/chant-00696.html 96 Evidoc’h dilennerien - Pour vous, électeurs..., M-01704, 1791 «C’est pour vous, électeurs, qu’il sera accablant de rendre compte à Jésus. Vous chassez de la maison de Dieu les pasteurs fidèles. Dimanche et fêtes, on n’entend nul chant dans vos églises paroissiales. Électeurs, les trépassés eux-mêmes se plaignent de vous. Vous les condamnez ainsi à subir leur pénitence sans aide. Et vous, intrus, refusant l’autorité du Pape, vous êtes sans règle sûre. Brisez votre serment. Chrétiens, souvenez-vous toujours de vos prêtres et priez pour eux et pour les Trépassés. », MS Cueff, 1791, PCPBR – Tome I p.84-93, https://tob.kan.bzh/chant-01704.html 97 Klemmoù an Anaon - Les plaintes des âmes, M-01706, 1791-1801 « On cherche à nous priver des secours que nous avions. Vous avez établi sacrilèges et hérésie, vous nous pillez des offrandes faites pour notre secours. Songez à ce que vous serez un jour, alors vous serez jugés. Plainte des âmes trépassées contre les changements apportés par la Révolution. » MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 92-97, https://tob.kan.bzh/chant-01706.html 98 Ar bugel fur hag an doktor eus an asamble nasional - Discours entre un enfant sage et un docteur de l’Assemblée Nationale, M-01707, 1791 « Série de questions et de réponses sur les lois de la Révolution et principalement sur les problèmes religieux. », MS Plouescat, PCPBR – Tome I p. 98-113, 1791. https://tob.kan.bzh/chant-01707.html 99 Alioù ar beleg a-enep ar Republik pe Kristenien fidel tostait - Conseils du prêtre réfractaire, M-00114, 1793 « Approchez, chrétiens, écoutez ma leçon. Autrefois le pape était le premier et avait pouvoir sur les pasteurs. Maintenant chaque évêque décide dans tous les cas. Ceux qui ont juré n’ont donc aucun pouvoir, car le pouvoir spirituel dépend du Père. L’absolution que donne les jureurs est nulle. L’Église est méprisée, ses biens sont vendus. Le désordre est dans le royaume. En apparence, les offices sont inchangés mais ceux qui ont juré sont excommuniés. Sortez, chrétiens, de votre obscurité. Écoutez votre évêque, l’intrus qui l’a remplacé n’a aucun pouvoir. Prions Dieu, car, la foi perdue, nous sommes sûrs d’être damnés. » « C’est dans les papiers d’Yves Le Marec, né à Saint-Michel-en-Grève le 19 janvier 1732 et jugé par le tribunal de Saint-Brieuc le 13 août 1793 que fut trouvé ce chant. - Ce religieux convers de l’ordre des Chartreux déclara le tenir du vicaire de Trédrez avant son départ pour Jersey. Trop âgé pour être déporté (ayant dépassé soixante ans) il fut décidé qu’il resterait emprisonné. » MS Abbé Yves Le Marrec, PCPBR – Tome I p. 112-121, 1793. https://tob.kan.bzh/chant-00114.html 100 Diwar-benn an dispac’h a vro C’hall - Dix poèmes sur la Révolution française, M-00157, 1801 10 poèmes de Jean-Marie Le Lay, recteur de Perros-Guirrec, revenu à Perros le 14/07/1801, décédé le 14/10/1802. PCPBR- Tome I, p. 342-401 FV C-01403. https://tob.kan.bzh/chant-00157.html ![]() |